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- Cisjordanie: l'armée israélienne accusée de soutenir des colons violents
©(Photo Eyad BABA / AFP)
Plusieurs ONG accusent l’armée israélienne de soutenir les violences perpétrées par des colons juifs en Cisjordanie, où des attaques contre les Palestiniens se multiplient sous l’impulsion de ministres d’extrême droite, aggravant les tensions dans ce territoire.
Face à la hausse des attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie, plusieurs ONG accusent l’armée israélienne de soutenir activement la violence de certains colons juifs, enhardis par le soutien appuyé qu’ils reçoivent de ministres d’extrême droite.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a recensé 1.096 attaques menées par des colons entre le 7 octobre et le 31 mars dans ce territoire occupé par Israël depuis 1967, soit six par jour en moyenne, contre trois par jour avant le début de la guerre en cours à Gaza et deux en 2022.
Selon un décompte de l’ONG israélienne de défense des droits de l’Homme Yesh Din, les actes violents de colons israéliens ont enregistré un record en 2023.
À chaque attaque, des témoignages similaires: des colons armés, parfois vêtus du même treillis kaki que l’armée, agressent des civils palestiniens, brûlent des maisons, des voitures, volent du bétail, parfois sous le regard de soldats passifs.
Le 13 avril, les Palestiniens de Douma ont ainsi vu des centaines de colons attaquer leur village et poignarder un habitant après que les autorités israéliennes eurent annoncé avoir retrouvé le corps d’un adolescent israélien habitué de l’avant-poste de colonisation de Malacheï Hashalom situé à quelques kilomètres plus au sud et porté disparu depuis la veille.
L’armée a annoncé le 22 avril avoir arrêté un habitant de Douma accusé du meurtre de ce jeune de 14 ans.
«Colons en uniforme»
Le 13 avril, l’armée israélienne «était présente à l’intérieur du village de Douma pour assurer la sécurité des colons et les protéger pendant» leur descente, a assuré à l’AFP Souleiman Dawabsheh, chef du conseil de ce village de quelques milliers d’habitants.
Interrogé par l’AFP sur ces événements, un porte-parole militaire israélien a répondu que la mission des soldats postés en Cisjordanie était «de protéger les biens et la vie de tous les habitants et de disperser des affrontements» le cas échéant.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU avait lui appelé le 16 avril les forces israéliennes à cesser «immédiatement leur participation active et leur soutien» aux attaques de colons en Cisjordanie, appelant Israël à «empêcher de nouvelles attaques, notamment en demandant des comptes aux responsables».
Hormis Jérusalem-Est annexée, plus de 490.000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de trois millions de Palestiniens. La colonisation s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.
En Cisjordanie, il est aujourd’hui «devenu très difficile [...] de distinguer l’armée des colons», affirme à l’AFP Joel Carmel, un responsable de l’ONG israélienne anti-occupation Breaking the Silence, composée d’anciens soldats.
Il note le changement sociologique à l’œuvre au sein de l’armée, où les colons sionistes-religieux sont bien plus visibles dans les unités combattantes et parmi les officiers supérieurs depuis une dizaine d’années.
Human Rights Watch (HRW) accuse Israël d’être responsable de la hausse des violences des colons depuis le 7 octobre.
«Participation active»
«L’armée israélienne a soit participé, soit n’a pas protégé les Palestiniens d’attaques violentes de colons», écrit l’ONG dans un rapport mi-avril.
HRW a enquêté sur cinq attaques commises par des colons entre octobre et novembre 2023 dans cinq villages palestiniens.
«Les preuves montrent que des colons armés, avec la participation active d’unités de l’armée, ont, à plusieurs reprises, bloqué des routes et attaqué des communautés palestiniennes: ils ont détenu, agressé et torturé des habitants, et les ont chassés de leur maison et de leurs terres sous la menace des armes», a conclu l’ONG.
Pour Moayyad Bsharrat, un responsable de l’Union des comités de travail agricole, organisation palestinienne de défense des agriculteurs, depuis l’arrivée d’Itamar Ben Gvir et de Bezalel Smotrich, deux figures de l’extrême droite, au gouvernement israélien constitué en décembre 2022 par Benjamin Netanyahou, les colons ont «le feu vert» de l’exécutif pour attaquer les Palestiniens.
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP examiner «les plaintes concernant le comportement de soldats non conforme aux ordres».
Mais selon M. Carmel, colons et soldats violents ne sont condamnés que «dans de très rares cas»: le parquet et l’ensemble de l’appareil gouvernemental sont conçus de façon à les protéger.
Par Margaux Bergey, AFP
Face à la hausse des attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie, plusieurs ONG accusent l’armée israélienne de soutenir activement la violence de certains colons juifs, enhardis par le soutien appuyé qu’ils reçoivent de ministres d’extrême droite.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a recensé 1.096 attaques menées par des colons entre le 7 octobre et le 31 mars dans ce territoire occupé par Israël depuis 1967, soit six par jour en moyenne, contre trois par jour avant le début de la guerre en cours à Gaza et deux en 2022.
Selon un décompte de l’ONG israélienne de défense des droits de l’Homme Yesh Din, les actes violents de colons israéliens ont enregistré un record en 2023.
À chaque attaque, des témoignages similaires: des colons armés, parfois vêtus du même treillis kaki que l’armée, agressent des civils palestiniens, brûlent des maisons, des voitures, volent du bétail, parfois sous le regard de soldats passifs.
Le 13 avril, les Palestiniens de Douma ont ainsi vu des centaines de colons attaquer leur village et poignarder un habitant après que les autorités israéliennes eurent annoncé avoir retrouvé le corps d’un adolescent israélien habitué de l’avant-poste de colonisation de Malacheï Hashalom situé à quelques kilomètres plus au sud et porté disparu depuis la veille.
L’armée a annoncé le 22 avril avoir arrêté un habitant de Douma accusé du meurtre de ce jeune de 14 ans.
«Colons en uniforme»
Le 13 avril, l’armée israélienne «était présente à l’intérieur du village de Douma pour assurer la sécurité des colons et les protéger pendant» leur descente, a assuré à l’AFP Souleiman Dawabsheh, chef du conseil de ce village de quelques milliers d’habitants.
Interrogé par l’AFP sur ces événements, un porte-parole militaire israélien a répondu que la mission des soldats postés en Cisjordanie était «de protéger les biens et la vie de tous les habitants et de disperser des affrontements» le cas échéant.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU avait lui appelé le 16 avril les forces israéliennes à cesser «immédiatement leur participation active et leur soutien» aux attaques de colons en Cisjordanie, appelant Israël à «empêcher de nouvelles attaques, notamment en demandant des comptes aux responsables».
Hormis Jérusalem-Est annexée, plus de 490.000 Israéliens vivent en Cisjordanie, dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de trois millions de Palestiniens. La colonisation s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.
En Cisjordanie, il est aujourd’hui «devenu très difficile [...] de distinguer l’armée des colons», affirme à l’AFP Joel Carmel, un responsable de l’ONG israélienne anti-occupation Breaking the Silence, composée d’anciens soldats.
Il note le changement sociologique à l’œuvre au sein de l’armée, où les colons sionistes-religieux sont bien plus visibles dans les unités combattantes et parmi les officiers supérieurs depuis une dizaine d’années.
Human Rights Watch (HRW) accuse Israël d’être responsable de la hausse des violences des colons depuis le 7 octobre.
«Participation active»
«L’armée israélienne a soit participé, soit n’a pas protégé les Palestiniens d’attaques violentes de colons», écrit l’ONG dans un rapport mi-avril.
HRW a enquêté sur cinq attaques commises par des colons entre octobre et novembre 2023 dans cinq villages palestiniens.
«Les preuves montrent que des colons armés, avec la participation active d’unités de l’armée, ont, à plusieurs reprises, bloqué des routes et attaqué des communautés palestiniennes: ils ont détenu, agressé et torturé des habitants, et les ont chassés de leur maison et de leurs terres sous la menace des armes», a conclu l’ONG.
Pour Moayyad Bsharrat, un responsable de l’Union des comités de travail agricole, organisation palestinienne de défense des agriculteurs, depuis l’arrivée d’Itamar Ben Gvir et de Bezalel Smotrich, deux figures de l’extrême droite, au gouvernement israélien constitué en décembre 2022 par Benjamin Netanyahou, les colons ont «le feu vert» de l’exécutif pour attaquer les Palestiniens.
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP examiner «les plaintes concernant le comportement de soldats non conforme aux ordres».
Mais selon M. Carmel, colons et soldats violents ne sont condamnés que «dans de très rares cas»: le parquet et l’ensemble de l’appareil gouvernemental sont conçus de façon à les protéger.
Par Margaux Bergey, AFP
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