Dès la confirmation du décès d’Abdollahian, à l’aube de lundi, le nom de son adjoint politique chargé du dossier nucléaire iranien, Ali Bagheri Kani, a été catapulté sur le devant de la scène à Téhéran.
Ce dernier avait joué un rôle de premier plan, il y a plus de deux ans, lors des négociations pour relancer l’accord nucléaire iranien avec l’Occident, puis pour l’échange de prisonniers, en 2023, entre Téhéran et Washington.
Il est considéré comme étant proche du guide suprême de la révolution iranienne, Ali Khamenei, dont il partage les points de vue sur plusieurs dossiers, notamment au sujet des rapports avec l’Occident.
Dans les médias iraniens, son nom a été tout de suite évoqué comme l’un des candidats les plus en vue pour succéder à Abdollahian. Ce que le gouvernement iranien devait confirmer un peu plus tard, en annonçant sa nomination à la tête des Affaires étrangères, jusqu’à ce qu’un nouveau président de la République soit élu, dans 50 jours, conformément à la Constitution iranienne.
Cet homme de 57 ans (né en octobre 1967) occupait, depuis septembre 2021, le poste d’adjoint politique d’Abdollahian.
Sur son site, le Conseil national de la résistance iranienne indique que Bagheri Kani «se présente comme un diplomate depuis les années 1990 et a été un critique féroce de l’accord sur le nucléaire iranien».
Il détient un doctorat en économie de l’université Imam Sadegh, une institution d’État qui, toujours selon le CNRI, «est dirigée par la famille Bagheri Kani depuis quatre décennies et a servi d’incubateur auquel les responsables les plus fiables du régime des mollahs doivent leur carrière».
«De nombreux scientifiques nucléaires et agents de renseignement doivent leurs titres de compétences à cette académie d’élite. Parmi eux figurent Hoda, la fille de (Ali) Khamenei, et son mari, Mesbah ol-Hoda, qui n’est autre que le frère d’Ali Bagheri Kani», selon l’article publié sur le site du CNRI.
De 2007 à 2013, il a été secrétaire adjoint du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, aux côtés de Saeed Jalili, ancien secrétaire de cette instance, entre 2007 et 2013, avant de diriger, en 2013, la campagne présidentielle de ce dernier.
Il est le fils de Mohammad Bagher Bagheri, ancien membre de l’Assemblée des experts et neveu de l’ancien Premier ministre iranien, Mohammad Reza Mahdavi Kani.
Le nouveau chef de la diplomatie iranienne par intérim a également assumé un rôle clé dans les pourparlers indirects qui ont débouché, en septembre 2023, sur un accord entre l’Iran et les États-Unis, pour un échange de prisonniers.
Ali Bagheri Kani était supposé tenir une réunion, mercredi prochain, à Genève, avec des responsables de l’Union européenne, à la suite de la rencontre indirecte qui s’était tenue la semaine dernière au sultanat d’Oman entre une délégation américaine et une autre, iranienne, selon un correspondant du Wall Street Journal.
Le but de ces réunions, selon diverses sources médiatiques, est «d’empêcher une escalade dans la région», mais cette réunion a été annulée après le décès de Raïssi et d’Abdollahian.
Maria Chami
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