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Les Jeux paralympiques de Paris se sont achevés en apothéose dimanche, lors d'une cérémonie mêlant hommages émouvants, performances artistiques époustouflantes et célébration de la musique électronique française, couronnant un été exceptionnel placé sous le signe du sport et du partage.
Les Jeux paralympiques de Paris 2024 se sont achevés en beauté dimanche soir au Stade de France lors d'une cérémonie de clôture haute en couleurs, célébrant l'esprit de résilience et les exploits des athlètes, tout en rendant hommage à l'icône française Johnny Hallyday et à la scène électro hexagonale.
La soirée a débuté sur une note émouvante avec un vibrant hommage à Johnny Hallyday, véritable fil rouge musical de cet été olympique. La chanteuse Santa, étoile montante de la scène française, a interprété avec brio une version symphonique du titre Vivre pour le meilleur, vêtue d'une immense robe évoquant un peignoir de boxeur. Les tubes emblématiques du rocker national, disparu en 2017, ont résonné dans le stade pour le plus grand bonheur du public.
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Le tube Que je t'aime, mythique ballade de 1999, a ensuite été joué pour remercier les 45.000 volontaires mobilisés pendant les Jeux. Ce morceau, véritable hymne de Paris 2024, avait déjà accompagné la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture le 28 août, et rythmé les passages de l'équipe de gymnastique rythmique. Diffusé dans les enceintes lors de chaque épreuve, Que je t'aime a fait chanter à tue-tête les spectateurs français, même si le public international n'a pas toujours suivi. Avec Allumer le feu, autre titre phare de Johnny, il entre au panthéon des chansons emblématiques du sport tricolore.
La garde républicaine a également joué un rôle remarqué lors de cette cérémonie. Formant une haie d'honneur, une soixantaine de ses membres ont accompagné l'entrée des para-athlètes dans le stade au son de grands tubes de variété, du cultissime I Will Survive de Gloria Gaynor à Dans les yeux d'Émilie de Joe Dassin. Un clin d'œil appuyé à leurs incursions musicales remarquées tout au long de l'été olympique, du Pont des Arts aux rues de Montmartre.
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Après l'entrée remarquée des porte-drapeaux, le président de Paris 2024 Tony Estanguet a pris la parole pour célébrer «un été historique» qui restera «gravé» dans les mémoires. «Cet été où les gens se parlaient, cet été où la France était heureuse [...] La France avait rendez-vous avec l'Histoire, et elle a répondu présent», a-t-il déclaré avec émotion.
Un autre temps fort de la cérémonie fut la dernière apparition de la vasque olympique, symbole fédérateur de ces Jeux. Malgré l'annulation de son dernier envol en raison des conditions météorologiques, elle a brillé de mille feux dans les jardins des Tuileries, saluée par la foule venue lui rendre un dernier hommage. Sur fond de cette «flamme 100% électrique», les chanteurs maliens Amadou & Mariam ont entonné Je suis venu te dire que je m'en vais, une composition de Serge Gainsbourg, pour introduire l'extinction définitive de la flamme paralympique par la championne de boccia Aurélie Aubert, entourée de plusieurs sportifs français s'étant illustrés lors de ces Jeux. Un au revoir poignant à cet «objet extraordinaire et magnifique» dont beaucoup souhaitent la conservation.
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La danse était également à l'honneur avec une démonstration spectaculaire de breakdance, discipline qui faisait ses premiers pas olympiques cet été. Huit danseurs, dont quatre en situation de handicap, ont offert un show époustouflant mélangeant figures, sauts et équilibres, sur un mix endiablé du pionnier du hip-hop français Cut Killer. Une mise en lumière bienvenue pour cette danse urbaine née en France, qui espère confirmer sa présence aux prochains Jeux de Los Angeles en 2028 et Brisbane en 2032.
Mais le clou du spectacle fut sans conteste la consécration de la musique électronique française lors d'un bouquet final d'anthologie. Tel un «voyage de l'onde» imaginé par le directeur musical Thomas Jolly, 24 DJ de renom se sont succédé pour un medley de leurs plus grands succès, envoyant des ondes positives dans tout le stade.
De Jean-Michel Jarre, mémoire vivante de l'électro et héritier du pionnier Pierre Henry, aux nouveaux visages de la scène française comme la talentueuse Santa, en passant par des valeurs sûres telles que Martin Solveig, Kavinsky ou le duo Cassius, tous ont contribué à faire de ce patrimoine musical tricolore une véritable fête populaire et internationale, servie par une mise en scène visuelle époustouflante mêlant jeux de lumière, pyrotechnie et Phryges boules à facettes géantes.
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L'électro, musique «physique» qui «donne envie de se mettre en mouvement» selon le duo Ofenbach, a définitivement conquis sa place dans l'olympe des arts et du grand public. Une consécration pour ce courant né il y a près d'un siècle avec les expérimentations des ondes Martenot et de la musique concrète de Pierre Henry, avant de déferler des clubs underground jusqu'aux plus grands stades.
«Je pense que la place de la musique électronique est dans un stade d'athlétisme, c'est une musique hyper physique parce que le kick, la basse, nous transperce le corps », analysait César de Rummel du groupe Ofenbach. «C'est du patrimoine vivant», confirmait le directeur artistique Thomas Jolly. «La célébrer, c'est festif mais c'est aussi une partie de notre histoire culturelle».
De Kraftwerk à Daft Punk en passant par Manu le Malin ou Laurent Garnier, cette French touch électronique n’a effectivement pas fini de faire danser les foules aux quatre coins du globe et d’écrire de nouvelles pages de son histoire. Et cette cérémonie de clôture restera comme un moment phare de sa reconnaissance universelle.
Crédit photo: Thibaud Moritz/AFP
Cette cérémonie de clôture restera dans les annales comme un condensé réussi de ce que la France a de meilleur à offrir: émotion, créativité, innovation et art de vivre. Un été de fête et de partage qui a uni tout un pays autour des valeurs du sport et du dépassement de soi. «Paris est une fête et cet été olympique une réussite absolue», résumait un spectateur à la sortie du Stade de France, des étoiles plein les yeux.
Alors que la flamme paralympique s’est éteinte dimanche soir, la magie opérée par les exploits des athlètes et l’engouement populaire sans précédent suscité par ces Jeux continueront de briller longtemps dans les mémoires.
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