Le Fonds monétaire internationale (FMI) a tendu la main au Liban. Un accord de principe portant sur un plan d’aide de 3 milliards de dollars, étalé sur quatre ans, a été conclu entre les deux parties. D’emblée, la caste politique au pouvoir, même parmi les opposants les plus irréductibles, s'est réjouie de ce développement.
S’il est prématuré de se lancer dans une analyse exhaustive du programme d’aide accordée au Liban par le FMI au titre de mécanisme élargi de crédit, le timing de son annonce soulève de nombreuses interrogations.
À quelques semaines des élections législatives, la conclusion d’un tel accord peut être interprétée comme «une bouffée d’oxygène», «un booster», à un pouvoir en perte de vitesse. Ce qui a été considéré comme «un manque d’éthique» par certains juristes sondés par Ici Beyrouth, a été qualifié par d’autres commentateurs «d’immixtion dans le processus électoral démocratique» voire de «manipulation du prochain scrutin»
Du côté, des organismes économiques, les échos ne sont pas meilleurs. Ce que recherchent les forces productives est «une solution globale, scientifique, juste et pratique». Certes, la responsabilité de l’effondrement financier incombe à l’Etat, à la Banque centrale et aux banques, «mais le bouleversement de cette hiérarchie en termes d'apurement de l’État, faisant payer le trou financier aux déposants et aux banques, est inacceptable», relèvent les instances économiques. Ils se sont prononcé d’une manière catégorique contre la simplification des solutions et l'adoption d'une approche comptable qui fonctionne à perte zéro sans aucune considération pour les droits des déposants et la continuité du système bancaire.
Secret bancaire
Interrogée par Ici Beyrouth, une source bancaire a estimé que le texte préliminaire est en train de «mitrailler les quatorze grandes banques», faisant référence aux termes de «reconnaissance par elles des pertes initiales (upfront losses) et une limitation du recours aux ressources publiques (Limiting recorse to public resources). Ce qui signifie pour ladite source une reconstitution par les banques elles-mêmes de leur capital sans reconnaissance aucune de la responsabilité de l’État en tant que personne morale (limiting recourse to public resources)
Selon une autre source, qui a vu la partie remplie du verre, le texte permet au moins à 14 banques – le texte évoque le nombre de 14 - de passer un test de passage, le reste des établissements de crédit étant éliminés de facto. Une des dispositions de l’accord stipule «l’initiation d'une évaluation banque par banque avec assistance externe pour les 14 plus grandes banques en signant les termes de référence avec un cabinet international réputé.»
Plus cléments sont les propos de Samir Hammoud, ancien président de la Commission de contrôle des banques au Liban (CCBL). Ce dernier estime que la demande par le FMI de l’adoption par le Parlement d’une loi réformée sur le secret bancaire en ligne avec les standards internationaux n’est pas destructrice du système libanais. «La loi sur le secret bancaire au Liban du 3 septembre 1957 n’est plus effective à présent», dit-il, ajoutant qu’il n’y a pas de mal à ce que les autorités monétaires aient un droit de regard sur les comptes des individus en cas de suspicion».
L’accord entre le Liban et le FMI ne coule pas de source alors que les débats sont ouverts. Le plus important reste d’établir un système monétaire et de taux de change crédibles et transparents dans le respect de l’identité historique du Liban.
Aussi est-il important de souligner que le financement d'un soutien à des conditions très concessionnelles par les partenaires internationaux du Liban sera également nécessaire pour soutenir les efforts des autorités et garantir que le programme du FMI atteigne ses objectifs.
S’il est prématuré de se lancer dans une analyse exhaustive du programme d’aide accordée au Liban par le FMI au titre de mécanisme élargi de crédit, le timing de son annonce soulève de nombreuses interrogations.
À quelques semaines des élections législatives, la conclusion d’un tel accord peut être interprétée comme «une bouffée d’oxygène», «un booster», à un pouvoir en perte de vitesse. Ce qui a été considéré comme «un manque d’éthique» par certains juristes sondés par Ici Beyrouth, a été qualifié par d’autres commentateurs «d’immixtion dans le processus électoral démocratique» voire de «manipulation du prochain scrutin»
Du côté, des organismes économiques, les échos ne sont pas meilleurs. Ce que recherchent les forces productives est «une solution globale, scientifique, juste et pratique». Certes, la responsabilité de l’effondrement financier incombe à l’Etat, à la Banque centrale et aux banques, «mais le bouleversement de cette hiérarchie en termes d'apurement de l’État, faisant payer le trou financier aux déposants et aux banques, est inacceptable», relèvent les instances économiques. Ils se sont prononcé d’une manière catégorique contre la simplification des solutions et l'adoption d'une approche comptable qui fonctionne à perte zéro sans aucune considération pour les droits des déposants et la continuité du système bancaire.
Secret bancaire
Interrogée par Ici Beyrouth, une source bancaire a estimé que le texte préliminaire est en train de «mitrailler les quatorze grandes banques», faisant référence aux termes de «reconnaissance par elles des pertes initiales (upfront losses) et une limitation du recours aux ressources publiques (Limiting recorse to public resources). Ce qui signifie pour ladite source une reconstitution par les banques elles-mêmes de leur capital sans reconnaissance aucune de la responsabilité de l’État en tant que personne morale (limiting recourse to public resources)
Selon une autre source, qui a vu la partie remplie du verre, le texte permet au moins à 14 banques – le texte évoque le nombre de 14 - de passer un test de passage, le reste des établissements de crédit étant éliminés de facto. Une des dispositions de l’accord stipule «l’initiation d'une évaluation banque par banque avec assistance externe pour les 14 plus grandes banques en signant les termes de référence avec un cabinet international réputé.»
Plus cléments sont les propos de Samir Hammoud, ancien président de la Commission de contrôle des banques au Liban (CCBL). Ce dernier estime que la demande par le FMI de l’adoption par le Parlement d’une loi réformée sur le secret bancaire en ligne avec les standards internationaux n’est pas destructrice du système libanais. «La loi sur le secret bancaire au Liban du 3 septembre 1957 n’est plus effective à présent», dit-il, ajoutant qu’il n’y a pas de mal à ce que les autorités monétaires aient un droit de regard sur les comptes des individus en cas de suspicion».
L’accord entre le Liban et le FMI ne coule pas de source alors que les débats sont ouverts. Le plus important reste d’établir un système monétaire et de taux de change crédibles et transparents dans le respect de l’identité historique du Liban.
Aussi est-il important de souligner que le financement d'un soutien à des conditions très concessionnelles par les partenaires internationaux du Liban sera également nécessaire pour soutenir les efforts des autorités et garantir que le programme du FMI atteigne ses objectifs.
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