Netanyahou déforme les faits et garde une «porte de sortie»
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, n'avait pas encore achevé ses rencontres officielles à Washington lorsque la situation s'est enflammée sur le front libanais. Un tir de roquette sur un terrain de jeu à Majdal Shams, dans le Golan, a entraîné la mort de 12 enfants. Les contacts internationaux se sont intensifiés pour contenir la situation et éviter une escalade, après qu'Israël a affirmé que sa réponse militaire serait inévitable. En conséquence, le Hezbollah a redéployé ses forces dans l'est et le sud du Liban et les a placées en état d'alerte.

D'après les informations concernant la visite de M. Netanyahou à Washington, les résultats ont déçu ceux qui espéraient qu’il accepte la proposition de cessez-le-feu du président Biden pour Gaza. Acceptation qui aurait été considérée comme un soutien à la candidate démocrate, Kamala Harris. Certains estiment que M. Netanyahou pourrait obtenir le soutien nécessaire pour poursuivre sa «guerre contre le terrorisme» et rejeter la proposition du président américain, afin de ménager le candidat républicain, Donald Trump. Cela est particulièrement pertinent après que Mme Harris et de nombreux démocrates du Congrès ont boycotté la séance plénière lors de son discours.

Pour redorer son image, M. Netanyahou a présenté la visite dans le contexte de la «guerre contre le terrorisme iranien». Dans son discours devant le Congrès, il a souligné la nécessité de l'unité pour remporter la victoire, affirmant que les événements du 7 octobre étaient vingt fois plus horribles que ceux du 11 septembre et qu'ils ne se répéteraient pas.

À peine M. Netanyahou avait-il terminé son discours au Congrès, sous la pression du boycott des députés démocrates et des manifestations à l'extérieur, que les réactions ont commencé à affluer, principalement de la part des Israéliens. Les critiques ont été vives et sévères, qualifiant le discours de M. Netanyahou de «déshonorant» et déplorant qu'il ait parlé pendant une heure sans évoquer un accord pour la libération des otages. Seule la secrétaire au Trésor des États-Unis a salué la visite, la considérant comme un reflet de la solide alliance entre Israël et les États-Unis. En revanche, les réactions du Hamas ont été extrêmement virulentes: «Il aurait été préférable d'arrêter M. Netanyahou plutôt que de lui permettre de se donner une image favorable auprès de l'opinion publique.»

Face à ces réactions, selon des sources bien informées, M. Netanyahou a réussi à se repositionner et a entraîné les États-Unis dans une lutte contre le terrorisme iranien, les incitant à former une coalition internationale et à fournir à Israël les armes nécessaires pour remporter la victoire.


Toutefois, d’après ces mêmes sources, la visite n'a pas résolu les divergences de vues entre les parties en conflit concernant la trêve, en raison de l'incertitude entourant les résultats de la bataille présidentielle. M. Netanyahou a ainsi réussi à échapper à la pression de l'administration Biden pour un cessez-le-feu à Gaza. Par conséquent, la tension et les affrontements continueront, tout en restant dans les limites fixées pour éviter une guerre totale dans la région, en particulier sur le front libanais, en raison de sa vulnérabilité. Les parties respectent les lignes rouges en attendant qu'une solution régionale et un règlement global se concrétisent, ce qui ne pourra se faire qu'avec la nouvelle administration américaine.

Selon certains cercles diplomatiques occidentaux, M. Netanyahou a réussi à maintenir un équilibre lors de sa visite en évitant de se compromettre avec les candidats à la présidence américaine, Donald Trump et Kamala Harris. Les observateurs notent que M. Netanyahou a présenté Israël comme une victime du terrorisme soutenu par le régime iranien et ses alliés dans la région, sans toutefois proposer de solutions ou de plans pour sortir de la crise.

Ainsi, il n'a pas abordé la solution à deux États ni la reconnaissance d'un État palestinien indépendant selon les résolutions internationales. Au contraire, il a insisté sur le fait que Jérusalem ne devait pas être divisée et rester la capitale unifiée et éternelle d'Israël, ayant obtenu la veille de la visite une décision de la Knesset rejetant la création d'un État palestinien aux frontières d'Israël. M. Netanyahou a également imposé des conditions pour accepter une trêve, telles qu'une administration palestinienne qui ne s'oppose pas à Israël, condition rejetée par le Hamas. En conséquence, la réunion initialement prévue jeudi dernier pour discuter de la trêve à Gaza a été reportée.

Malgré ces éléments, M. Netanyahou conserve une certaine liberté d'action militaire, bien qu'elle soit limitée par les contraintes imposées par Washington pour éviter une guerre. Cette situation persiste en attendant de savoir qui occupera la Maison-Blanche après les élections présidentielles américaines de novembre. M. Trump a centré sa campagne sur la fin des conflits et l'instauration de la paix mondiale, tandis que Mme Harris a choisi le slogan de «liberté».

Par ailleurs, des milieux diplomatiques occidentaux révèlent que l'Iran cherche à trouver une solution avec l'administration Biden actuelle, craignant l'arrivée de Donald Trump. Les rencontres se multiplient ainsi entre responsables sécuritaires américains et iraniens en Irak, à Oman et à Doha, loin des projecteurs. Ces discussions visent à parvenir à une solution pour la région, bien que l'accord semble encore prématuré en attendant les résultats des élections américaines.
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