Salma Kojok: «De grands projets pour la rentrée littéraire»
Au terme de deux années de pandémie et de crises diverses, les acteurs de la culture francophone au Liban se sont battus contre vents et marées pour assurer, parfois à minima, les échéances en temps dû. Pour la cuvée 2022, des rencontres littéraires ont pu avoir lieu au grand bonheur des étudiants et des auteurs venus à leur rencontre, virtuellement ou en présentiel. Ici Beyrouth fait le point avec Salma Kojok, présidente du jury du prix Goncourt de l’Orient.

En tant que présidente du jury du Prix Goncourt de l’Orient, parlez-nous de ces deux dernières années. Ont-elles été difficiles?

Ces deux dernières années ont été des années d’épreuves pour tous. Les crises que nous avons traversées nous ont poussés à inventer de nouveaux modes de fonctionnement, de communication et de travail. Le Choix Goncourt de l’Orient s’est ainsi tenu dans des formes hybrides entre présence et rencontres en ligne.

Malgré la crise au Liban, malgré les restrictions internationales dues à la crise sanitaire, malgré les cours d’universités perturbés dans la dizaine de pays qui participent à ce projet littéraire, les projets autour du Choix Goncourt de l’Orient ont pu se tenir et cela constitue une belle réussite. Ce défi a été relevé avec joie et détermination, grâce à la volonté des étudiants et à leur dynamisme, grâce à l’engagement des professeurs qui les accompagnent, grâce aussi aux structures qui portent ce projet, l’Agence Universitaire de la Francophonie-Moyen Orient, ainsi que les Instituts français et l’Académie Goncourt.

Quel serait l’état des lieux de la série de rencontres d’auteurs du prix Goncourt, animées à distance et/ou en présentiel? Laquelle a été la plus «réussie» et pourquoi?

Le Choix Goncourt de l’Orient se déroule d’abord dans la solitude des lectures, puis dans les échanges entre étudiants à l’intérieur des universités et enfin dans les délibérations du Grand Jury qui élit son lauréat. Pour accompagner cette aventure, littéraire et humaine, l’AUF propose ensuite des rencontres avec certains romanciers de la sélection Goncourt. C’est une très belle occasion pour les étudiants qui ont lu ces auteurs de dialoguer avec eux autour de leurs parcours, de leurs romans et de leurs chantiers d’écriture.


Les rencontres cette année, avec Clara Dupont-Monod (lauréate du Choix de l’Orient 2021), mais aussi avec Sorj Chalandon, Louis-Philippe Dalembert et Anne Berest, ont permis des moments d’échanges et de grandes émotions.

Le dialogue avec Clara Dupont-Monod autour de son roman «S’adapter» a été un moment particulièrement émouvant. Il a montré combien cette œuvre qui raconte l’histoire d’un enfant handicapé dans une famille française a résonné chez des étudiant(e)s du Liban, d’Iran, d’Egypte, d’Irak, de Jordanie ou du Soudan. La question de l’adaptation devant une situation inattendue a été l’occasion de parler de guerre, du traitement des handicapés dans les sociétés du monde arabe, des luttes contre les discriminations… Ces rencontres sont des moments précieux. Ils incarnent bien la force de la littérature, ce lieu où nous nous retrouvons en face de notre humanité.

Quels sont vos projets pour la rentrée littéraire de 2022? Est-ce que la remise du Prix Goncourt de l’Orient pourrait avoir lieu à Beyrouth comme les années précédant la suspension du Salon du Livre francophone de Beyrouth?

Nous avons de grands projets pour la prochaine rentrée littéraire. Nous sommes en train de les préparer et, dès que cela sera possible, nous vous en informerons.

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