Une petite phrase venue de Téhéran: «Israël peut encore attendre longtemps la riposte de l’Iran.» Pour les inconditionnels des mollahs, les choses sont claires et la stratégie rusée. Il s’agit d’user les nerfs des Israéliens, qui seraient morts d’inquiétude. Pour les plus sceptiques, on s’achemine vers une délégation de la riposte aux obligés de Téhéran. C'est-à-dire le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique… parce que, dans la réalité, les Iraniens sont lucides.
Pas question de se voir détruire les infrastructures et l’économie du pays. Les autres, en revanche, peuvent sans problème mourir en martyrs pour la cause! D’ailleurs, il est interdit de mourir autrement. Le patriarche des maronites en a fait l’expérience. Il a suffi qu’il témoigne de sa préoccupation et de son inquiétude pour le sort des 110.000 réfugiés du sud. Il s’est immédiatement fait reprendre. «Les réfugiés sont des héros qui participent à la guerre sur la route de Jérusalem.» Voilà, fermez le ban.
On notera au passage les agressions incessantes à l’encontre de la plus haute autorité chrétienne du Proche-Orient. Mais, les chrétiens du Liban, les derniers de la région, sont occupés à gérer leurs divisions suicidaires et les intérêts personnels de certains de leurs dirigeants. Donc, en résumé, Libanais, Palestiniens… sont condamnés à être de la chair à canon. Les Perses ont toujours eu une attitude très ambiguë vis-à-vis des Arabes qu’ils ont longtemps dominés. De plus, il semble que la guerre soit encore longue. Personne ne veut laisser le crédit d’un apaisement régional à Joe Biden. Son administration est sur le départ et tout le monde attend de connaître le nouvel interlocuteur américain. Trump ou Harris. On peut donc penser que la guerre va passer par des périodes chaudes et tièdes, jusqu’à l’investiture du nouveau ou de la nouvelle président(e) américain(e) en janvier 2025.
En attendant, les peuples sont priés de bien vouloir attendre et vivre au rythme de la poudre. Une poudre dont la traînée pourrait atteindre la Cisjordanie. L’assassinat de Khalil al-Maqdah, un responsable du Fateh au Liban, est un double message. Le premier est adressé aux Palestiniens des camps au Liban. «Restez tranquilles, sinon…» Le second destinataire est l’Autorité palestinienne. «Soit vous contrôlez le Hamas et les autres organisations en Cisjordanie, soit vous subirez le même sort que celui de Gaza.»
Mahmoud Abbas, qui ambitionnait de se déplacer à Gaza, a, pour le moment, renoncé à se lancer dans une visite dont aucun résultat tangible n’était à prévoir. Pendant ce temps, les Iraniens comptent les points en faisant mine d’être les fers de lance de la «résistance».
Quelqu’un devrait à un moment oser leur dire: Messieurs les Iraniens, tirez les premiers…»
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