Les enjeux de la bataille électorale pour le Liban sont immenses, puisque le sort du pays et son identité en dépendent, comme le montre sans équivoque le discours électoral du Hezbollah, déterminé à obtenir la majorité au Parlement après le désengagement politique du leader sunnite Saad Hariri et du Courant du Futur, et compte-tenu des changements qui interviennent dans la région. Le parti chiite jouit d’un excédent de pouvoirs politique et militaire à la marge des institutions et de la légalité, entravant de ce fait les fonctions régaliennes et souveraines de base de l’État. Ne pas prendre la mesure de l’enjeu des prochaines élections exposera de ce fait le pays à de grands risques, aggravant le déséquilibre dans les rapports de force actuels qu’il sera ardu et complexe de redresser par la suite.
On comprend dès lors que la bataille électorale n’est pas entre corrompus et réformistes tels que certains se plaisent à la dépeindre, et ce pour une multitude de raisons. Tout d'abord, les réformistes ne sont pas eux-mêmes au-dessus de tout soupçon de corruption. De graves accusations touchent un certain nombre d'entre eux, s’articulant, en plus des divergences profondes apparues entre eux, autour de l’opportunisme de certains, de l’arrivisme d’autres, et de rumeurs qui enflent sur l’afflux de financements extérieurs et l’absence de toute transparence, entre autres considérations non moins graves, mais qu’il est difficile d’occulter. Autant d’éléments qui empêchent concrètement ces forces et groupes révolutionnaires de former des listes unifiées dans la plupart des circonscriptions électorales.
Les Libanais sont de ce fait confrontés à un scénario surréaliste où les perspectives de changement semblent quasi inexistantes ou limitées à leur stricte expression. Le slogan « Kellon yaani kellon » (tous, c’est-à-dire tous) brandi par les manifestants du soulèvement du 17 octobre 2019 pour désavouer l’ensemble de la classe politique, accusée d’avoir provoqué l’effondrement du pays par sa corruption et sa mauvaise gestion des affaires publiques, a vite montré ses limites. Les groupes issus de ce mouvement populaire n’ont pas réussi à aller au-delà de ce slogan afin de proposer une véritable feuille de route pour un redressement et à conjuguer leurs efforts à cette fin, laissant le Hezbollah qui avait mis tout son poids dans la balance pour affaiblir leur mouvement, resserrer son emprise sur l’État.
La formation pro-iranienne cherche actuellement à consolider ses assises à travers les élections parlementaires et à hisser avec elle à la Chambre autant de députés aounistes qu’elle peut faire élire. Aussi, la vraie bataille pour le scrutin du 15 mai 2020 (si rien n’est fait pour le torpiller) sera entre ceux qui cherchent à recouvrer la décision souveraine et indépendante du Liban et ceux qui cherchent à l’enfermer davantage dans l’étau des axes régionaux, dont les agendas politiques sont bien connus et sont aux antipodes de la structure pluraliste libanaise qui repose sur la diversité, les libertés et la démocratie (fussent-elles fragiles et bancales).
Pour mobiliser leurs bases, dont une partie est bien consciente que les forces qui appartiennent à l’axe de la Moumanaa (obstructionniste) conduit par l’Iran font partie de la structure politique désavouée par la population, ces forces ont eu recours à un nouveau discours. Elles se contentent d’accuser leurs opposants politiques de trahison sans le moindre fondement légal ni même logique. La dernière trouvaille en date de cet axe est d’attribuer à ses adversaires l’intention de pousser à la normalisation avec Israël et la volonté de l’empêcher pour cela d’obtenir avec ses alliés la majorité des deux tiers des sièges au prochain Parlement.
C’est cette même logique qui avait poussé l’un des dirigeants du Hezbollah à comparer les élections parlementaires à une «guerre de juillet politique». Mais elle montre surtout la faillite des tenants de ce discours, qui semblent dans l’impossibilité d’offrir à leur base une alternative à la démagogie, en assimilant leurs adversaires politiques à des agents à la solde de l’État hébreu. Sachant aussi qu'ils se montrent parfaitement capables de fermer l’œil sur une véritable collaboration lorsqu’elle se situe dans leur camp. On se souvient dans ce cadre de l’affaire Fayez Karam, un proche du CPL qui avait été condamné pour contacts avec Israël, mais qui est aujourd’hui l'un des candidats de la formation aouniste dans la circonscription Nord III (Bécharré, Zghorta, Koura, Batroun).
Sans compter que le CPL, principal allié de l’axe de la Moumanaa et de son pilier, le Hezbollah, est le seul parti dont le chef, Gebran Bassil, avait annoncé qu’il n’a aucun conflit idéologique avec Israël.
Par conséquent, les électeurs ont un rôle crucial à jouer, à l’aune de ce tournant historique pour le Liban, pour faire les choix qui préservent l’identité de leur pays et empêchent qu’il ne bascule vers un monde qui ne lui ressemble pas et qui l’expose à une disparition certaine.
On comprend dès lors que la bataille électorale n’est pas entre corrompus et réformistes tels que certains se plaisent à la dépeindre, et ce pour une multitude de raisons. Tout d'abord, les réformistes ne sont pas eux-mêmes au-dessus de tout soupçon de corruption. De graves accusations touchent un certain nombre d'entre eux, s’articulant, en plus des divergences profondes apparues entre eux, autour de l’opportunisme de certains, de l’arrivisme d’autres, et de rumeurs qui enflent sur l’afflux de financements extérieurs et l’absence de toute transparence, entre autres considérations non moins graves, mais qu’il est difficile d’occulter. Autant d’éléments qui empêchent concrètement ces forces et groupes révolutionnaires de former des listes unifiées dans la plupart des circonscriptions électorales.
Les Libanais sont de ce fait confrontés à un scénario surréaliste où les perspectives de changement semblent quasi inexistantes ou limitées à leur stricte expression. Le slogan « Kellon yaani kellon » (tous, c’est-à-dire tous) brandi par les manifestants du soulèvement du 17 octobre 2019 pour désavouer l’ensemble de la classe politique, accusée d’avoir provoqué l’effondrement du pays par sa corruption et sa mauvaise gestion des affaires publiques, a vite montré ses limites. Les groupes issus de ce mouvement populaire n’ont pas réussi à aller au-delà de ce slogan afin de proposer une véritable feuille de route pour un redressement et à conjuguer leurs efforts à cette fin, laissant le Hezbollah qui avait mis tout son poids dans la balance pour affaiblir leur mouvement, resserrer son emprise sur l’État.
La formation pro-iranienne cherche actuellement à consolider ses assises à travers les élections parlementaires et à hisser avec elle à la Chambre autant de députés aounistes qu’elle peut faire élire. Aussi, la vraie bataille pour le scrutin du 15 mai 2020 (si rien n’est fait pour le torpiller) sera entre ceux qui cherchent à recouvrer la décision souveraine et indépendante du Liban et ceux qui cherchent à l’enfermer davantage dans l’étau des axes régionaux, dont les agendas politiques sont bien connus et sont aux antipodes de la structure pluraliste libanaise qui repose sur la diversité, les libertés et la démocratie (fussent-elles fragiles et bancales).
Pour mobiliser leurs bases, dont une partie est bien consciente que les forces qui appartiennent à l’axe de la Moumanaa (obstructionniste) conduit par l’Iran font partie de la structure politique désavouée par la population, ces forces ont eu recours à un nouveau discours. Elles se contentent d’accuser leurs opposants politiques de trahison sans le moindre fondement légal ni même logique. La dernière trouvaille en date de cet axe est d’attribuer à ses adversaires l’intention de pousser à la normalisation avec Israël et la volonté de l’empêcher pour cela d’obtenir avec ses alliés la majorité des deux tiers des sièges au prochain Parlement.
C’est cette même logique qui avait poussé l’un des dirigeants du Hezbollah à comparer les élections parlementaires à une «guerre de juillet politique». Mais elle montre surtout la faillite des tenants de ce discours, qui semblent dans l’impossibilité d’offrir à leur base une alternative à la démagogie, en assimilant leurs adversaires politiques à des agents à la solde de l’État hébreu. Sachant aussi qu'ils se montrent parfaitement capables de fermer l’œil sur une véritable collaboration lorsqu’elle se situe dans leur camp. On se souvient dans ce cadre de l’affaire Fayez Karam, un proche du CPL qui avait été condamné pour contacts avec Israël, mais qui est aujourd’hui l'un des candidats de la formation aouniste dans la circonscription Nord III (Bécharré, Zghorta, Koura, Batroun).
Sans compter que le CPL, principal allié de l’axe de la Moumanaa et de son pilier, le Hezbollah, est le seul parti dont le chef, Gebran Bassil, avait annoncé qu’il n’a aucun conflit idéologique avec Israël.
Par conséquent, les électeurs ont un rôle crucial à jouer, à l’aune de ce tournant historique pour le Liban, pour faire les choix qui préservent l’identité de leur pays et empêchent qu’il ne bascule vers un monde qui ne lui ressemble pas et qui l’expose à une disparition certaine.
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