La désignation de Rima Abdul Malak à la tête du ministère de la Culture en France est le couronnement attendu et mérité d’une trajectoire exceptionnelle jalonnée de nombreux faits d’armes. Une personnalité forte et influente, pluriculturelle et ouverte sur le monde dont la nomination pourrait aussi s’avérer être un bel atout pour le Liban.
On la dit brillante, rigoureuse, bûcheuse, investie et engagée mais aussi passionnée de littérature, de théâtre et de musique… Rima Abdul Malak, ex-conseillère Culture et communication du président Emmanuel Macron, semble cumuler les aptitudes et faire l’unanimité. Ceux qui l’ont côtoyée de près ou de loin ne tarissent pas d’éloges à son égard.
«Une approche simple et avenante, doublée d’une culture immense», raconte une personne issue du monde de l’art qui a pu la rencontrer à deux reprises lors d’événements culturels. Rima adore la poésie, elle est passionnée de littérature, on sent que c’est là sa véritable passion», poursuit-elle. D’ailleurs, en janvier 2021, l’Obs écrivait dans ses colonnes : «Avec le président, ils s’envoient des poèmes par SMS», ajoutant que lorsque le chef de l’État part en voyages, elle lui prépare «une sélection de livres».
Puissante femme de l’ombre, déjà pressentie en 2020, on dit qu’elle a eu une influence majeure sur la politique culturelle d’Emmanuel Macron depuis sa nomination en décembre 2019 jusqu’à en éclipser, selon certains, Roselyne Bachelot à qui elle succède aujourd’hui.
Un épisode traumatique
Née en 1978 au Liban, la franco-libanaise y passe les dix premières années de sa vie. Mais un épisode traumatique marquant qui se déroule durant la «guerre de libération» (lancée par Michel Aoun), précipitera le départ de la famille Abdul Malak . «Leur maison a été attaquée, ils ont littéralement échappé à la mort. Leur père décide alors de partir et d’installer sa femme et ses trois enfants à Lyon qu’il connaît bien pour y avoir passé son cursus universitaire», raconte son oncle paternel, Samir Abdul Malak. Rima fera ses études à l’Institut d’Études Politiques de Lyon et décrochera également un DESS Développement et Coopération internationale en 2000 à La Sorbonne.
Théâtre et humanitaire
Elle commence sa carrière dans l’humanitaire en dirigeant le programme Clowns Sans Frontières (de 2001 à 2006), une association à but non lucratif qui organise des spectacles pour enfants sur les fronts de guerre. Cette appétence pour le théâtre et les spectacles vivants a, sans aucun doute, guidé ses choix de carrière.
«Rima a démarré au bas de l’échelle, c’est une personnalité ambitieuse, tenace et persévérante, raconte son oncle Samir. Ce qui impressionne en elle, c’est sa puissance de travail extraordinaire, elle peut bosser 18 à 20 heures sans relâche. »
Une quadragénaire au tempérament d’acier qui réussit aussi le tour de force d’être immédiatement sympathique. «Une femme de tête ne mâchant pas ses mots», entend-t-on ailleurs mais sachant faire preuve aussi d’une grande patience. «C’est une personne calme, réfléchie qui sait assurément de quoi elle parle, maîtrisant totalement ses dossiers », ajoute Samir Abdul Malak.
Envol politique et carrière internationale
Rima Abdul Malak débute sa carrière politique à 30 ans à la Mairie de Paris, dans l’entourage du maire de l’époque Bertrand Delanöe. D’abord comme conseillère pour le spectacle vivant, de 2010 à 2012 en secondant Christophe Girard, puis comme conseillère culturelle du maire de Paris. En 2014, sa carrière prend une dimension internationale lorsqu’elle est nommée attachée culturelle à New York, «choisie parmi 500 candidatures !», précise avec un brin de fierté son oncle. «J'ai toujours voulu travailler à l'intersection de la culture et de l'international», expliquait-elle alors. Un parcours admirable qui force le respect d’autant que le choix de sa nomination au poste de conseillère culture a été décidé, en 2019, de façon plutôt insolite… «Rima a été choisie sans réellement postuler par une sorte de sélection informatique. L’ordinateur a filtré les différentes candidatures et son profil a finalement été retenu», précise Samir Abdul Malak. Suivront une série d’entrevues à l’Élysée dont la dernière se fera avec le président Macron pour l’annonce de sa nomination.
Durant ces deux années au ministère de la Culture, Rima Abdul Malak va œuvrer dans l'ombre, notamment pour lancer et promouvoir le Pass Culture. «Elle a surtout su former une équipe de rêve à la direction des musées et mettre les personnes adéquates aux manettes : Laurent Le Bon au centre Pompidou, Laurence des Cars au Louvre et Christophe Leribault au musée d’Orsay», peut-on entendre dans les milieux de l’art.
Aujourd’hui, deux tâches essentielles lui incombent : redynamiser le Pass Culture, d’une part, en améliorant sa diffusion et d’autre part gérer le brûlant dossier du financement de l’audiovisuel public, maintenant que la suppression de la redevance audiovisuelle a été promise par le candidat Macron. A cela, s’ajoute la réassurance des professionnels de la culture, frappés par deux ans de crise sanitaire et le rétablissement des liens de confiance avec le monde de la culture.
Une chance pour le Liban
«Je suis ravie qu’une franco-libanaise soit nommée au ministère de la Culture. La France confirme sa vocation à l’universel, commente avec enthousiasme Carole Dagher, journaliste et écrivaine, attachée culturelle près l’ambassade du Liban en France de 2012 à 2017. En nommant une personne biculturelle, Macron confirme la position du Liban et de la francophonie dans la politique culturelle de la France, c’est comme ça que je lis cette nomination.»
Pour Carole Dagher, Rima Abdul Malak sera très certainement amenée à interagir avec les milieux franco-libanais dont certaines associations sont très engagées dans la vie culturelle en France.
«Elle a une ouverture marquée sur l’international et son expérience dans le monde de la diplomatie culturelle est pour elle un énorme atout», explique l’écrivaine. Pour Carole Dagher, le Liban, dont la richesse est principalement culturelle, devrait s’inspirer justement de ce concept de soft power pour en faire le fer de lance de sa propre diplomatie.
«Rima visite le Liban assez régulièrement, elle y a encore beaucoup d’attaches», confie son oncle. Après l’explosion du 4 août 2020, la nouvelle ministre de la Culture, a accompagné le président Macron au cours de ces deux déplacements au pays du Cèdre. «J’espère qu’elle pourra devenir un peu notre ambassadrice afin de donner l’impulsion nécessaire au renforcement des liens historiques interculturels entre les deux pays.»
Très proche d’artistes tels que Matthieu Chédid ou l’écrivain Amine Maalouf et de bien d’autres célébrités d’origine libanaise connues sur la scène internationale, Rima Abdul Malak pourrait, enfin, bien être une nomination annonciatrice d’espoir et de changement pour ce côté de la Méditerranée.
On la dit brillante, rigoureuse, bûcheuse, investie et engagée mais aussi passionnée de littérature, de théâtre et de musique… Rima Abdul Malak, ex-conseillère Culture et communication du président Emmanuel Macron, semble cumuler les aptitudes et faire l’unanimité. Ceux qui l’ont côtoyée de près ou de loin ne tarissent pas d’éloges à son égard.
«Une approche simple et avenante, doublée d’une culture immense», raconte une personne issue du monde de l’art qui a pu la rencontrer à deux reprises lors d’événements culturels. Rima adore la poésie, elle est passionnée de littérature, on sent que c’est là sa véritable passion», poursuit-elle. D’ailleurs, en janvier 2021, l’Obs écrivait dans ses colonnes : «Avec le président, ils s’envoient des poèmes par SMS», ajoutant que lorsque le chef de l’État part en voyages, elle lui prépare «une sélection de livres».
Puissante femme de l’ombre, déjà pressentie en 2020, on dit qu’elle a eu une influence majeure sur la politique culturelle d’Emmanuel Macron depuis sa nomination en décembre 2019 jusqu’à en éclipser, selon certains, Roselyne Bachelot à qui elle succède aujourd’hui.
Un épisode traumatique
Née en 1978 au Liban, la franco-libanaise y passe les dix premières années de sa vie. Mais un épisode traumatique marquant qui se déroule durant la «guerre de libération» (lancée par Michel Aoun), précipitera le départ de la famille Abdul Malak . «Leur maison a été attaquée, ils ont littéralement échappé à la mort. Leur père décide alors de partir et d’installer sa femme et ses trois enfants à Lyon qu’il connaît bien pour y avoir passé son cursus universitaire», raconte son oncle paternel, Samir Abdul Malak. Rima fera ses études à l’Institut d’Études Politiques de Lyon et décrochera également un DESS Développement et Coopération internationale en 2000 à La Sorbonne.
Théâtre et humanitaire
Elle commence sa carrière dans l’humanitaire en dirigeant le programme Clowns Sans Frontières (de 2001 à 2006), une association à but non lucratif qui organise des spectacles pour enfants sur les fronts de guerre. Cette appétence pour le théâtre et les spectacles vivants a, sans aucun doute, guidé ses choix de carrière.
«Rima a démarré au bas de l’échelle, c’est une personnalité ambitieuse, tenace et persévérante, raconte son oncle Samir. Ce qui impressionne en elle, c’est sa puissance de travail extraordinaire, elle peut bosser 18 à 20 heures sans relâche. »
Une quadragénaire au tempérament d’acier qui réussit aussi le tour de force d’être immédiatement sympathique. «Une femme de tête ne mâchant pas ses mots», entend-t-on ailleurs mais sachant faire preuve aussi d’une grande patience. «C’est une personne calme, réfléchie qui sait assurément de quoi elle parle, maîtrisant totalement ses dossiers », ajoute Samir Abdul Malak.
Envol politique et carrière internationale
Rima Abdul Malak débute sa carrière politique à 30 ans à la Mairie de Paris, dans l’entourage du maire de l’époque Bertrand Delanöe. D’abord comme conseillère pour le spectacle vivant, de 2010 à 2012 en secondant Christophe Girard, puis comme conseillère culturelle du maire de Paris. En 2014, sa carrière prend une dimension internationale lorsqu’elle est nommée attachée culturelle à New York, «choisie parmi 500 candidatures !», précise avec un brin de fierté son oncle. «J'ai toujours voulu travailler à l'intersection de la culture et de l'international», expliquait-elle alors. Un parcours admirable qui force le respect d’autant que le choix de sa nomination au poste de conseillère culture a été décidé, en 2019, de façon plutôt insolite… «Rima a été choisie sans réellement postuler par une sorte de sélection informatique. L’ordinateur a filtré les différentes candidatures et son profil a finalement été retenu», précise Samir Abdul Malak. Suivront une série d’entrevues à l’Élysée dont la dernière se fera avec le président Macron pour l’annonce de sa nomination.
Durant ces deux années au ministère de la Culture, Rima Abdul Malak va œuvrer dans l'ombre, notamment pour lancer et promouvoir le Pass Culture. «Elle a surtout su former une équipe de rêve à la direction des musées et mettre les personnes adéquates aux manettes : Laurent Le Bon au centre Pompidou, Laurence des Cars au Louvre et Christophe Leribault au musée d’Orsay», peut-on entendre dans les milieux de l’art.
Aujourd’hui, deux tâches essentielles lui incombent : redynamiser le Pass Culture, d’une part, en améliorant sa diffusion et d’autre part gérer le brûlant dossier du financement de l’audiovisuel public, maintenant que la suppression de la redevance audiovisuelle a été promise par le candidat Macron. A cela, s’ajoute la réassurance des professionnels de la culture, frappés par deux ans de crise sanitaire et le rétablissement des liens de confiance avec le monde de la culture.
Une chance pour le Liban
«Je suis ravie qu’une franco-libanaise soit nommée au ministère de la Culture. La France confirme sa vocation à l’universel, commente avec enthousiasme Carole Dagher, journaliste et écrivaine, attachée culturelle près l’ambassade du Liban en France de 2012 à 2017. En nommant une personne biculturelle, Macron confirme la position du Liban et de la francophonie dans la politique culturelle de la France, c’est comme ça que je lis cette nomination.»
Pour Carole Dagher, Rima Abdul Malak sera très certainement amenée à interagir avec les milieux franco-libanais dont certaines associations sont très engagées dans la vie culturelle en France.
«Elle a une ouverture marquée sur l’international et son expérience dans le monde de la diplomatie culturelle est pour elle un énorme atout», explique l’écrivaine. Pour Carole Dagher, le Liban, dont la richesse est principalement culturelle, devrait s’inspirer justement de ce concept de soft power pour en faire le fer de lance de sa propre diplomatie.
«Rima visite le Liban assez régulièrement, elle y a encore beaucoup d’attaches», confie son oncle. Après l’explosion du 4 août 2020, la nouvelle ministre de la Culture, a accompagné le président Macron au cours de ces deux déplacements au pays du Cèdre. «J’espère qu’elle pourra devenir un peu notre ambassadrice afin de donner l’impulsion nécessaire au renforcement des liens historiques interculturels entre les deux pays.»
Très proche d’artistes tels que Matthieu Chédid ou l’écrivain Amine Maalouf et de bien d’autres célébrités d’origine libanaise connues sur la scène internationale, Rima Abdul Malak pourrait, enfin, bien être une nomination annonciatrice d’espoir et de changement pour ce côté de la Méditerranée.
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