Le mufti Jaafari cheikh Ahmad Kabalan a vivement critiqué le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, qui avait tiré à boulets rouges, dans une interview accordée mercredi soir à Télé Liban, contre la présidence de Michel Aoun et le Hezbollah.
La réponse à l’attaque au vitriol lancée par le patriarche maronite Béchara Raï contre le mandat du président Michel Aoun et contre le Hezbollah ne s’est pas fait attendre. Vendredi, le mufti jaafari Ahmad Kabalan a ainsi estimé que le patriarche «n’a pas une vision libanaise de la situation» et «son discours est proche de la mentalité de la moutassarifiya». Il a en outre affirmé, lors du prêche du vendredi, que «sans la Résistance (le Hezbollah), le Liban serait un pays occupé».
Mercredi soir, Mgr Raï avait tiré à boulets rouges sur le Hezbollah et le mandat du président Michel Aoun, stigmatisant sans détour les atteintes à "la souveraineté du Liban par l'Iran, l’intermédiaire du hezb". "Si nous traitons le parti de milice, il exprime son mécontentement, mais nous lui demandons contre qui il fait de la résistance?", s’est demandé le patriarche, dans une interview accordée mercredi soir à Télé Liban. "Pourquoi la résistance doit-elle être du ressort d’une seule partie qui décide de la guerre et de la paix?", a-t-il ajouté, constatant que le Hezbollah "est sorti de la voie de la résistance contre Israël uniquement" et qu’il "est présent actuellement en Syrie et en Irak".
"Conformément à la Constitution, les armes doivent être aux seules mains du gouvernement, a souligné le patriarche maronite. La résistance n’est pas une exclusivité à une seule partie. Nous avons une armée, qu’on la soutienne", a encore insisté le patriarche. Mgr Raï a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de "soumettre au débat national la question de la résistance, au risque de voir les choses s’aggraver".
Prié de commenter la réunion qui avait regroupé le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et celui des Marada Sleiman Frangié, à Haret Hreik le 9 avril dernier, lors d’un iftar donné par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le cardinal Béchara Raï a souligné que "leurs intérêts expliquent une telle rencontre". "Quant à moi, j’agis pour les quatre leaders chrétiens et non pas deux uniquement", a-t-il dit, précisant qu’il avait essayé à plusieurs reprises "d’organiser une rencontre inter-maronite", mais qu’il n’a pas eu d’échos favorables "en raison des blessures et des attaques réciproques". Il a noté à ce sujet que "l’entente entre les leaders chrétiens est tombée en raison de l’élection présidentielle".
Voter librement
Se penchant sur le dossier des législatives, le chef de l’Église maronite a appelé les Libanais à élire des personnes "différentes dont l’allégeance sera au Liban et non à un autre pays". "Je ne suis pas favorable au boycott des législatives, parce que nous sommes dans un pays démocratique qui respecte l’avis des autres", a-t-il dit, conseillant aux électeurs de "voter librement et loin de toute pression".
Abordant l’affaire de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, Béchara Raï s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le travail du juge d’instruction Tarek Bitar est paralysé. Notons que depuis plus de quatre mois l’enquête est suspendue en raison des nombreux recours en dessaisissement présentés contre le magistrat Bitar par Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, députés et anciens ministres, mis en cause dans ce dossier. Le patriarche maronite a dénoncé à cet égard le refus du ministre des Finances Youssef Khalil de signer le projet de nominations judiciaires de six des dix présidents des chambres de la Cour de cassation, approuvé par son collègue de la Justice Henri Khoury. Ces nominations permettraient à la cour de retrouver son quorum et d’examiner les recours présentés. "Il y a une intention claire de blocage chez certaines parties, a martelé Mgr Raï. La justice doit être indépendante."
Agissements illégaux
Concernant la crise financière qui sévit dans le pays depuis trois ans, le patriarche maronite a affirmé que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé "n’a pas agi de son propre chef". "C’est l’État qui l’a fait. Où est cet argent? On ne peut pas faire assumer la responsbilité à Salamé, alors que les hommes politiques ont dilapidé cet argent. Le Courant patriotique libre a intérêt à attaquer Riad Salamé, a-t-il relevé. Je ne défends pas Riad Salamé, mais je défends la justice. Que l’État rembourse les dettes avant d’accuser Salamé", a-t-il insisté.
"Je ne suis pas du tout, du tout, du tout, satisfait de la prestation de (la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban) Ghada Aoun", a encore déclaré Mgr Raï, soulignant que ses agissements sont "illégaux".
Sur le dossier de la présidentielle, enfin, il a souligné la nécessité de l’organiser dans les deux mois qui précèdent la fin du mandat (30 octobre 2022) de Michel Aoun. "J’appelle toujours les ambassadeurs à œuvrer pour éviter la vacance présidentielle ou le prolongement" du mandat du président de la République Michel Aoun, a-t-il confié, soulignant en outre que ce dernier avait été "imposé". Il a rappelé dans ce cadre que le pays avait été paralysé pour l’élire, "ce qui est anti-démocratique, illégal et anticonstitutionnel".
La réponse à l’attaque au vitriol lancée par le patriarche maronite Béchara Raï contre le mandat du président Michel Aoun et contre le Hezbollah ne s’est pas fait attendre. Vendredi, le mufti jaafari Ahmad Kabalan a ainsi estimé que le patriarche «n’a pas une vision libanaise de la situation» et «son discours est proche de la mentalité de la moutassarifiya». Il a en outre affirmé, lors du prêche du vendredi, que «sans la Résistance (le Hezbollah), le Liban serait un pays occupé».
Mercredi soir, Mgr Raï avait tiré à boulets rouges sur le Hezbollah et le mandat du président Michel Aoun, stigmatisant sans détour les atteintes à "la souveraineté du Liban par l'Iran, l’intermédiaire du hezb". "Si nous traitons le parti de milice, il exprime son mécontentement, mais nous lui demandons contre qui il fait de la résistance?", s’est demandé le patriarche, dans une interview accordée mercredi soir à Télé Liban. "Pourquoi la résistance doit-elle être du ressort d’une seule partie qui décide de la guerre et de la paix?", a-t-il ajouté, constatant que le Hezbollah "est sorti de la voie de la résistance contre Israël uniquement" et qu’il "est présent actuellement en Syrie et en Irak".
"Conformément à la Constitution, les armes doivent être aux seules mains du gouvernement, a souligné le patriarche maronite. La résistance n’est pas une exclusivité à une seule partie. Nous avons une armée, qu’on la soutienne", a encore insisté le patriarche. Mgr Raï a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de "soumettre au débat national la question de la résistance, au risque de voir les choses s’aggraver".
Prié de commenter la réunion qui avait regroupé le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et celui des Marada Sleiman Frangié, à Haret Hreik le 9 avril dernier, lors d’un iftar donné par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le cardinal Béchara Raï a souligné que "leurs intérêts expliquent une telle rencontre". "Quant à moi, j’agis pour les quatre leaders chrétiens et non pas deux uniquement", a-t-il dit, précisant qu’il avait essayé à plusieurs reprises "d’organiser une rencontre inter-maronite", mais qu’il n’a pas eu d’échos favorables "en raison des blessures et des attaques réciproques". Il a noté à ce sujet que "l’entente entre les leaders chrétiens est tombée en raison de l’élection présidentielle".
Voter librement
Se penchant sur le dossier des législatives, le chef de l’Église maronite a appelé les Libanais à élire des personnes "différentes dont l’allégeance sera au Liban et non à un autre pays". "Je ne suis pas favorable au boycott des législatives, parce que nous sommes dans un pays démocratique qui respecte l’avis des autres", a-t-il dit, conseillant aux électeurs de "voter librement et loin de toute pression".
Abordant l’affaire de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, Béchara Raï s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le travail du juge d’instruction Tarek Bitar est paralysé. Notons que depuis plus de quatre mois l’enquête est suspendue en raison des nombreux recours en dessaisissement présentés contre le magistrat Bitar par Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, députés et anciens ministres, mis en cause dans ce dossier. Le patriarche maronite a dénoncé à cet égard le refus du ministre des Finances Youssef Khalil de signer le projet de nominations judiciaires de six des dix présidents des chambres de la Cour de cassation, approuvé par son collègue de la Justice Henri Khoury. Ces nominations permettraient à la cour de retrouver son quorum et d’examiner les recours présentés. "Il y a une intention claire de blocage chez certaines parties, a martelé Mgr Raï. La justice doit être indépendante."
Agissements illégaux
Concernant la crise financière qui sévit dans le pays depuis trois ans, le patriarche maronite a affirmé que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé "n’a pas agi de son propre chef". "C’est l’État qui l’a fait. Où est cet argent? On ne peut pas faire assumer la responsbilité à Salamé, alors que les hommes politiques ont dilapidé cet argent. Le Courant patriotique libre a intérêt à attaquer Riad Salamé, a-t-il relevé. Je ne défends pas Riad Salamé, mais je défends la justice. Que l’État rembourse les dettes avant d’accuser Salamé", a-t-il insisté.
"Je ne suis pas du tout, du tout, du tout, satisfait de la prestation de (la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban) Ghada Aoun", a encore déclaré Mgr Raï, soulignant que ses agissements sont "illégaux".
Sur le dossier de la présidentielle, enfin, il a souligné la nécessité de l’organiser dans les deux mois qui précèdent la fin du mandat (30 octobre 2022) de Michel Aoun. "J’appelle toujours les ambassadeurs à œuvrer pour éviter la vacance présidentielle ou le prolongement" du mandat du président de la République Michel Aoun, a-t-il confié, soulignant en outre que ce dernier avait été "imposé". Il a rappelé dans ce cadre que le pays avait été paralysé pour l’élire, "ce qui est anti-démocratique, illégal et anticonstitutionnel".
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