Geagea appelle au déploiement de l'armée libanaise à la frontière
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a appelé au déploiement de l’armée libanaise à la frontière entre le Liban et Israël. Il a également annoncé qu’une pétition, en vertu de laquelle le président de la Chambre, Nabih Berry, serait appelé à la convocation d’une séance parlementaire visant à discuter de la situation dans le sud du pays, sera bientôt signée.

Dans un entretien accordé jeudi à la chaîne locale MTV, M. Geagea s’est interrogé sur l’inertie des pays du Moyen-Orient à l’égard de la guerre qui a été déclenchée le 7 octobre dernier entre le Hamas et l’État hébreu. «La Ligue arabe comprend 22 pays membres. Pourquoi n’est-ce que le Liban qui est impliqué dans ce conflit?», s'est-il demandé, avant de répondre, « C’est simple. Parce que le pouvoir de décision est entre les mains du Hezbollah qui siège au Liban, mais qui est tourné vers l’Iran et qui fait primer les intérêts de la République islamique sur ceux du pays du Cèdre».

C’est dans ce contexte que le chef des FL a réitéré son appel à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a, de ce fait, insisté sur la nécessité pour le Hezbollah, qui s’est engagé dans des combats meurtriers à la frontière depuis le début de la guerre à Gaza, de se retirer à l’intérieur du Liban pour laisser la place à une présence réelle et efficace de l’armée libanaise à la frontière sud. «Si la guerre éclate dans le pays, les FL seront les premiers à être aux côtés de l’État libanais, et nous vous montrerons notre pouvoir de ‘résistance’», a-t-il martelé.

Visite de Parolin

Pour ce qui est de son absence au sommet spirituel convoqué, le 25 juin dernier, par le patriarche Béchara Raï, et auquel avait pris part le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, le chef des FL l'a justifiée par des motifs d’ordre sécuritaire: «Il s’agit d’une rencontre protocolaire et j’ai préféré être représenté par le député Pierre Bou Assi puisque j’évite, par mesure de sécurité, de me rendre dans des réunions préalablement connues du public, sachant que je me suis entretenu avec le cardinal Parolin pendant plus d’une heure et que nous avons abordé toutes les problématiques».

Relations tendues avec le CPL  

Le qualifiant de «l’un des trois malheurs du pays», M. Geagea a appelé le Courant patriotique libre (CPL) à s’autoévaluer, considérant «honteuses» les accusations de M. Bassil à l’encontre des FL. «Le CPL a été au pouvoir six ans durant, avec une majorité au gouvernement et au Parlement. Voilà le résultat», a-t-il signalé.

Pour rappel, le chef du CPL s’en était récemment pris aux FL, lors de sa tournée au Akkar, les tenant pour responsables de l’impasse présidentielle, puisque refusant de prendre part au dialogue auquel appelle le chef du Parlement, Nabih Berry.

Présence syrienne et meurtre de Pascal Sleiman


Sur la question des migrants syriens, M. Geagea a salué les efforts de la Sûreté générale (SG) qui «travaille sans cesse, depuis trois ou quatre mois, à appliquer la loi libanaise concernant cette question». Et de rappeler que lorsque les Syriens ont commencé à «affluer au Liban en 2011, le gouvernement était essentiellement composé d’alliés de Damas».

Il a, par ailleurs, appelé le Premier ministre sortant, Najib Mikati, «à payer les montants exigibles dus à la SG, pour que cette instance puisse continuer de suivre le dossier, ce qui permettrait de résoudre la crise d’ici un an».

M. Geagea s’est, en outre, penché sur l’assassinat, le 8 avril dernier, du coordinateur des FL pour la région de Jbeil, Pascal Sleiman. «Il est clair qu’un gang est à l’origine de cette opération et que son chef se trouve en Syrie, n’ayant toujours pas été extradé vers le Liban», a affirmé le chef des FL, avant de poursuivre, «L’enquête n’a certainement pas été suspendue et avant d’avoir de véritables éléments sur l’identité du responsable de cet assassinant, nous ne nous lancerons pas dans des accusations hasardeuses».

L'impasse présidentielle

Aux accusations dont font l’objet les FL, qui refusent l’idée d’un dialogue présidé par M. Berry, M. Geagea a rétorqué, «Nous n'avons jamais refusé le dialogue. Nous discutons quotidiennement avec toutes les parties prenantes, du bloc de la Modération nationale, au bloc du Développement et de la libération (Amal) en passant par le Parti socialiste progressiste (PSP)». À cela, il a ajouté, «Nous refusons tout simplement que le chef du législatif s’accapare le pouvoir et prenne le contrôle de la présidence en recourant à des manœuvres contraires à la Constitution».

M. Geagea a, de ce fait, noté que le tandem Amal-Hezbollah est le principal responsable de la vacance présidentielle. «Avant le 7 octobre dernier, ils ont suspendu les élections parce qu'ils n'étaient pas en mesure de rassembler suffisamment de voix pour parvenir aux résultats souhaités. Après le 7 octobre, ils continuent d’attendre l’évolution de la situation dans la région», a déclaré M. Geagea, sollicitant M. Berry à convoquer à des séances électorales ouvertes jusqu’à l’élection d’un président de la République.

Concernant la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, le chef des FL a précisé que «nous voulons un président indépendant, ce que M. Frangié n’est pas, puisqu’il affiche ouvertement son affiliation à l’axe de la Résistance».

 
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