Bassil accuse les États-Unis de vouloir le liquider politiquement
Dans une interview accordée vendredi au site électronique d'une chaîne panarabe, le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a accusé les États-Unis et les Forces libanaises de vouloir liquider politiquement son parti fondé par le président Michel Aoun. Il a aussi cherché à discréditer le soulèvement populaire du 17 octobre 2019, sans bien entendu reconnaître la part de responsabilité de son courant, au pouvoir depuis 2016, dans l’accroissement des dysfonctionnements et de la mauvaise gestion des affaires publiques qui ont conduit à l’effondrement du pays.

«Notre groupe politique, à cause de ce qu’il représente aux niveaux national et chrétien, est la cible d’une guerre d’élimination féroce au double plan intérieur et international de la part notamment les États-Unis, ainsi que de certaines forces régionales et de tous ceux qui ont contribué au lancement de la guerre israélienne contre le Liban en 2006 ou qui exercent des pressions sur le pays afin qu’il accepte l’implantation des réfugiés palestiniens et syriens et qu’il accepte les conditions d’une paix avec Israël, qui continue d’occuper une partie de notre territoire», a-t-il dit.

Il a indiqué que son parti s’engage aujourd’hui dans la bataille électorale «afin de défendre son existence», alors qu’il s’y était engagé en 2018 «à cause de son programme de réformes et l’espoir de le réaliser».


Gebran Bassil s’est employé sans vergogne à défigurer la nature du soulèvement populaire du 17 Octobre, en lui attribuant la responsabilité des difficultés financières et économiques du pays. «Cette guerre d’élimination a atteint son paroxysme avec le soulèvement du 17 octobre 2019 à cause duquel un blocus international économique et financier nous a été imposé, pour nous obliger à accepter les conditions du grand marché requis du Liban», dans ce qui semble être une allusion à un accord avec Israël.

Une explication qui a apparemment choqué son hôte qui l’a interrogé sur le point de savoir comment il peut mettre en doute la crédibilité d’un soulèvement auquel des dizaines de milliers de Libanais ont pris part. La réponse du chef du CPL a été qu’il «établit une distinction entre une révolution sincère porteuse de changement et une autre mensongère» qu’il a attribuée aux Forces libanaises de son adversaire politique chrétien, Samir Geagea. Il a accusé ce parti «de ne pas respecter les lois, d’avoir récupéré la révolte des Libanais qui voulaient le changement et de chercher à réduire son groupe  parlementaire à travers ses dépenses électorales».

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