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- Liban-Sud: une initiative française revisitée dans la forme mais pas dans le fond
Dimanche, la seconde visite au Liban du ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour une solution diplomatique pacifique. Cela éviterait au Liban une guerre totale ou une escalade incontrôlée sur le front sud, grâce à la mise en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.
La tournée de M. Séjourné auprès des responsables libanais a confirmé une fois de plus l’engagement continu de la France en faveur de la stabilité du Liban. C'est ce qu'a souligné le président français, Emmanuel Macron, lors de ses entretiens avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati et le commandant de l'armée, le général Joseph Aoun, le 19 avril, à l'Élysée.
La feuille de route française pour un règlement à la frontière sud, où les échanges de tirs d’artillerie entre le Hezbollah et Israël se poursuivent sans relâche depuis le 8 octobre 2023, a d’abord été communiquée verbalement par le ministre français à ses interlocuteurs libanais. L’idée est d’obtenir un cessez-le-feu indépendamment de l'arrêt des combats à Gaza, ce que le Hezbollah refuse jusque-là.
Elle a été remise lundi en main propre au président du Parlement, Nabih Berry, après avoir été remaniée en fonction des observations formulées par les responsables libanais devant leur hôte français et après qu’elle a été communiquée à Tel Aviv.
L'ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, en a également relayé le contenu, le même jour, à M. Mikati, durant une visite effectuée à cette fin au Sérail.
De sources diplomatiques françaises, on a confirmé à Ici Beyrouth que la feuille de route française a subi, sur base des observations libanaises, des modifications mineures qui n’ont pas touché le fond. Les seuls changements ont porté sur des expressions liées aux trois étapes de la solution proposée, de sorte qu'elles ne soient pas considérées provocatrices par une quelconque partie et qu’elles favorisent ainsi le lancement des négociations autour des points proposés.
Le premier concerne un arrêt des hostilités militaires de la part du Hezbollah, ainsi que des violations israéliennes de la souveraineté libanaise, afin de faciliter la mise en œuvre de la résolution 1701.
Pour ce qui a trait, dans le cadre de cette première phase, à un retrait des groupes armés à 10 kilomètres au nord du Litani, le terme retrait a été remplacé par celui de «redéploiement» des combattants du Hezbollah. La distance requise pour le retrait des zones frontalières n’a toutefois pas été mentionnée. Selon les mêmes sources, ce remplacement de mots est important et inédit.
Tout aussi importantes, d’après elles, sont la coordination entre l'armée libanaise et la Finul et le rôle des forces régulières pour consolider la sécurité et la stabilité dans la partie méridionale du pays. Un élément qui intéresse au plus haut point la France, en raison de la présence d’un contingent de près de 700 soldats français au sein de la Finul. De là, la nécessité que leurs missions et compétences soient bien clarifiées pour qu’elles puissent être assumées, en coordination avec l'armée libanaise, tout le long de la frontière sud.
Quant à la deuxième étape, elle concerne le retour des déplacés libanais et israéliens dans leurs villages respectifs des deux côtés de la frontière, ainsi que l’instauration de la stabilité.
La troisième prendra plus de temps. Elle prévoit la formation d’une commission composée de représentants de l'armée libanaise, de l'armée israélienne et de la Finul. Cependant, à la différence de la commission tripartite qui se réunissait chaque mois à Naqoura, des représentants des deux armées américaine et française feront partie de celle dont la mise en place est proposée par Paris.
La mission de cette nouvelle commission repose sur la négociation comme moyen pour résoudre les différends frontaliers, en particulier les 13 points litigieux, ainsi que les dossiers de Ghajar – surtout après l’adoption d'une résolution des Nations unies demandant à Israël de se retirer de la partie libanaise de ce village – des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba.
Selon les mêmes sources, toutes les parties font montre d’une certaine flexibilité, mais celle-ci reste au final tributaire d’un cessez-le-feu à Gaza, c’est-à-dire d’une réponse du Hezbollah. Parallèlement, Stéphane Séjourné, qui s’est rendu en Arabie saoudite après sa visite au Liban, a transmis aux responsables saoudiens une demande française pour engager de nouveau un dialogue avec l’Iran. Dialogue qui faciliterait les choses, compte tenu des nouvelles relations entre Riyad et Téhéran, établies à travers leur accord en Chine.
M. Séjourné s'est en outre entretenu avec son homologue américain, Antony Blinken, en Arabie saoudite, au sujet de l’évolution des discussions autour de l'initiative française, avant de s'envoler mardi pour Tel Aviv, afin de poursuivre ses pourparlers au sujet d'un rétablissement de la stabilité à la frontière sud.
Reste à savoir quelle sera la réaction du Liban à la version modifiée et si celle-ci aboutira à la mise en œuvre de la 1701, seule garante de la stabilité dans le sud, à en croire les sources diplomatiques.
La tournée de M. Séjourné auprès des responsables libanais a confirmé une fois de plus l’engagement continu de la France en faveur de la stabilité du Liban. C'est ce qu'a souligné le président français, Emmanuel Macron, lors de ses entretiens avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati et le commandant de l'armée, le général Joseph Aoun, le 19 avril, à l'Élysée.
La feuille de route française pour un règlement à la frontière sud, où les échanges de tirs d’artillerie entre le Hezbollah et Israël se poursuivent sans relâche depuis le 8 octobre 2023, a d’abord été communiquée verbalement par le ministre français à ses interlocuteurs libanais. L’idée est d’obtenir un cessez-le-feu indépendamment de l'arrêt des combats à Gaza, ce que le Hezbollah refuse jusque-là.
Elle a été remise lundi en main propre au président du Parlement, Nabih Berry, après avoir été remaniée en fonction des observations formulées par les responsables libanais devant leur hôte français et après qu’elle a été communiquée à Tel Aviv.
L'ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, en a également relayé le contenu, le même jour, à M. Mikati, durant une visite effectuée à cette fin au Sérail.
De sources diplomatiques françaises, on a confirmé à Ici Beyrouth que la feuille de route française a subi, sur base des observations libanaises, des modifications mineures qui n’ont pas touché le fond. Les seuls changements ont porté sur des expressions liées aux trois étapes de la solution proposée, de sorte qu'elles ne soient pas considérées provocatrices par une quelconque partie et qu’elles favorisent ainsi le lancement des négociations autour des points proposés.
Le premier concerne un arrêt des hostilités militaires de la part du Hezbollah, ainsi que des violations israéliennes de la souveraineté libanaise, afin de faciliter la mise en œuvre de la résolution 1701.
Pour ce qui a trait, dans le cadre de cette première phase, à un retrait des groupes armés à 10 kilomètres au nord du Litani, le terme retrait a été remplacé par celui de «redéploiement» des combattants du Hezbollah. La distance requise pour le retrait des zones frontalières n’a toutefois pas été mentionnée. Selon les mêmes sources, ce remplacement de mots est important et inédit.
Tout aussi importantes, d’après elles, sont la coordination entre l'armée libanaise et la Finul et le rôle des forces régulières pour consolider la sécurité et la stabilité dans la partie méridionale du pays. Un élément qui intéresse au plus haut point la France, en raison de la présence d’un contingent de près de 700 soldats français au sein de la Finul. De là, la nécessité que leurs missions et compétences soient bien clarifiées pour qu’elles puissent être assumées, en coordination avec l'armée libanaise, tout le long de la frontière sud.
Quant à la deuxième étape, elle concerne le retour des déplacés libanais et israéliens dans leurs villages respectifs des deux côtés de la frontière, ainsi que l’instauration de la stabilité.
La troisième prendra plus de temps. Elle prévoit la formation d’une commission composée de représentants de l'armée libanaise, de l'armée israélienne et de la Finul. Cependant, à la différence de la commission tripartite qui se réunissait chaque mois à Naqoura, des représentants des deux armées américaine et française feront partie de celle dont la mise en place est proposée par Paris.
La mission de cette nouvelle commission repose sur la négociation comme moyen pour résoudre les différends frontaliers, en particulier les 13 points litigieux, ainsi que les dossiers de Ghajar – surtout après l’adoption d'une résolution des Nations unies demandant à Israël de se retirer de la partie libanaise de ce village – des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba.
Selon les mêmes sources, toutes les parties font montre d’une certaine flexibilité, mais celle-ci reste au final tributaire d’un cessez-le-feu à Gaza, c’est-à-dire d’une réponse du Hezbollah. Parallèlement, Stéphane Séjourné, qui s’est rendu en Arabie saoudite après sa visite au Liban, a transmis aux responsables saoudiens une demande française pour engager de nouveau un dialogue avec l’Iran. Dialogue qui faciliterait les choses, compte tenu des nouvelles relations entre Riyad et Téhéran, établies à travers leur accord en Chine.
M. Séjourné s'est en outre entretenu avec son homologue américain, Antony Blinken, en Arabie saoudite, au sujet de l’évolution des discussions autour de l'initiative française, avant de s'envoler mardi pour Tel Aviv, afin de poursuivre ses pourparlers au sujet d'un rétablissement de la stabilité à la frontière sud.
Reste à savoir quelle sera la réaction du Liban à la version modifiée et si celle-ci aboutira à la mise en œuvre de la 1701, seule garante de la stabilité dans le sud, à en croire les sources diplomatiques.
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