Quentin Merlin fait son nid chez les Canaris
"Il a bluffé tout le monde". Jaune et Vert depuis tout petit, Quentin Merlin a su s'adapter pour s'imposer dans le couloir gauche nantais. Révélé en deux temps cette saison face au Paris SG, il est prêt pour se frotter à Marseille mercredi (22h00, Beyrouth).

Dernier en date d'une succession d'entraîneurs peu disposés à faire de la place aux jeunes Canaris, Antoine Kombouaré avait suscité la polémique en novembre en assénant qu'ils étaient "loin du haut niveau".

Quinze jours plus tard, il avait cependant lancé Merlin à l'heure de jeu au Parc des princes. Un cadeau empoisonné? A 19 ans, ce milieu plutôt offensif qui ne comptait que des miettes de L1 s'est retrouvé défenseur latéral face à Lionel Messi.

Il en fallait plus pour le désarçonner. "Je n'ai calculé personne et j'ai joué mon football", a-t-il raconté. Certes, le PSG s'est imposé 3-1, mais Merlin a convaincu, par sa tenue de balle et son assurance.

"Je pense sincèrement qu'il a bluffé tout le monde, son coach en premier, et moi aussi", explique son père David Merlin à l'AFP. "Il a montré qu'il était prêt".

Titulaire la semaine suivante à Lille, Quentin Merlin n'est quasiment plus sorti du 11 de départ.

"Il n'a plus triché"

Né à Nantes, grandi à Pornic, Quentin Merlin a tapé dans le ballon dès qu'il a su marcher et a commencé le foot au club des Goélands de Sainte-Marie-sur-Mer, où son père était éducateur.

"C'est sûr, je serai footballeur", annonçait déjà son faire-part de naissance. Vite repéré pour ses qualités techniques, il est passé des Goélands aux Canaris dès l'âge de 10 ans.

A l'entrée du centre de formation, "ça a failli s'arrêter", se souvient David Merlin, parce que Quentin ne se dépassait que pour les grandes occasions. Mais des tests ont révélé une grosse capacité physique et, "à partir de ce moment, il n'a plus triché".


Il a franchi peu à peu les échelons, rejoint l'entraînement des pro début 2021, signé son premier contrat au printemps 2021, à l'âge de 18 ans... mais n'a quasiment pas joué ensuite pendant des mois.

"Cela lui a fait prendre conscience que tout n'allait pas arriver tout cru dans les pattes", se satisfait son père. Et cela l'a probablement aidé à accepter la proposition de Kombouaré de jouer latéral.

Au fur et à mesure des matches, Merlin s'est rôdé à ce nouveau rôle, bien cornaqué par l'expérimenté Nicolas Pallois. "Avec Nico, c'est facile parce qu'il me dirige, on se parle beaucoup", assurait-il cet hiver.

"Sur un petit nuage"

Et s'il a progressé dans ses placements et ses gestes défensifs, il n'a pas renoncé à ses qualités offensives, comme il l'a prouvé en inscrivant en février son premier but chez les pros, d'une frappe du gauche magistrale en pleine lucarne... contre le PSG, défait 3-1 à la Beaujoire.

"J'en ai encore des frissons", se souvient David Merlin.

Et même si Quentin a besoin d'être "conseillé, rassuré" dans la vie, sur le terrain, "il montre beaucoup d'assurance et de sérénité", relève son père. Ainsi, Quentin n'a pas hésité à se proposer lors des tirs au but contre Monaco en demi-finale de coupe de France (2-2, 4-2 tab).

Certes, il manque encore de régularité, mais les supporters apprécient: en février puis en mars, ils l'ont élu deux fois "Canari du mois". Ce n’est pas rien.

De quoi gagner en mars une première convocation en équipe de France Espoirs, qu'il n'a pas pu honorer à cause d'une grosse contusion contre Lille la veille du rassemblement.

D'autant que Merlin a choisi début avril de prolonger son contrat nantais jusqu'en 2026, pour se donner le temps de confirmer. "Aujourd'hui, il est sur un petit nuage. Il faudra relancer la saison prochaine, ce qui ne sera pas simple", prévient son père.
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