- Accueil
- Guerre au Moyen-Orient
- En Israël, la minorité arabe sous pression depuis le 7 octobre
©(MENAHEM KAHANA / AFP)
La minorité arabe d'Israël, qui représente environ 20% de la population, est confrontée à une escalade de crimes haineux et à des mesures policières abusives depuis le 7 octobre, alerte Ahmad Tibi, l'un de ses représentants à la Knesset.
«Les meilleurs jours sont à venir», proclame un écriteau dans le bureau parlementaire d'Ahmad Tibi, figure de la minorité arabe d'Israël, comme un slogan auquel se raccrocher pour cette communauté selon lui «traquée» pour son soutien à Gaza depuis le 7 octobre.
Pour avoir exprimé leur soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par les représailles israéliennes à l'attaque du Hamas, des Arabes d'Israël disent sentir une pression accrue de la part des autorités.
«Après le 7 octobre, des centaines de citoyens arabes ont été traqués par la police israélienne pour avoir écrit une publication compatissant avec les enfants de Gaza ou disant “non à la guerre”», raconte Ahmad Tibi, 65 ans, à la tête du parti Ta'al.
«Ça a été, et c'est toujours, des jours difficiles pour les citoyens palestiniens d'Israël», dit-il dans un entretien avec l'AFP.
Les Arabes israéliens, comme on les appelle en Israël, représentent environ 20% de la population et s'identifient pour une grande majorité comme des Palestiniens. Descendants de la population arabe de la Palestine du mandat britannique et s'étant retrouvés en territoire israélien après la création d'Israël en 1948, ils se disent fréquemment victimes de discrimination par rapport à la majorité juive.
Entre le 7 octobre et le 27 mars, la police a arrêté 590 personnes arabes et 13 juifs, pour des infractions liées à des propos considérés comme relevant de l'«apologie du terrorisme», d'après l'organisation Adalah de défense des droits de la minorité arabe, qui se base sur des données officielles.
«La répression de la liberté d'expression a créé une situation dans laquelle les citoyens palestiniens (...) ne peuvent ni manifester ni exprimer librement leurs opinions», dénonçait l'organisation en novembre.
M. Tibi se défend de soutenir l'attaque menée par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien. Son offensive militaire sur la bande de Gaza y a fait 37.765 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza.
«Nous avons dit ici (au Parlement) et partout que nous étions contre le fait de viser des civils, dans le sud d'Israël, que ce soit des enfants ou des femmes», déclare-t-il.
«Entre-temps, on parle de plus de 15.000 enfants tués à Gaza», soulève le député, docteur de formation, qui dit avoir perdu 13 proches à Gaza dans des raids israéliens.
Il dénonce le nombre minime d'arrestations chez «ceux, côté juif, qui appellent à expulser les citoyens arabes, à tuer tous les Arabes, à détruire la totalité de Gaza...».
Les autorités israéliennes mettent en avant l'intégration des membres de la minorité arabe dans la société et sur le marché du travail comme un signe de cohésion.
Mais, en 2018, l'adoption d'une loi définissant Israël comme «l'Etat nation du peuple juif», conférant aux seuls juifs le droit à l'autodétermination et retirant à l'arabe son statut de langue officielle aux côtés de l'hébreu, avait suscité la colère au sein de la minorité arabe.
M. Tibi estime que l'inégalité s'est encore accrue depuis le 7 octobre et parle d'une «ethnocratie, pour les juifs uniquement».
«Je n'ai pas reçu des dizaines, mais des centaines de menaces, d'Israéliens ordinaires. Quand il y a une guerre, tout le monde est considéré comme une cible légitime», affirme le député en poste depuis 1999, ce qui en fait le parlementaire arabe le plus ancien de la Knesset.
Il est depuis longtemps ciblé par ses adversaires politiques. En 2019, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, surnommé «Bibi», avait fait campagne avec le slogan «Bibi ou Tibi».
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, membre de l'extrême-droite nationaliste religieuse, condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme, l'accuse d'être un terroriste et appelle à son expulsion du Parlement pour des déclarations pro-palestiniennes.
«C'est (lui qui est) un terroriste, d'après la définition de la loi israélienne», accuse le verveux député Tibi, qui juge M. Ben Gvir en partie responsable du durcissement ressenti par la minorité arabe.
«L'atmosphère générale en Israël (...) est presque fasciste», accuse M. Tibi, qui veut toutefois croire à la possibilité de construire des passerelles.
Selon lui, «la démocratie est la seule voie», assortie à la création d'un État palestinien. «C'est un droit naturel pour les Palestiniens».
«Nous avons fait l'objet de tentatives d'intimidation. Nous avons résisté dans le passé et nous résisterons à cette vague de fascisme et de racisme», déclare-t-il. «Nous étions ici, et nous resterons ici».
Jack Moore, avec AFP
«Les meilleurs jours sont à venir», proclame un écriteau dans le bureau parlementaire d'Ahmad Tibi, figure de la minorité arabe d'Israël, comme un slogan auquel se raccrocher pour cette communauté selon lui «traquée» pour son soutien à Gaza depuis le 7 octobre.
Pour avoir exprimé leur soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par les représailles israéliennes à l'attaque du Hamas, des Arabes d'Israël disent sentir une pression accrue de la part des autorités.
«Après le 7 octobre, des centaines de citoyens arabes ont été traqués par la police israélienne pour avoir écrit une publication compatissant avec les enfants de Gaza ou disant “non à la guerre”», raconte Ahmad Tibi, 65 ans, à la tête du parti Ta'al.
«Ça a été, et c'est toujours, des jours difficiles pour les citoyens palestiniens d'Israël», dit-il dans un entretien avec l'AFP.
Les Arabes israéliens, comme on les appelle en Israël, représentent environ 20% de la population et s'identifient pour une grande majorité comme des Palestiniens. Descendants de la population arabe de la Palestine du mandat britannique et s'étant retrouvés en territoire israélien après la création d'Israël en 1948, ils se disent fréquemment victimes de discrimination par rapport à la majorité juive.
Entre le 7 octobre et le 27 mars, la police a arrêté 590 personnes arabes et 13 juifs, pour des infractions liées à des propos considérés comme relevant de l'«apologie du terrorisme», d'après l'organisation Adalah de défense des droits de la minorité arabe, qui se base sur des données officielles.
«La répression de la liberté d'expression a créé une situation dans laquelle les citoyens palestiniens (...) ne peuvent ni manifester ni exprimer librement leurs opinions», dénonçait l'organisation en novembre.
Inégalité
M. Tibi se défend de soutenir l'attaque menée par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien. Son offensive militaire sur la bande de Gaza y a fait 37.765 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza.
«Nous avons dit ici (au Parlement) et partout que nous étions contre le fait de viser des civils, dans le sud d'Israël, que ce soit des enfants ou des femmes», déclare-t-il.
«Entre-temps, on parle de plus de 15.000 enfants tués à Gaza», soulève le député, docteur de formation, qui dit avoir perdu 13 proches à Gaza dans des raids israéliens.
Il dénonce le nombre minime d'arrestations chez «ceux, côté juif, qui appellent à expulser les citoyens arabes, à tuer tous les Arabes, à détruire la totalité de Gaza...».
Les autorités israéliennes mettent en avant l'intégration des membres de la minorité arabe dans la société et sur le marché du travail comme un signe de cohésion.
Mais, en 2018, l'adoption d'une loi définissant Israël comme «l'Etat nation du peuple juif», conférant aux seuls juifs le droit à l'autodétermination et retirant à l'arabe son statut de langue officielle aux côtés de l'hébreu, avait suscité la colère au sein de la minorité arabe.
M. Tibi estime que l'inégalité s'est encore accrue depuis le 7 octobre et parle d'une «ethnocratie, pour les juifs uniquement».
Menaces
«Je n'ai pas reçu des dizaines, mais des centaines de menaces, d'Israéliens ordinaires. Quand il y a une guerre, tout le monde est considéré comme une cible légitime», affirme le député en poste depuis 1999, ce qui en fait le parlementaire arabe le plus ancien de la Knesset.
Il est depuis longtemps ciblé par ses adversaires politiques. En 2019, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, surnommé «Bibi», avait fait campagne avec le slogan «Bibi ou Tibi».
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, membre de l'extrême-droite nationaliste religieuse, condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme, l'accuse d'être un terroriste et appelle à son expulsion du Parlement pour des déclarations pro-palestiniennes.
«C'est (lui qui est) un terroriste, d'après la définition de la loi israélienne», accuse le verveux député Tibi, qui juge M. Ben Gvir en partie responsable du durcissement ressenti par la minorité arabe.
«L'atmosphère générale en Israël (...) est presque fasciste», accuse M. Tibi, qui veut toutefois croire à la possibilité de construire des passerelles.
Selon lui, «la démocratie est la seule voie», assortie à la création d'un État palestinien. «C'est un droit naturel pour les Palestiniens».
«Nous avons fait l'objet de tentatives d'intimidation. Nous avons résisté dans le passé et nous résisterons à cette vague de fascisme et de racisme», déclare-t-il. «Nous étions ici, et nous resterons ici».
Jack Moore, avec AFP
Lire aussi
Commentaires