La crise économique qui sévit au Liban et surtout le manque de liquidités affectent de plus en plus le secteur éducatif. Certaines directions d’écoles et d’universités exigent désormais d'être payées en espèces, parfois en dollars, ce qui fait craindre une dollarisation des frais d'études l'an prochain. Une perspective qui affole de nombreux parents.
La crise économique et financière qui sévit au Liban affecte de plus en plus le secteur éducatif. Certaines directions d’écoles et d’universités ont commencé à exiger d'être payées en espèces, parfois en dollars. Des communiqués à ce sujet ont été adressés la semaine dernière aux parents d'élèves et à des étudiants, ce qui a suscité toute une polémique, les ménages libanais étant pour la plupart en proie à de grandes difficultés financières.
A l’Université libano-américaine (LAU), l’administration a pris la décision de percevoir les frais d'études en dollars frais, au grand affolement des étudiants. Des jeunes expliquent à Ici Beyrouth que leurs parents ne touchent pas de salaires en espèces, et encore moins en dollars. Ceux qui ont la chance de percevoir une partie de leur traitement en dollars les encaissent en lollars, avec un plafond de retrait mensuel déterminé et au taux de 8.000 livres, alors que le billet vert s'échange à plus de 20.000 livres sur le marché. «Obtenir des billets verts est difficile. Nous attendons le résultat des pourparlers entre le conseil des étudiants et l’administration. On nous impose des décisions alors que la situation est terrible», souligne un jeune de la LAU qui a requis l'anonymat. Un autre renchérit: «Mes frais de scolarité sont de 12.000 dollars par an environ. Comment mes parents pourront-ils les régler conformément à la plateforme Sayrafa où le taux de parité dollar/LL, est autour de 20.000, alors que dans les banques, leurs salaires leur sont convertis selon un taux de change fixé à 8.000 LL et un plafond mensuel de retrait de 4 ou 5 millions de livres libanaises? » Âgée de 19 ans, une étudiante envisage déjà d'aller poursuivre ses études à l'étranger, en expliquant que cette formule serait pour elle gagnante à tous les niveaux, compte tenu de la crise dans le pays. «Aujourd’hui, nous pensons sérieusement à nous inscrire dans des universités publiques en Europe. Nous trouverons de petits boulots et garantirons au moins notre avenir. À cause de la dollarisation, nous sommes obligés d’émigrer», confie-t-elle.
Pour la LAU, la décision de percevoir les frais d'études en dollars s'explique par un souci de rééquilibrage qu'impose la crise financière et l'absence de toute perspective de règlement dans un proche avenir. «Nous changeons de devises et non pas de frais d'études. Notre initiative vise 3 objectifs: maintenir les profs, continuer de dispenser un enseignement de qualité à nos étudiants et couvrir nos dépenses, dont 80% doivent être réglés en dollars ou en euros, surtout lorsqu’il s’agit d’importer du matériel», explique Michel Elias Moawad, recteur de la LAU à Ici Beyrouth. «D’ailleurs, notre décision entre en vigueur à l’automne prochain. Une partie des scolarités seulement devra être réglée en dollars. Les personnes incapables d’assumer la totalité de la somme, valant en moyenne 9.000 dollars, devront postuler pour des bourses ou des prêts. Ils pourront les rembourser dans un délai de deux ou trois ans, après avoir achevé leurs études et commencé à travailler. Les bourses seront étudiées au cas par cas. Nous avons réservé 100 millions de dollars exclusivement pour aider les universitaires», précise M. Moawad, avant d'insister: «Le but de notre initiative est surtout de garder nos professeurs au Liban. Comment préserver les étudiants et assurer un enseignement de qualité s'ils partent? » Selon le recteur, 15 à 20% des enseignants de la LAU ont déjà quitté leurs postes en raison de rémunérations basses. «Alors même que 35% de leurs salaires leur étaient assurés en dollars», fait-il observer.
Depuis le début de la crise financière et économique, le Liban fait face à une véritable hémorragie du corps enseignant. Nombreux sont ceux qui ont quitté le pays, soit pour rejoindre des postes à l’étranger, soit pour assurer un meilleur avenir à leurs familles respectives, quittes à changer de carrière. D’autres ont quitté des établissements où leurs salaires avaient fini par correspondre à moins de 100 dollars par mois pour des écoles qui paient mieux.
Certains établissements scolaires privés s’adonnent depuis l’an dernier à un véritable jeu d’équilibristes afin de faire face à la crise financière qui les frappe de plein fouet, tout en préservant ces trois paramètres: les intérêts des professeurs, ceux des étudiants et la qualité de l’enseignement qui a depuis toujours fait la réputation du Liban.
Un communiqué, envoyé le 30 mars 2022 par le collège Notre-Dame de Jamhour au parents d’élèves pour annoncer de nouvelles mesures de paiement, a vite été interprété comme une dollarisation des écolages. L’établissement, qui fait partie du réseau des écoles catholiques, les explique par ses difficultés à obtenir de l’argent liquide. Le texte rappelle d’emblée que, pour effectuer des transferts, les banques exigent que l’on dépose auprès d’elles des sommes équivalentes en espèces, et souligne que lʼéconomie du pays est devenue une «cash economy. « Il ne nous reste plus que le choix de trouver un autre moyen que les banques pour honorer nos engagements financiers. En fait, au cours de cette année scolaire, vous avez payé les deux premiers versements des écolages par transfert ou par chèque bancaire. Le Collège, jusquʼà la date dʼaujourdʼhui, a reçu plus de 15 milliards de livres libanaises dont il ne peut pas disposer. Lʼargent, dont nous sommes pourtant les dépositaires légitimes, est devenu une réalité virtuelle, sans aucune valeur concrète», souligne le communiqué qui indique que la direction est obligée, pour payer ses employés et des enseignants «de le faire en monnaie fraîche». «Aujourdʼhui, il est urgent dʼassurer des liquidités pour la survie du Collège», ajoute le texte qui demande aux parents de payer les écolages à la caisse du Collège et non dans les banques. «Je suis on ne peut plus conscient des difficultés monétaires que vous rencontrez au quotidien, mais je nʼai dʼautre choix que de vous demander de changer votre mode de paiement. Notons que le troisième versement pourra, cela sʼentend, être échelonné sur deux ou trois mois, selon vos possibilités. Cela pourrait aussi se faire en livres libanaises ou en dollars américains au taux quotidien de Sayrafa», poursuit le communiqué signé par le recteur de l’établissement, père Charbel Batour.
Des parents d’élèves l’ont cependant interprété différemment. Certains ont considéré que le collège exige d’être payé «en devises vertes», alors que d’autres s’en sont félicités parce que «l’éducation de nos enfants est une priorité». La mère de deux élèves, respectivement en seconde et quatrième, trouve ainsi cette décision «très normale, à cause du cercle vicieux» dans lequel tout le monde est plongé au Liban. Elle poursuit: «Le troisième versement de l’année sera réparti sur 3 mois. Cela nous facilitera l’affaire», avant de faire remarquer: «Si je suis aujourd’hui en mesure de payer mes dûs en espèces, je crains que dans les années à venir ce ne sera plus possible. Je ne suis pas la seule à être dans cette situation». Une autre mère déplore les plafonds de retrait fixés par les banques et se demande comment elle va pouvoir gérer toutes les dépenses qui requièrent du cash. «Non seulement je dois avoir de l’argent liquide pour payer les frais de scolarité, mais je dois assurer toutes les autres exigences de la vie quotidienne, dont les frais d’électricité dispensée par les générateurs privés, ceux de l’essence dont le prix monte en flèche, etc. », déplore-t-elle.
Le père Charbel Batour explique à Ici Beyrouth que pour le reste de cette année, les frais de scolarité sont inchangés et maintenus en livres libanaises. «Les parents sont appelés à payer les frais qui leur incombent, en espèces, en livres libanaises ou leur équivalent en dollars. Ils peuvent échelonner sur trois versements la scolarité du troisième trimestre qui se situe dans une fourchette allant de 3.270.000 à 4.650.000 livres, selon les classes». Le père Batour justifie cette décision par l’impossibilité pour l’établissement scolaire d’avoir accès aux «15 milliards de livres libanaises déposées dans nos comptes auprès des banques, par transferts ou par chèques». Il précise que la direction a trouvé nécessaire et vital de «contourner les procédures restrictives adoptées par les banques», en insistant sur le fait qu’elle continuera d’adopter une attitude malléable à l’égard des parents des élèves. «Ceux qui manquent de liquidités ne doivent point craindre pour la place réservée à leurs enfants. Les demandes gracieuses seront étudiées au cas par cas», assure-t-il. Toutefois, il prévient que les écolages augmenteront l’année prochaine, et que les parents seront sollicités à en verser une partie en dollars, afin de pouvoir continuer à couvrir les salaires du corps éducatif et de l’ensemble des employés de l’établissement, partiellement en monnaie étrangère». Le père Batour souligne dans ce cadre que toutes ces décisions sont «prises après accord avec le comité représentatif des parents qui a accès, avec transparence, au budget et aux relevés de compte de l’établissement». Il conclut: «Sans les donations, nous aurions été dans l’impasse bien plus tôt».
Pour le secrétaire général des Ecoles catholiques, le père Youssef Nasr, il est encore prématuré de parler de dollarisation des frais de scolarités. «Quelques initiatives ont été prises dans ce sens par un nombre restreint d’établissements, mais elles restent très limitées. Un ou deux» ont franchi le pas, affirme-t-il. Pour lui, ni les établissements ni les enseignants ne sont dans une bonne situation. Le père Nasr juge nécessaire de réfléchir sérieusement, à long terme, à une solution adéquate compte-tenu de la réalité économique dans le pays. Il fait remarquer que les Libanais, «dont les enseignants et les parents d’élèves, paient presque tout en fonction du taux de change au marché noir, tandis que les frais de scolarité continuent d’être comptabilisés au taux de 1.500 LL». «Les écolages, à la demande des parents, ne sont pas cohérents avec la réalité. Les budgets dans les différentes institutions ont été avalisés pour l’année scolaire 2021-2022 et demeurent inchangés. Cependant, ils devraient être repensés pour l’année 2022-2023», fait-il observer.
La crise économique et financière qui sévit au Liban affecte de plus en plus le secteur éducatif. Certaines directions d’écoles et d’universités ont commencé à exiger d'être payées en espèces, parfois en dollars. Des communiqués à ce sujet ont été adressés la semaine dernière aux parents d'élèves et à des étudiants, ce qui a suscité toute une polémique, les ménages libanais étant pour la plupart en proie à de grandes difficultés financières.
A l’Université libano-américaine (LAU), l’administration a pris la décision de percevoir les frais d'études en dollars frais, au grand affolement des étudiants. Des jeunes expliquent à Ici Beyrouth que leurs parents ne touchent pas de salaires en espèces, et encore moins en dollars. Ceux qui ont la chance de percevoir une partie de leur traitement en dollars les encaissent en lollars, avec un plafond de retrait mensuel déterminé et au taux de 8.000 livres, alors que le billet vert s'échange à plus de 20.000 livres sur le marché. «Obtenir des billets verts est difficile. Nous attendons le résultat des pourparlers entre le conseil des étudiants et l’administration. On nous impose des décisions alors que la situation est terrible», souligne un jeune de la LAU qui a requis l'anonymat. Un autre renchérit: «Mes frais de scolarité sont de 12.000 dollars par an environ. Comment mes parents pourront-ils les régler conformément à la plateforme Sayrafa où le taux de parité dollar/LL, est autour de 20.000, alors que dans les banques, leurs salaires leur sont convertis selon un taux de change fixé à 8.000 LL et un plafond mensuel de retrait de 4 ou 5 millions de livres libanaises? » Âgée de 19 ans, une étudiante envisage déjà d'aller poursuivre ses études à l'étranger, en expliquant que cette formule serait pour elle gagnante à tous les niveaux, compte tenu de la crise dans le pays. «Aujourd’hui, nous pensons sérieusement à nous inscrire dans des universités publiques en Europe. Nous trouverons de petits boulots et garantirons au moins notre avenir. À cause de la dollarisation, nous sommes obligés d’émigrer», confie-t-elle.
Pour la LAU, la décision de percevoir les frais d'études en dollars s'explique par un souci de rééquilibrage qu'impose la crise financière et l'absence de toute perspective de règlement dans un proche avenir. «Nous changeons de devises et non pas de frais d'études. Notre initiative vise 3 objectifs: maintenir les profs, continuer de dispenser un enseignement de qualité à nos étudiants et couvrir nos dépenses, dont 80% doivent être réglés en dollars ou en euros, surtout lorsqu’il s’agit d’importer du matériel», explique Michel Elias Moawad, recteur de la LAU à Ici Beyrouth. «D’ailleurs, notre décision entre en vigueur à l’automne prochain. Une partie des scolarités seulement devra être réglée en dollars. Les personnes incapables d’assumer la totalité de la somme, valant en moyenne 9.000 dollars, devront postuler pour des bourses ou des prêts. Ils pourront les rembourser dans un délai de deux ou trois ans, après avoir achevé leurs études et commencé à travailler. Les bourses seront étudiées au cas par cas. Nous avons réservé 100 millions de dollars exclusivement pour aider les universitaires», précise M. Moawad, avant d'insister: «Le but de notre initiative est surtout de garder nos professeurs au Liban. Comment préserver les étudiants et assurer un enseignement de qualité s'ils partent? » Selon le recteur, 15 à 20% des enseignants de la LAU ont déjà quitté leurs postes en raison de rémunérations basses. «Alors même que 35% de leurs salaires leur étaient assurés en dollars», fait-il observer.
Depuis le début de la crise financière et économique, le Liban fait face à une véritable hémorragie du corps enseignant. Nombreux sont ceux qui ont quitté le pays, soit pour rejoindre des postes à l’étranger, soit pour assurer un meilleur avenir à leurs familles respectives, quittes à changer de carrière. D’autres ont quitté des établissements où leurs salaires avaient fini par correspondre à moins de 100 dollars par mois pour des écoles qui paient mieux.
Certains établissements scolaires privés s’adonnent depuis l’an dernier à un véritable jeu d’équilibristes afin de faire face à la crise financière qui les frappe de plein fouet, tout en préservant ces trois paramètres: les intérêts des professeurs, ceux des étudiants et la qualité de l’enseignement qui a depuis toujours fait la réputation du Liban.
Un communiqué, envoyé le 30 mars 2022 par le collège Notre-Dame de Jamhour au parents d’élèves pour annoncer de nouvelles mesures de paiement, a vite été interprété comme une dollarisation des écolages. L’établissement, qui fait partie du réseau des écoles catholiques, les explique par ses difficultés à obtenir de l’argent liquide. Le texte rappelle d’emblée que, pour effectuer des transferts, les banques exigent que l’on dépose auprès d’elles des sommes équivalentes en espèces, et souligne que lʼéconomie du pays est devenue une «cash economy. « Il ne nous reste plus que le choix de trouver un autre moyen que les banques pour honorer nos engagements financiers. En fait, au cours de cette année scolaire, vous avez payé les deux premiers versements des écolages par transfert ou par chèque bancaire. Le Collège, jusquʼà la date dʼaujourdʼhui, a reçu plus de 15 milliards de livres libanaises dont il ne peut pas disposer. Lʼargent, dont nous sommes pourtant les dépositaires légitimes, est devenu une réalité virtuelle, sans aucune valeur concrète», souligne le communiqué qui indique que la direction est obligée, pour payer ses employés et des enseignants «de le faire en monnaie fraîche». «Aujourdʼhui, il est urgent dʼassurer des liquidités pour la survie du Collège», ajoute le texte qui demande aux parents de payer les écolages à la caisse du Collège et non dans les banques. «Je suis on ne peut plus conscient des difficultés monétaires que vous rencontrez au quotidien, mais je nʼai dʼautre choix que de vous demander de changer votre mode de paiement. Notons que le troisième versement pourra, cela sʼentend, être échelonné sur deux ou trois mois, selon vos possibilités. Cela pourrait aussi se faire en livres libanaises ou en dollars américains au taux quotidien de Sayrafa», poursuit le communiqué signé par le recteur de l’établissement, père Charbel Batour.
Des parents d’élèves l’ont cependant interprété différemment. Certains ont considéré que le collège exige d’être payé «en devises vertes», alors que d’autres s’en sont félicités parce que «l’éducation de nos enfants est une priorité». La mère de deux élèves, respectivement en seconde et quatrième, trouve ainsi cette décision «très normale, à cause du cercle vicieux» dans lequel tout le monde est plongé au Liban. Elle poursuit: «Le troisième versement de l’année sera réparti sur 3 mois. Cela nous facilitera l’affaire», avant de faire remarquer: «Si je suis aujourd’hui en mesure de payer mes dûs en espèces, je crains que dans les années à venir ce ne sera plus possible. Je ne suis pas la seule à être dans cette situation». Une autre mère déplore les plafonds de retrait fixés par les banques et se demande comment elle va pouvoir gérer toutes les dépenses qui requièrent du cash. «Non seulement je dois avoir de l’argent liquide pour payer les frais de scolarité, mais je dois assurer toutes les autres exigences de la vie quotidienne, dont les frais d’électricité dispensée par les générateurs privés, ceux de l’essence dont le prix monte en flèche, etc. », déplore-t-elle.
Le père Charbel Batour explique à Ici Beyrouth que pour le reste de cette année, les frais de scolarité sont inchangés et maintenus en livres libanaises. «Les parents sont appelés à payer les frais qui leur incombent, en espèces, en livres libanaises ou leur équivalent en dollars. Ils peuvent échelonner sur trois versements la scolarité du troisième trimestre qui se situe dans une fourchette allant de 3.270.000 à 4.650.000 livres, selon les classes». Le père Batour justifie cette décision par l’impossibilité pour l’établissement scolaire d’avoir accès aux «15 milliards de livres libanaises déposées dans nos comptes auprès des banques, par transferts ou par chèques». Il précise que la direction a trouvé nécessaire et vital de «contourner les procédures restrictives adoptées par les banques», en insistant sur le fait qu’elle continuera d’adopter une attitude malléable à l’égard des parents des élèves. «Ceux qui manquent de liquidités ne doivent point craindre pour la place réservée à leurs enfants. Les demandes gracieuses seront étudiées au cas par cas», assure-t-il. Toutefois, il prévient que les écolages augmenteront l’année prochaine, et que les parents seront sollicités à en verser une partie en dollars, afin de pouvoir continuer à couvrir les salaires du corps éducatif et de l’ensemble des employés de l’établissement, partiellement en monnaie étrangère». Le père Batour souligne dans ce cadre que toutes ces décisions sont «prises après accord avec le comité représentatif des parents qui a accès, avec transparence, au budget et aux relevés de compte de l’établissement». Il conclut: «Sans les donations, nous aurions été dans l’impasse bien plus tôt».
Pour le secrétaire général des Ecoles catholiques, le père Youssef Nasr, il est encore prématuré de parler de dollarisation des frais de scolarités. «Quelques initiatives ont été prises dans ce sens par un nombre restreint d’établissements, mais elles restent très limitées. Un ou deux» ont franchi le pas, affirme-t-il. Pour lui, ni les établissements ni les enseignants ne sont dans une bonne situation. Le père Nasr juge nécessaire de réfléchir sérieusement, à long terme, à une solution adéquate compte-tenu de la réalité économique dans le pays. Il fait remarquer que les Libanais, «dont les enseignants et les parents d’élèves, paient presque tout en fonction du taux de change au marché noir, tandis que les frais de scolarité continuent d’être comptabilisés au taux de 1.500 LL». «Les écolages, à la demande des parents, ne sont pas cohérents avec la réalité. Les budgets dans les différentes institutions ont été avalisés pour l’année scolaire 2021-2022 et demeurent inchangés. Cependant, ils devraient être repensés pour l’année 2022-2023», fait-il observer.
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