©(Shwan Mohammed/AFP)
Deux journalistes femmes ont été tuées et un homme blessé vendredi au Kurdistan irakien lors d'une frappe de drone visant leur véhicule. Ce bombardement est attribué à l'armée turque, engagée contre les combattants kurdes turcs du PKK, selon des responsables locaux cités par l'AFP.
Ce n'est «pas l'armée turque», a indiqué à l'AFP le ministère turc de la Défense à Ankara, interrogé sur ce bombardement vendredi matin dans le secteur de Sayyid Sadek, au Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.
Cependant, un responsable de la sécurité irakienne, parlant sous couvert d'anonymat, a déclaré à l'AFP qu'un «drone appartenant vraisemblablement à l'armée turque avait bombardé un véhicule transportant des journalistes» dans le secteur de Sayyid Sadek, à l'est de Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan.
Les liens présumés des victimes avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou avec des entités médiatiques affiliées ont été rejetés par des responsables irakiens.
«Les victimes du bombardement aérien (...) sont deux journalistes, et non des membres d'un groupe armé représentant une menace pour la sécurité ou la stabilité de tout pays ou région», a affirmé le vice-Premier ministre du Kurdistan, Qubad Talabani, dont le parti est directement aux manettes à Souleimaniyeh.
Dans un communiqué, il a dénoncé «un meurtre injustifiable» et une «violation flagrante de la souveraineté territoriale irakienne».
Le bombardement, qui a également blessé une personne, a causé la mort de Gulistan Tara, journaliste kurde de Turquie âgée de 40 ans, et de Hero Bahadin, monteuse vidéo de 27 ans, kurde irakienne, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Elles travaillaient pour la maison de production CHATR, qui fournit deux «chaînes d'information financées par le PKK», selon la même source.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, pour proteste contre la frappe de drone.
Une centaine de personnes se sont rassemblées dans un jardin public, brandissant des portraits des deux femmes, selon un journaliste de l'AFP. «Les martyrs ne mourront pas», a notamment scandé la foule.
«Les bombardements turcs affectent tout le monde au Kurdistan. Les populations civiles en sont victimes, et la vie dans les campagnes est presque arrêtée parce qu'il n'est pas possible de vivre avec des frappes de jour, de nuit, chaque minute et chaque heure», a déploré la militante Robar Ahmed.
Les militaires turcs confirment épisodiquement les bombardements en territoire irakien, où ils mènent régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre le PKK. L'organisation, engagée dans une lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, est considérée comme «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.
Les combattants kurdes turcs disposent de bases arrières au Kurdistan autonome d'Irak, qui accueille également depuis 25 ans des dizaines de bases militaires turques.
Bagdad avait discrètement classé le PKK comme «organisation interdite» en mars. Mi-août, la Turquie et l'Irak ont signé un accord de coopération militaire pour l'installation de centres de commandement et d'entraînement communs dans le cadre de la lutte contre le PKK.
Rahman Ghareeb, directeur du centre METRO pour les droits des journalistes, a critiqué lors de la manifestation la «faiblesse» des prises de position en Irak face aux opérations militaires turques contre le PKK dans le pays.
«L'Irak et le Kurdistan ont conclu avec la partie turque un accord de sécurité qui les contraint à participer», a-t-il accusé.
Avec AFP
Ce n'est «pas l'armée turque», a indiqué à l'AFP le ministère turc de la Défense à Ankara, interrogé sur ce bombardement vendredi matin dans le secteur de Sayyid Sadek, au Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.
Cependant, un responsable de la sécurité irakienne, parlant sous couvert d'anonymat, a déclaré à l'AFP qu'un «drone appartenant vraisemblablement à l'armée turque avait bombardé un véhicule transportant des journalistes» dans le secteur de Sayyid Sadek, à l'est de Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan.
Les liens présumés des victimes avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou avec des entités médiatiques affiliées ont été rejetés par des responsables irakiens.
«Les victimes du bombardement aérien (...) sont deux journalistes, et non des membres d'un groupe armé représentant une menace pour la sécurité ou la stabilité de tout pays ou région», a affirmé le vice-Premier ministre du Kurdistan, Qubad Talabani, dont le parti est directement aux manettes à Souleimaniyeh.
Dans un communiqué, il a dénoncé «un meurtre injustifiable» et une «violation flagrante de la souveraineté territoriale irakienne».
Le bombardement, qui a également blessé une personne, a causé la mort de Gulistan Tara, journaliste kurde de Turquie âgée de 40 ans, et de Hero Bahadin, monteuse vidéo de 27 ans, kurde irakienne, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Elles travaillaient pour la maison de production CHATR, qui fournit deux «chaînes d'information financées par le PKK», selon la même source.
Manifestations à Souleimaniyeh
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, pour proteste contre la frappe de drone.
Une centaine de personnes se sont rassemblées dans un jardin public, brandissant des portraits des deux femmes, selon un journaliste de l'AFP. «Les martyrs ne mourront pas», a notamment scandé la foule.
«Les bombardements turcs affectent tout le monde au Kurdistan. Les populations civiles en sont victimes, et la vie dans les campagnes est presque arrêtée parce qu'il n'est pas possible de vivre avec des frappes de jour, de nuit, chaque minute et chaque heure», a déploré la militante Robar Ahmed.
Les militaires turcs confirment épisodiquement les bombardements en territoire irakien, où ils mènent régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre le PKK. L'organisation, engagée dans une lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, est considérée comme «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.
Les combattants kurdes turcs disposent de bases arrières au Kurdistan autonome d'Irak, qui accueille également depuis 25 ans des dizaines de bases militaires turques.
Bagdad avait discrètement classé le PKK comme «organisation interdite» en mars. Mi-août, la Turquie et l'Irak ont signé un accord de coopération militaire pour l'installation de centres de commandement et d'entraînement communs dans le cadre de la lutte contre le PKK.
Rahman Ghareeb, directeur du centre METRO pour les droits des journalistes, a critiqué lors de la manifestation la «faiblesse» des prises de position en Irak face aux opérations militaires turques contre le PKK dans le pays.
«L'Irak et le Kurdistan ont conclu avec la partie turque un accord de sécurité qui les contraint à participer», a-t-il accusé.
Avec AFP
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