Sur les 100.000 Libanais installés à Montréal, seuls 16.000 se sont inscrits pour le scrutin du 8 mai.
«Tu vas voter cette année?» Cette question est omniprésente dans les cafés et restaurants libanais des quartiers montréalais. Dans cette ville du Québec, au Canada, le scrutin du 8 mai (pour la diaspora) est au cœur de toutes les discussions.
Mais les préparatifs pour le jour J ne sont pas simples. Ils sont semés d’embûches. Pour s’inscrire, le formulaire est long et tout le monde se pose des questions. «J’ai convaincu les Libanais autour de moi de voter, mais lorsque j’ai vu dans le formulaire qu’on me demande mon passeport canadien, je me suis arrêtée, raconte Joumana. Ils n’en n’ont pas besoin. Ils ont juste besoin du passeport libanais. De toute façon, ceux qui se sont inscrits ont été contactés sur le champ par le Courant patriotique libre (CPL). Comment ont-ils obtenu nos coordonnées?»
Plusieurs Libanais sont convaincus que celles-ci ont été secrètement envoyées au CPL par le consulat libanais à Montréal. Contacté par Ici Beyrouth, le consul Antoine Eid a refusé de commenter, parce qu’il «n’a pas le droit».
Entretemps, le consulat aurait fait appel aux groupes de jeunes Libanais indépendants et aux étudiants à aider à cotiser pour assurer l’organisation des élections à Montréal. Il aurait expliqué dans ce cadre qu’il n’avait pas «assez de budget prévu à cet effet», selon diverses sources.
Sur les 100.000 Libanais installés à Montréal, seuls 16.000 se sont inscrits pour voter. Parallèlement, le travail est mené à différentes échelles (individus, groupes et ONG) pour sensibiliser les électeurs à la nécessité de voter pour le changement.
«Je ne me sens plus libanaise»
«Je ne me suis pas inscrit cette fois-ci», «Je ne voterai pas», «J’ai perdu espoir pour le Liban»… autant de commentaires de Libanais déçus par la gestion publique au Liban, comme Hassan, Nadim, Georges et Hanane. «Je ne me sens plus Libanaise depuis longtemps, confie Élise. Mes enfants étudient au Canada et y grandiront. Le Liban est un livre que j’ai fermé depuis plusieurs années déjà.»
Pourtant, le mouvement de contestation populaire du 17 octobre 2019 a suscité un nouvel espoir chez les jeunes. «C’est la première fois dans l’histoire que les jeunes de la diaspora veulent s’impliquer autant», explique Stéphani Moukhaiber, éditrice du premier magazine numérique alternatif libanais Al-Rawiya. «La révolution a donné de l’espoir à tous les Libanais dans le monde, lance-t-elle. Maintenant c’est à nous de porter le flambeau.»
Stephani Moukhaiber est également membre de Meghterbin Mejtemiin (Diaspora unie) qui a commencé par un groupe WhatsApp avec le début du soulèvement du 17 octobre 2019 et qui est devenu aujourd’hui un réseau rassemblant des Libanais dans plus de vingt pays dans le monde. «Nous parlons de sujets tabous, comme les droits de femmes, les droits humains et les droits de la communauté LGBTIQ+ et autres, raconte-t-elle, avec enthousiasme. Les partis traditionnels ont eu leur chance pendant trente ans. Maintenant, c’est aux autres de faire leurs preuves. Mais aujourd’hui, la place est aux élections. Nous avons un comité qui s’implique partout et qui tente de rassembler tous les nouveaux partis sous une même enseigne.»
Voter pour ne pas le regretter
Serge Habis, un des fondateurs de Wassel Sawtak, plateforme d’information politique sur le Liban, explique que «le but est de faire comprendre aux jeunes ce qui se passe au Liban et ce qui s’est passé pour en arriver là». D’après lui, les jeunes n’ont aucune idée de la «vraie» politique. Ils se rattachent aux partis traditionnels parce qu’ils ne connaissent rien d’autre.
«Nous avons lancé plusieurs campagnes au nombre desquelles Smaa Sawton (Écoute leur voix) dans le cadre de laquelle nous avons interviewé plusieurs représentants ou candidats de partis alternatifs pour qu’ils aient la chance d’exposer leur programme», souligne Serge Habis. Pour lui, «c’est à nous, les jeunes, de lire et de comprendre le programme de chacun des candidats et de définir ensemble ce qui est alternatif au système et ce qui ne l’est pas».
Toutes sortes de discussions fusent aux quatre coins de Montréal. Les Libanais s’activent et rêvent haut et fort. «Les élections doivent avoir lieu, insiste Guy Younes. Oui, je voterai. Oui, je dois voter. Je préfère voter que de le regretter plus tard. Je voterai pour être respecté en tant que personne, en tant que citoyen.»
«Tu vas voter cette année?» Cette question est omniprésente dans les cafés et restaurants libanais des quartiers montréalais. Dans cette ville du Québec, au Canada, le scrutin du 8 mai (pour la diaspora) est au cœur de toutes les discussions.
Mais les préparatifs pour le jour J ne sont pas simples. Ils sont semés d’embûches. Pour s’inscrire, le formulaire est long et tout le monde se pose des questions. «J’ai convaincu les Libanais autour de moi de voter, mais lorsque j’ai vu dans le formulaire qu’on me demande mon passeport canadien, je me suis arrêtée, raconte Joumana. Ils n’en n’ont pas besoin. Ils ont juste besoin du passeport libanais. De toute façon, ceux qui se sont inscrits ont été contactés sur le champ par le Courant patriotique libre (CPL). Comment ont-ils obtenu nos coordonnées?»
Plusieurs Libanais sont convaincus que celles-ci ont été secrètement envoyées au CPL par le consulat libanais à Montréal. Contacté par Ici Beyrouth, le consul Antoine Eid a refusé de commenter, parce qu’il «n’a pas le droit».
Entretemps, le consulat aurait fait appel aux groupes de jeunes Libanais indépendants et aux étudiants à aider à cotiser pour assurer l’organisation des élections à Montréal. Il aurait expliqué dans ce cadre qu’il n’avait pas «assez de budget prévu à cet effet», selon diverses sources.
Sur les 100.000 Libanais installés à Montréal, seuls 16.000 se sont inscrits pour voter. Parallèlement, le travail est mené à différentes échelles (individus, groupes et ONG) pour sensibiliser les électeurs à la nécessité de voter pour le changement.
«Je ne me sens plus libanaise»
«Je ne me suis pas inscrit cette fois-ci», «Je ne voterai pas», «J’ai perdu espoir pour le Liban»… autant de commentaires de Libanais déçus par la gestion publique au Liban, comme Hassan, Nadim, Georges et Hanane. «Je ne me sens plus Libanaise depuis longtemps, confie Élise. Mes enfants étudient au Canada et y grandiront. Le Liban est un livre que j’ai fermé depuis plusieurs années déjà.»
Pourtant, le mouvement de contestation populaire du 17 octobre 2019 a suscité un nouvel espoir chez les jeunes. «C’est la première fois dans l’histoire que les jeunes de la diaspora veulent s’impliquer autant», explique Stéphani Moukhaiber, éditrice du premier magazine numérique alternatif libanais Al-Rawiya. «La révolution a donné de l’espoir à tous les Libanais dans le monde, lance-t-elle. Maintenant c’est à nous de porter le flambeau.»
Stephani Moukhaiber est également membre de Meghterbin Mejtemiin (Diaspora unie) qui a commencé par un groupe WhatsApp avec le début du soulèvement du 17 octobre 2019 et qui est devenu aujourd’hui un réseau rassemblant des Libanais dans plus de vingt pays dans le monde. «Nous parlons de sujets tabous, comme les droits de femmes, les droits humains et les droits de la communauté LGBTIQ+ et autres, raconte-t-elle, avec enthousiasme. Les partis traditionnels ont eu leur chance pendant trente ans. Maintenant, c’est aux autres de faire leurs preuves. Mais aujourd’hui, la place est aux élections. Nous avons un comité qui s’implique partout et qui tente de rassembler tous les nouveaux partis sous une même enseigne.»
Voter pour ne pas le regretter
Serge Habis, un des fondateurs de Wassel Sawtak, plateforme d’information politique sur le Liban, explique que «le but est de faire comprendre aux jeunes ce qui se passe au Liban et ce qui s’est passé pour en arriver là». D’après lui, les jeunes n’ont aucune idée de la «vraie» politique. Ils se rattachent aux partis traditionnels parce qu’ils ne connaissent rien d’autre.
«Nous avons lancé plusieurs campagnes au nombre desquelles Smaa Sawton (Écoute leur voix) dans le cadre de laquelle nous avons interviewé plusieurs représentants ou candidats de partis alternatifs pour qu’ils aient la chance d’exposer leur programme», souligne Serge Habis. Pour lui, «c’est à nous, les jeunes, de lire et de comprendre le programme de chacun des candidats et de définir ensemble ce qui est alternatif au système et ce qui ne l’est pas».
Toutes sortes de discussions fusent aux quatre coins de Montréal. Les Libanais s’activent et rêvent haut et fort. «Les élections doivent avoir lieu, insiste Guy Younes. Oui, je voterai. Oui, je dois voter. Je préfère voter que de le regretter plus tard. Je voterai pour être respecté en tant que personne, en tant que citoyen.»
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