Mené par l’Unesco et le ministère de la Culture, un plan d’action s’inscrivant dans la loi de transition 194 ambitionne de restaurer les bâtiments de caractère, en ruine depuis l’explosion du 4 août 2020. Des ateliers de réflexion ont démarré mercredi.
Défigurés par l’explosion du 4 août 2020, les quartiers avoisinant le port de Beyrouth, comme Mar Mikhaël et Gemmayzé, conservent toujours les stigmates de la catastrophe. Le constat est d’autant plus flagrant lorsque l’œil se pose sur ces nombreuses bâtisses, souvent anciennes car vestiges d’un Liban d’autrefois, dans un état lamentable depuis plus d’un an et demi.
En octobre 2020, soit deux mois après la double explosion, le gouvernement passe en urgence la loi de transition 194 pour la protection et la réhabilitation de ce patrimoine public. Jusqu’en octobre 2022, il est désormais interdit de le détruire pour, notamment, reconstruire des bâtiments neufs à la place. Une manière de le protéger des promoteurs immobiliers. Une décision louable sur le principe, mais qui ne semble pas avoir été accompagnée d’actes concrets. Un an et demi après l’adoption de la loi, aucune réhabilitation n’a vraiment démarré.
Ateliers de réflexions
«Détrompez-vous !», annonce mercredi le gouvernement. En association avec l’Unesco, le ministère de la Culture a démarré à la Bibliothèque nationale du Liban des ateliers de réflexions, réunissant chercheurs, experts, politiques et membres de la société civile de tous horizons. L’objectif est de permettre à chacun de donner son avis sur la meilleure manière de restaurer les nombreux bâtiments traditionnels qui peuvent encore être sauvés.
«Depuis l’explosion, nous avons empêché la destruction de ces bâtisses, qui sont les joyaux de notre ville. Sans elles, nous perdrons notre identité», a commenté le mohafez de Beyrouth Marwan Abboud.
Ainsi, l’absence de mouvement depuis octobre 2020 est expliqué par les différentes études menées sur zone. Un représentant de l’armée a présenté les grandes lignes d’un rapport, dans lequel l’institution militaire cartographie et catégorise toutes les destructions et dommages de bâtiments dans un rayon de 7 kilomètres autour de l’explosion.
Reconstruire avec fidélité
Urban Lab de l’Université américaine de Beyrouth est également venu montrer certains résultats de sa propre étude, dotée d’un caractère plus social. «Nous avons mené différents types de questionnaires et d’entretiens avec les habitants, pour comprendre leur perception de leur quartier et des bâtiments à reconstruire», indique à Ici Beyrouth Howayda al-Harithy, co-fondatrice de l’Urban Lab. «L’objectif est de conserver dans la mesure du possible leur identité au moment de la réhabilitation», ajoute-t-elle
Entamée en juillet 2021, l’étude d’Urban Lab a été menée en collaboration avec l’Unesco. Pour la totalité du plan d’action, l’agence onusienne affirme avoir déjà déboursé 150.000 dollars. Le plan est d’ailleurs «directement lié au Cadre de réforme, redressement et reconstruction du Liban (3RF)», précise Costanza Farina, directrice du bureau régional de l’Unesco à Beyrouth. Pour rappel, le 3RF est le plan d’urgence des Nations unies et de la Banque mondiale de plusieurs centaines de millions de dollars pour l’assistance et la réhabilitation, déclenché quelques mois après l’explosion du 4 août.
Pas d’argent magique
Les premiers résultats des ateliers sont attendus d’ici à trois semaines. Le plan d’action, comme la loi de transition 194, se terminera en octobre 2022.
On notera qu’à la fin de la présentation, à laquelle le ministre de la Culture Mohammad Mortada aura participé, certaines critiques se sont faites entendre dans l’auditoire. Des représentants de riverains ont notamment reproché au conseil municipal de Beyrouth de n’avoir absolument rien fait depuis l’explosion, les études ayant été conduites par l’armée et par le monde universitaire. Ce à quoi un représentant de la municipalité a répondu: «Nous aurions bien voulu, mais avec quel argent?».
Défigurés par l’explosion du 4 août 2020, les quartiers avoisinant le port de Beyrouth, comme Mar Mikhaël et Gemmayzé, conservent toujours les stigmates de la catastrophe. Le constat est d’autant plus flagrant lorsque l’œil se pose sur ces nombreuses bâtisses, souvent anciennes car vestiges d’un Liban d’autrefois, dans un état lamentable depuis plus d’un an et demi.
En octobre 2020, soit deux mois après la double explosion, le gouvernement passe en urgence la loi de transition 194 pour la protection et la réhabilitation de ce patrimoine public. Jusqu’en octobre 2022, il est désormais interdit de le détruire pour, notamment, reconstruire des bâtiments neufs à la place. Une manière de le protéger des promoteurs immobiliers. Une décision louable sur le principe, mais qui ne semble pas avoir été accompagnée d’actes concrets. Un an et demi après l’adoption de la loi, aucune réhabilitation n’a vraiment démarré.
Ateliers de réflexions
«Détrompez-vous !», annonce mercredi le gouvernement. En association avec l’Unesco, le ministère de la Culture a démarré à la Bibliothèque nationale du Liban des ateliers de réflexions, réunissant chercheurs, experts, politiques et membres de la société civile de tous horizons. L’objectif est de permettre à chacun de donner son avis sur la meilleure manière de restaurer les nombreux bâtiments traditionnels qui peuvent encore être sauvés.
«Depuis l’explosion, nous avons empêché la destruction de ces bâtisses, qui sont les joyaux de notre ville. Sans elles, nous perdrons notre identité», a commenté le mohafez de Beyrouth Marwan Abboud.
Ainsi, l’absence de mouvement depuis octobre 2020 est expliqué par les différentes études menées sur zone. Un représentant de l’armée a présenté les grandes lignes d’un rapport, dans lequel l’institution militaire cartographie et catégorise toutes les destructions et dommages de bâtiments dans un rayon de 7 kilomètres autour de l’explosion.
Reconstruire avec fidélité
Urban Lab de l’Université américaine de Beyrouth est également venu montrer certains résultats de sa propre étude, dotée d’un caractère plus social. «Nous avons mené différents types de questionnaires et d’entretiens avec les habitants, pour comprendre leur perception de leur quartier et des bâtiments à reconstruire», indique à Ici Beyrouth Howayda al-Harithy, co-fondatrice de l’Urban Lab. «L’objectif est de conserver dans la mesure du possible leur identité au moment de la réhabilitation», ajoute-t-elle
Entamée en juillet 2021, l’étude d’Urban Lab a été menée en collaboration avec l’Unesco. Pour la totalité du plan d’action, l’agence onusienne affirme avoir déjà déboursé 150.000 dollars. Le plan est d’ailleurs «directement lié au Cadre de réforme, redressement et reconstruction du Liban (3RF)», précise Costanza Farina, directrice du bureau régional de l’Unesco à Beyrouth. Pour rappel, le 3RF est le plan d’urgence des Nations unies et de la Banque mondiale de plusieurs centaines de millions de dollars pour l’assistance et la réhabilitation, déclenché quelques mois après l’explosion du 4 août.
Pas d’argent magique
Les premiers résultats des ateliers sont attendus d’ici à trois semaines. Le plan d’action, comme la loi de transition 194, se terminera en octobre 2022.
On notera qu’à la fin de la présentation, à laquelle le ministre de la Culture Mohammad Mortada aura participé, certaines critiques se sont faites entendre dans l’auditoire. Des représentants de riverains ont notamment reproché au conseil municipal de Beyrouth de n’avoir absolument rien fait depuis l’explosion, les études ayant été conduites par l’armée et par le monde universitaire. Ce à quoi un représentant de la municipalité a répondu: «Nous aurions bien voulu, mais avec quel argent?».
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