La Jordanie, avant et après les élections

La cohésion interne de la Jordanie s’est illustrée par l’émergence d’une tendance majoritaire parmi les Jordaniens, privilégiant la stabilité et empêchant le chaos de s’installer sur la scène interne. C’est précisément là que réside la force de la Jordanie et sa capacité à se prémunir contre les menaces qui la guettent, lesquelles ne sont pas négligeables. En effet, bien que la population jordanienne puisse parfois critiquer et rejeter les décisions du royaume, elle n'hésite pas à le soutenir et à préserver la stabilité du pays lorsque la situation l’exige.
Deux jours avant les élections législatives en Jordanie, qui ont eu lieu le 10 septembre, une attaque à main armée sur le pont Allenby, menée par un citoyen jordanien, a causé la mort de trois gardes de sécurité israéliens et entraîné la fermeture du pont pendant deux jours. Cet incident reflète la situation délicate dans laquelle se trouve la Jordanie, coincée entre le marteau et l'enclume depuis le début de la guerre à Gaza.
En effet, ce pays jusque-là stable et sécurisé fait désormais face à des tentatives de pression qui pourraient le conduire à une confrontation, risquant de le plonger dans le même chaos que celui qui a frappé le Liban, l’Irak, le Yémen et la Syrie. Ces pays ont été manipulés par l’Iran qui, tout en négociant avec les États-Unis, a su se soustraire aux lourdes conséquences de ses actions.
Lors d'un débat, l'ancien ministre jordanien de l'Information, Samih el-Maaytah, a lancé à un officier des Gardiens de la Révolution iranienne, qui dirigeait un think tank destiné à présenter les officiers iraniens pour des intellectuels, cette question percutante: «Si vos frontières s'étendent jusqu'au Golan et au sud du Liban, pourquoi l'armée iranienne ne prend-elle pas l’initiative d’ouvrir un front contre Israël, plutôt que de demander à la Jordanie de le faire à votre place?»

Les élections législatives en Jordanie se déroulent dans un contexte particulier. Bien qu'elles présentent des dimensions locales et tribales complexes, elles reposent sur des principes essentiels de transparence et d'intégrité. La Jordanie s'est efforcée de garantir des élections rigoureusement transparentes et honnêtes, sans manipulation des chiffres, falsification des résultats ni exagération des taux de participation, contrairement aux taux de 99,99% souvent observés dans d'autres élections arabes. Grâce à cette approche objective, les résultats ont révélé de manière claire que 32% des électeurs avaient choisi leurs candidats.
De plus, la Jordanie a assuré une participation inclusive de tous les partis politiques, qu'ils soient émergents ou établis. Parmi ces partis figurent le Front d'action islamique (FAI), des forces politiques soutenues par le gouvernement, ainsi que des candidats indépendants. Cette ouverture a permis aux Frères musulmans, désireux de mobiliser l'opinion publique jordanienne, de prendre part aux élections tout en respectant les normes de paix civile et les engagements pris. Les résultats des élections refléteront donc une véritable représentation politique, servant de base solide pour la prochaine étape du processus politique.
Enfin, la Jordanie a mis en place un système de quotas pour garantir une représentation équitable des minorités, y compris des femmes. Ce mécanisme assure la présence de la minorité chrétienne au sein du nouveau parlement tout en promouvant une participation accrue des femmes dans la vie politique.
En ce moment difficile, marqué par la guerre en cours à Gaza, la Jordanie se prépare à affronter des défis majeurs. Sa résilience interne se manifeste par un large soutien en faveur de la stabilité et de la prévention du chaos. C’est précisément là que réside la force de la Jordanie et sa capacité à se prémunir contre les menaces qui la guettent. Bien que la population jordanienne puisse parfois critiquer et rejeter les décisions du royaume, elle n'hésite pas à le soutenir et à préserver la stabilité du pays lorsque la situation l’exige.
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