Répression de la liberté d'expression en Égypte
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Une vague de répression s'abat sur l'Égypte, avec des dizaines de personnes poursuivies et emprisonnées pour des opinions exprimées en ligne. Huit organisations, dont Human Rights Watch, dénoncent ces arrestations comme une nouvelle attaque contre les droits fondamentaux.

Les autorités égyptiennes ont intensifié leur répression de la liberté d'expression en ligne, en poursuivant et en emprisonnant des dizaines de personnes pour des publications sur les réseaux sociaux, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Depuis mai 2024, les procureurs ont ordonné au moins 110 interdictions de voyager et gels d'avoirs dans des cas liés à la liberté d'expression et les tribunaux ont condamné au moins 25 personnes à des peines de prison.

Les personnes ciblées comprennent des personnalités politiques, des journalistes, des avocats, des comédiens, un romancier, un youtubeur et d'autres personnes qui ont exprimé des opinions critiques à l'égard du gouvernement sur les réseaux sociaux.

Les procureurs ont accusé la plupart des personnes d'appartenir à une organisation terroriste et de diffuser de fausses nouvelles, en se basant sur des publications sur les réseaux sociaux.

«Les autorités égyptiennes utilisent des lois draconiennes pour réduire au silence toute critique en ligne», a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord chez Human Rights Watch. «Les alliés de l'Égypte ne devraient pas rester silencieux face à cette vague de répression qui vise à faire taire les voix dissidentes.»

Le 22 juillet 2024, Achraf Omar, un artiste satirique, a été arrêté par les forces de sécurité lors d'un raid nocturne à son domicile. Sa femme, Nada Mougheeth, a révélé que les agents de la Sécurité nationale l'ont détenu dans un lieu secret pendant plus de 48 heures, où il aurait été torturé.

Le 24 juillet, Omar s’est présenté au bureau du procureur de la Sûreté de l'État suprême au Caire, qui l'a accusé de «rejoindre un groupe terroriste», de «mauvaise utilisation des réseaux sociaux» et de «diffusion de fausses informations».


Un autre journaliste, Khaled Mamdouh, a été arrêté chez lui au Caire le 16 juillet. Après avoir été détenu en secret pendant cinq jours, la justice lui a adressé les mêmes chefs d'accusation que ceux proférés contre Omar.

Mamdouh est actuellement détenu à la prison d'Abou Zaabal, où les audiences pour prolonger sa détention provisoire se tiennent via vidéoconférence, une pratique dénoncée par Human Rights Watch.

Un troisième journaliste, ancien collègue de Mamdouh, a fui le pays fin juillet par crainte d'une arrestation similaire. Par ailleurs, Abdelrahman Ayyache, un chercheur et journaliste en exil, a été renvoyé en jugement début juillet, accusé de «diriger un groupe terroriste».

Ces arrestations s'inscrivent dans le cadre d'une longue série de violations des droits humains sous le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi, où la liberté de la presse est sévèrement restreinte.

L'Égypte, qui fait partie d’organisations internationales garantissant la liberté d'expression, continue pourtant de réprimer cette liberté de manière systématique.

Saïd Benarbia, directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Commission internationale de juristes, a déclaré: «Au lieu de museler les voix indépendantes et critiques par des détentions et des poursuites arbitraires, les autorités égyptiennes doivent garantir que tous les individus puissent participer au débat public et exprimer librement leurs opinions sans crainte de représailles.»

 
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