En dépit de l'annonce officielle vendredi par le Courant patriotique libre de la candidature d'Elias Bou Saab à la vice-présidence de la Chambre, aucune partie ne s'aventurait encore, samedi en fin de journée, à appuyer officiellement l'un des six candidats dont les noms sont évoqués pour le pourvoi à ce poste.
Qui sera vice-président de la Chambre ? Les spéculations se multiplient sur ce plan dans tous les milieux. Elles ont commencé avant même la convocation par le président sortant, Nabih Berry, en sa qualité de doyen d'âge, à une séance plénière pour l'élection du président, du vice-président et du bureau de la Chambre. Pour l’heure, six noms circulent pour la vice-présidence (qui revient aux grecs-orthodoxes), sachant que la présidence semble acquise une nouvelle fois à Nabih Berry, sauf revirement de dernière minute. Il serait alors en passe de compléter, en 2026, trente-quatre années ininterrompues à la présidence de la Chambre.
Les six candidats potentiels dont il est question pour la vice-présidence sont ceux de Sajii Attieh (élu au Akkar, indépendant, soutenu principalement par l'ancien ministre et député Issam Farès), Adib Abdel Massih (élu au Koura sur la liste soutenue par Michel Moawad et les Kataëb), Ghassan Hasbani (Forces libanaises), Elias Bou Saab (Courant patriotique libre), Melhem Khalaf (indépendant, proche de Nabih Berry) et Ghassan Skaff (proche d’anciens du Courant du Futur et élu sur la liste du Parti socialiste progressiste).
Rien ne semble encore tranché sur ce plan et les chances respectives de ces six députés grec-orthodoxes varient en fonction d'une multitude de facteurs, lesquels fluctuent entre des accords tacites ou des alliances, déclarées ou pas, en passant par une volonté de privilégier les candidats qui orbitent dans le giron du tandem chiite Hezbollah-Amal. Ce tandem a acquis une nouvelle fois tous les sièges chiites, sur fond de défaite relative subie par ses alliés.
Samedi soir, la situation paraissait favorable à Sajii Attieh. Ce dernier, qui voterait pour Nabih Berry, se serait déjà assuré de l'appui de onze députés du Nord, à en croire des sources informées indépendantes. Pour rappel, Attieh s’est présenté aux législatives sur la liste «La modération nationale» formée notamment d’anciens du Courant du Futur. Bien qu’il se positionne en "centriste", des observateurs rapportent qu'il est soutenu par le duopole chiite, du moins sur le plan du principe, même si, selon ces mêmes sources, M. Berry préfèrerait Melhem Khalaf, figure qu’il juge plus acceptable au niveau du groupe des "indépendants" et plus à même de rapprocher ces derniers du camp du leader d'Amal.
Melhem Khalaf a été élu à Beyrouth II sur la liste «Beyrouth-le changement» (Watani, Sabaa et des indépendants). La thèse de ses liens étroits avec Nabih Berry n’est pas confirmée formellement. Des personnes issues du soulèvement du 17 Octobre lui auraient conseillé d’ailleurs de renoncer à l’option de la vice-présidence parce que «les forces de changement ne devraient pas intégrer le circuit de la classe politique». Mais d’autres sources rapportent la détermination de l’ancien bâtonnier à postuler au poste en question. De leur côté, les députés se réclamant du mouvement de contestation devraient définir sous peu leur position sur ce plan dans les prochaines heures.
Elias Bou Saab chez Berry
Hormis les noms de Khalaf et Attieh, celui de Ghassan Skaff, qui figurait sur la liste du Parti socialiste progressiste (PSP) dans la Békaa-Ouest-Rachaya avec le soutien d’anciens du courant du Futur, est également avancé. Mais personne n’a, jusqu’à présent, confirmé que le PSP le soutiendrait. Selon une source du parti de Walid Joumblatt, les députés du bloc du PSP se réuniront lundi et rendront publique leur décision au sujet de la séance de mardi. En ce qui concerne la composition du bureau de la Chambre (où le bloc Joumblatt était représenté par le député Marwan Hamadé) et des commissions parlementaires, le PSP voudrait coordonner avec ses alliés, aussi bien les partis que les "indépendants", qui partagent avec lui la même ligne politique. Concrètement, le PSP soutiendrait Nabih Berry à la présidence de la Chambre mais pourrait s’allier avec les FL pour la vice-présidence.
Du côté du CPL, l’attitude vague est de mise, en dépit de l’annonce officielle, vendredi, de la candidature d'Elias Bou Saab, lequel a été reçu samedi par Nabih Berry avec lequel il s'est affiché publiquement devant la presse en prenant bien soin de se doter à cette occasion d'une photo-souvenir avec le leader d'Amal. Parallèlement, la possibilité d’un appui au député Georges Atallah, du Koura, était évoquée dans certains milieux. À en croire des informations non confirmées, la candidature d'Elias Bou Saab aurait été souhaitée par le Hezbollah, voire imposée au chef du CPL, Gebran Bassil, sans que cela ne soit nécessairement en contradiction avec l’appui de principe du parti chiite à Attieh. Des sources soulignent que Gebran Bassil serait en quête d’un «package deal» qui engloberait la présidence de la République et la formation du gouvernement, en plus de l'assurance d'une place à son parti dans les différentes instances parlementaires, Bureau de la Chambre et commissions.
D’autres sources restreignent la priorité de Bassil au Bureau de la Chambre. Selon ces sources, le gendre du chef de l’État pourrait donner mardi à ses députés la liberté de voter pour qui bon leur semble pour la présidence de la Chambre en échange de l'élection d’Alain Aoun au Bureau de la Chambre – un siège réservé au groupe chrétien jugé le plus représentatif et qui devrait donc revenir cette fois, en principe, aux FL. Nabih Berry pourrait dans le cadre de ce "deal" tolérer l’élection de «l’allié de son allié», en référence à Elias Bou Saab, à la vice-présidence, plutôt qu’un député issu du camp souverainiste.
Des analystes font remarquer que le Hezbollah, le CPL et Amal tentent de répartir les différents sièges entre eux de manière à favoriser leur emprise sur les postes-clés, y compris au sein des commissions. Les tractations menées viseraient ainsi à garantir l'arrivée à la vice-présidence d'une personne de leur camp face à une nouvelle majorité souverainiste formée de plusieurs factions (FL, PSP, Kataëb, indépendants, alliés des FL et du PSP, PNL, soulèvement du 17 Octobre…).
Dans ce contexte, des sources rapportent que les Kataëb pourraient soutenir le député Adib Abdel Massih, élu à Koura sur la liste «Le Nord de la confrontation» (Kataëb-Michel Moawad-Indépendants). Et, bien que des observateurs trouvent évident que les FL choisissent l’ancien vice-Premier ministre Ghassan Hasbani, les sources du parti assurent poursuivre les pourparlers avec les formations souverainistes et les indépendants afin de dégager une position commune autour d'un même candidat qui serait porteur d'un programme politique précis. «Nous n’avons nommé personne, c’est au programme du candidat que nous tenons», indépendamment de l’appartenance partisane, insiste une source autorisée FL qui rappelle que les députés FL voteront blanc pour la présidence de la Chambre en signe d’opposition à la politique du Hezbollah, comme cela avait été le cas en 2018.
Qui sera vice-président de la Chambre ? Les spéculations se multiplient sur ce plan dans tous les milieux. Elles ont commencé avant même la convocation par le président sortant, Nabih Berry, en sa qualité de doyen d'âge, à une séance plénière pour l'élection du président, du vice-président et du bureau de la Chambre. Pour l’heure, six noms circulent pour la vice-présidence (qui revient aux grecs-orthodoxes), sachant que la présidence semble acquise une nouvelle fois à Nabih Berry, sauf revirement de dernière minute. Il serait alors en passe de compléter, en 2026, trente-quatre années ininterrompues à la présidence de la Chambre.
Les six candidats potentiels dont il est question pour la vice-présidence sont ceux de Sajii Attieh (élu au Akkar, indépendant, soutenu principalement par l'ancien ministre et député Issam Farès), Adib Abdel Massih (élu au Koura sur la liste soutenue par Michel Moawad et les Kataëb), Ghassan Hasbani (Forces libanaises), Elias Bou Saab (Courant patriotique libre), Melhem Khalaf (indépendant, proche de Nabih Berry) et Ghassan Skaff (proche d’anciens du Courant du Futur et élu sur la liste du Parti socialiste progressiste).
Rien ne semble encore tranché sur ce plan et les chances respectives de ces six députés grec-orthodoxes varient en fonction d'une multitude de facteurs, lesquels fluctuent entre des accords tacites ou des alliances, déclarées ou pas, en passant par une volonté de privilégier les candidats qui orbitent dans le giron du tandem chiite Hezbollah-Amal. Ce tandem a acquis une nouvelle fois tous les sièges chiites, sur fond de défaite relative subie par ses alliés.
Samedi soir, la situation paraissait favorable à Sajii Attieh. Ce dernier, qui voterait pour Nabih Berry, se serait déjà assuré de l'appui de onze députés du Nord, à en croire des sources informées indépendantes. Pour rappel, Attieh s’est présenté aux législatives sur la liste «La modération nationale» formée notamment d’anciens du Courant du Futur. Bien qu’il se positionne en "centriste", des observateurs rapportent qu'il est soutenu par le duopole chiite, du moins sur le plan du principe, même si, selon ces mêmes sources, M. Berry préfèrerait Melhem Khalaf, figure qu’il juge plus acceptable au niveau du groupe des "indépendants" et plus à même de rapprocher ces derniers du camp du leader d'Amal.
Melhem Khalaf a été élu à Beyrouth II sur la liste «Beyrouth-le changement» (Watani, Sabaa et des indépendants). La thèse de ses liens étroits avec Nabih Berry n’est pas confirmée formellement. Des personnes issues du soulèvement du 17 Octobre lui auraient conseillé d’ailleurs de renoncer à l’option de la vice-présidence parce que «les forces de changement ne devraient pas intégrer le circuit de la classe politique». Mais d’autres sources rapportent la détermination de l’ancien bâtonnier à postuler au poste en question. De leur côté, les députés se réclamant du mouvement de contestation devraient définir sous peu leur position sur ce plan dans les prochaines heures.
Elias Bou Saab chez Berry
Hormis les noms de Khalaf et Attieh, celui de Ghassan Skaff, qui figurait sur la liste du Parti socialiste progressiste (PSP) dans la Békaa-Ouest-Rachaya avec le soutien d’anciens du courant du Futur, est également avancé. Mais personne n’a, jusqu’à présent, confirmé que le PSP le soutiendrait. Selon une source du parti de Walid Joumblatt, les députés du bloc du PSP se réuniront lundi et rendront publique leur décision au sujet de la séance de mardi. En ce qui concerne la composition du bureau de la Chambre (où le bloc Joumblatt était représenté par le député Marwan Hamadé) et des commissions parlementaires, le PSP voudrait coordonner avec ses alliés, aussi bien les partis que les "indépendants", qui partagent avec lui la même ligne politique. Concrètement, le PSP soutiendrait Nabih Berry à la présidence de la Chambre mais pourrait s’allier avec les FL pour la vice-présidence.
Du côté du CPL, l’attitude vague est de mise, en dépit de l’annonce officielle, vendredi, de la candidature d'Elias Bou Saab, lequel a été reçu samedi par Nabih Berry avec lequel il s'est affiché publiquement devant la presse en prenant bien soin de se doter à cette occasion d'une photo-souvenir avec le leader d'Amal. Parallèlement, la possibilité d’un appui au député Georges Atallah, du Koura, était évoquée dans certains milieux. À en croire des informations non confirmées, la candidature d'Elias Bou Saab aurait été souhaitée par le Hezbollah, voire imposée au chef du CPL, Gebran Bassil, sans que cela ne soit nécessairement en contradiction avec l’appui de principe du parti chiite à Attieh. Des sources soulignent que Gebran Bassil serait en quête d’un «package deal» qui engloberait la présidence de la République et la formation du gouvernement, en plus de l'assurance d'une place à son parti dans les différentes instances parlementaires, Bureau de la Chambre et commissions.
D’autres sources restreignent la priorité de Bassil au Bureau de la Chambre. Selon ces sources, le gendre du chef de l’État pourrait donner mardi à ses députés la liberté de voter pour qui bon leur semble pour la présidence de la Chambre en échange de l'élection d’Alain Aoun au Bureau de la Chambre – un siège réservé au groupe chrétien jugé le plus représentatif et qui devrait donc revenir cette fois, en principe, aux FL. Nabih Berry pourrait dans le cadre de ce "deal" tolérer l’élection de «l’allié de son allié», en référence à Elias Bou Saab, à la vice-présidence, plutôt qu’un député issu du camp souverainiste.
Des analystes font remarquer que le Hezbollah, le CPL et Amal tentent de répartir les différents sièges entre eux de manière à favoriser leur emprise sur les postes-clés, y compris au sein des commissions. Les tractations menées viseraient ainsi à garantir l'arrivée à la vice-présidence d'une personne de leur camp face à une nouvelle majorité souverainiste formée de plusieurs factions (FL, PSP, Kataëb, indépendants, alliés des FL et du PSP, PNL, soulèvement du 17 Octobre…).
Dans ce contexte, des sources rapportent que les Kataëb pourraient soutenir le député Adib Abdel Massih, élu à Koura sur la liste «Le Nord de la confrontation» (Kataëb-Michel Moawad-Indépendants). Et, bien que des observateurs trouvent évident que les FL choisissent l’ancien vice-Premier ministre Ghassan Hasbani, les sources du parti assurent poursuivre les pourparlers avec les formations souverainistes et les indépendants afin de dégager une position commune autour d'un même candidat qui serait porteur d'un programme politique précis. «Nous n’avons nommé personne, c’est au programme du candidat que nous tenons», indépendamment de l’appartenance partisane, insiste une source autorisée FL qui rappelle que les députés FL voteront blanc pour la présidence de la Chambre en signe d’opposition à la politique du Hezbollah, comme cela avait été le cas en 2018.
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