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- La Syrie tente de rester à l’écart de la guerre à Gaza
©(AFP)
Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre, le régime syrien tente de rester à l’écart du conflit, malgré l’attaque imputée à Israël sur le consulat d’Iran à Damas qui a failli mettre le feu aux poudres dans la région, selon des analystes.
Affaibli par une guerre civile de treize ans, le pouvoir de Bachar al-Assad tente de maintenir l’équilibre entre ses puissants alliés, l’Iran, bête noire d’Israël, et la Russie. Si les Iraniens et leurs supplétifs affichent leur solidarité avec le Hamas palestinien dans sa guerre contre Israël, les Russes poussent pour la stabilité dans la région.
«Assad a été clairement prévenu par les Israéliens que si la Syrie était utilisée contre eux, ils détruiraient son régime», affirme à l’AFP un diplomate occidental qui a requis l’anonymat.
Andrew Tabler, un analyste du Washington Institute, assure pour sa part que la Russie et les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec le régime en 2018, «l’ont exhorté à rester à l’écart du conflit» entre Israël et le Hamas.
Depuis le début de la guerre, les raids ciblés contre l’Iran et ses alliés, attribués à Israël, se sont intensifiés en Syrie, infligeant de lourdes pertes aux Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de Téhéran. La frappe du 1ᵉʳ avril qui a visé le consulat d’Iran dans la capitale et tué deux hauts gradés des Gardiens constituait le coup le plus dur pour l’Iran en Syrie.
Le 13 avril, l’Iran a mené en représailles une attaque sans précédent contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et d’autres pays alliés. Une semaine plus tard, une attaque imputée à Israël a visé le centre de l’Iran, mais Téhéran l’a minimisée et affirmé qu’il n’y aurait pas de représailles.
L’intensification des frappes et de la guerre à Gaza ont fait craindre une riposte depuis le front syrien, largement dormant depuis des décennies, contre Israël. Mais si les alliés de Téhéran se sont mobilisés pour soutenir le Hamas depuis le Liban, l’Irak ou le Yémen, ce front est demeuré relativement calme.
Depuis le début de la guerre, seulement 26 attaques à la roquette ont été recensées depuis la Syrie contre le Golan occupé par Israël, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). La plupart des roquettes sont tombées dans des zones inhabitées, selon Andrew Tabler. Il estime que cela «a été interprété à Washington et ailleurs comme une sorte de message codé, selon lequel le président syrien veut rester à l’écart du conflit à Gaza».
De plus, l’Iran a récemment réduit sa présence militaire dans tout le sud de la Syrie, notamment les zones limitrophes du plateau syrien du Golan occupé et annexé par Israël, ont révélé à l’AFP une source proche du Hezbollah et l’OSDH.
L’armée russe a pour sa part annoncé début avril avoir établi une position supplémentaire en Syrie «dans la région du plateau du Golan» pour «surveiller le cessez-le-feu et favoriser une désescalade».
Pour le diplomate occidental, «Assad espère obtenir des Arabes et des Occidentaux des contreparties à cette retenue, et les Russes l’y poussent». Affaibli par la guerre civile qui a morcelé son pays et poussé l’économie au bord de l’asphyxie, ostracisé par les Occidentaux, il tente de normaliser ses relations avec les pays arabes. Le chef de l’État syrien espère impliquer les riches monarchies du Golfe dans le financement de la reconstruction dans son pays.
Alors que plusieurs capitales de la région étaient secouées par des manifestations d’appui aux Palestiniens de Gaza, Damas n’a en outre connu que de timides rassemblements. «Le régime déteste le Hamas et n’a aucune envie d’appuyer des frères musulmans, dont la victoire ne pourrait que renforcer leurs camarades en Syrie», explique le diplomate occidental.
Le président syrien n’a toujours pas oublié que le Hamas, naguère proche allié de Damas, avait appuyé le soulèvement populaire en 2011.
Le Hamas avait annoncé en 2022, l’ouverture d’une nouvelle page avec Bachar al-Assad, mais ce dernier avait estimé qu’il était encore «trop tôt» pour parler «d’un retour à la normale».
Acil Tabbara, AFP
Affaibli par une guerre civile de treize ans, le pouvoir de Bachar al-Assad tente de maintenir l’équilibre entre ses puissants alliés, l’Iran, bête noire d’Israël, et la Russie. Si les Iraniens et leurs supplétifs affichent leur solidarité avec le Hamas palestinien dans sa guerre contre Israël, les Russes poussent pour la stabilité dans la région.
«Assad a été clairement prévenu par les Israéliens que si la Syrie était utilisée contre eux, ils détruiraient son régime», affirme à l’AFP un diplomate occidental qui a requis l’anonymat.
Andrew Tabler, un analyste du Washington Institute, assure pour sa part que la Russie et les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec le régime en 2018, «l’ont exhorté à rester à l’écart du conflit» entre Israël et le Hamas.
Depuis le début de la guerre, les raids ciblés contre l’Iran et ses alliés, attribués à Israël, se sont intensifiés en Syrie, infligeant de lourdes pertes aux Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de Téhéran. La frappe du 1ᵉʳ avril qui a visé le consulat d’Iran dans la capitale et tué deux hauts gradés des Gardiens constituait le coup le plus dur pour l’Iran en Syrie.
Le 13 avril, l’Iran a mené en représailles une attaque sans précédent contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et d’autres pays alliés. Une semaine plus tard, une attaque imputée à Israël a visé le centre de l’Iran, mais Téhéran l’a minimisée et affirmé qu’il n’y aurait pas de représailles.
Message codé
L’intensification des frappes et de la guerre à Gaza ont fait craindre une riposte depuis le front syrien, largement dormant depuis des décennies, contre Israël. Mais si les alliés de Téhéran se sont mobilisés pour soutenir le Hamas depuis le Liban, l’Irak ou le Yémen, ce front est demeuré relativement calme.
Depuis le début de la guerre, seulement 26 attaques à la roquette ont été recensées depuis la Syrie contre le Golan occupé par Israël, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). La plupart des roquettes sont tombées dans des zones inhabitées, selon Andrew Tabler. Il estime que cela «a été interprété à Washington et ailleurs comme une sorte de message codé, selon lequel le président syrien veut rester à l’écart du conflit à Gaza».
De plus, l’Iran a récemment réduit sa présence militaire dans tout le sud de la Syrie, notamment les zones limitrophes du plateau syrien du Golan occupé et annexé par Israël, ont révélé à l’AFP une source proche du Hezbollah et l’OSDH.
L’armée russe a pour sa part annoncé début avril avoir établi une position supplémentaire en Syrie «dans la région du plateau du Golan» pour «surveiller le cessez-le-feu et favoriser une désescalade».
Contrepartie
Pour le diplomate occidental, «Assad espère obtenir des Arabes et des Occidentaux des contreparties à cette retenue, et les Russes l’y poussent». Affaibli par la guerre civile qui a morcelé son pays et poussé l’économie au bord de l’asphyxie, ostracisé par les Occidentaux, il tente de normaliser ses relations avec les pays arabes. Le chef de l’État syrien espère impliquer les riches monarchies du Golfe dans le financement de la reconstruction dans son pays.
Alors que plusieurs capitales de la région étaient secouées par des manifestations d’appui aux Palestiniens de Gaza, Damas n’a en outre connu que de timides rassemblements. «Le régime déteste le Hamas et n’a aucune envie d’appuyer des frères musulmans, dont la victoire ne pourrait que renforcer leurs camarades en Syrie», explique le diplomate occidental.
Le président syrien n’a toujours pas oublié que le Hamas, naguère proche allié de Damas, avait appuyé le soulèvement populaire en 2011.
Le Hamas avait annoncé en 2022, l’ouverture d’une nouvelle page avec Bachar al-Assad, mais ce dernier avait estimé qu’il était encore «trop tôt» pour parler «d’un retour à la normale».
Acil Tabbara, AFP
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