Le père Salim Daccache dans la Légion d’honneur
Le recteur de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, le père Salim Daccache, a reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur, en reconnaissance de son engagement sans limites pour le dialogue interreligieux, l’éducation, la francophonie et l’édification d’un État citoyen, moderne et inclusif. 



Cérémonie émouvante mardi 19 avril à la Résidence des Pins où le père Salim Daccache, recteur de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, a été élevé par le président français Emmanuel Macron au rang de chevalier de la Légion d’honneur, en reconnaissance de son engagement sans limites pour le dialogue interreligieux, l’éducation, la francophonie et l’édification d’un État citoyen, moderne et inclusif.

Devant une foule de personnalités, l’ambassadrice de France, Anne Grillo, a loué un homme «de conviction et de dialogue, au service d’un Liban multiconfessionnel, uni et apaisé», un homme qui a su appliquer les principes de la pédagogie jésuite à la promotion d’une éducation de qualité et d’excellence. Ami de la France, le père Daccache est un farouche défenseur de l’éducation francophone, porteuse d’universalisme et de valeurs partagées entre les peuples du monde.

Mme Grillo s’est de même attardée sur le parcours du père Daccache et son combat inlassable pour la promotion du dialogue islamo-chrétien, notamment à travers l’organisation de la première célébration interreligieuse de l’Annonciation, au collège Notre-Dame de Jamhour.


Après avoir reçu les insignes de la Légion d’honneur, le père Daccache s’est à son tour exprimé, dédiant cette haute distinction à la lutte pour «le renouveau de l’État libanais». Il s’est dit honoré d’intégrer une communauté dévouée au «service du bien public, de la francophonie et de l’humanisme». Le père Daccache s’est engagé à poursuivre son combat pour l’édification d’un État citoyen, pour le dialogue interreligieux et l’aide sociale aux étudiants les plus démunis.

Il s’est par ailleurs félicité de la coopération franco-libanaise dans le domaine de l’éducation, qui soutient une francophonie forte de millions de locuteurs et consacrant le Liban comme «pays des libertés qui promeuvent la conscience éclairée de chacun». La langue française, davantage qu’un simple outil de communication, est devenue pour le recteur sa «maison», reprenant ainsi les propos d’Albert Camus qui voyait en la langue française sa patrie.

Enfin, le recteur de l'USJ a mentionné le document sur la Fraternité humaine signé à Abou Dhabi entre le pape François et le grand cheikh d’al-Azhar Ahmad el-Tayeb en 2019, qui «inscrit le dialogue interreligieux dans une perspective de consolidation de l’État, sur le socle de la fraternité et de la citoyenneté commune», loin des manipulations politiques.

Universitaire, homme de foi, traducteur, titulaires de deux doctorats en philosophie et en éducation, ancien journaliste, le père Daccache a revêtu de nombreuses casquettes lors de sa carrière, avant de se dédier à la transmission du savoir et à la recherche. Recteur du collège Notre-Dame de Jamhour de 1991 à 2008, il a été doyen de la faculté des sciences religieuses et de l’Institut des lettres orientales de l’USJ entre 2008 et 2012, avant de prendre la direction de l’université en 2012.
Il est de même directeur du Groupement libanais d’amitié et de dialogue islamo-chrétien et président du conseil d’administration de l’hôpital Hôtel-Dieu de France.
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