Selon des sources diplomatiques arabes, le Moyen-Orient se rapproche d’un grand règlement qui mettrait fin aux conflits et aux crises qui soufflent sur la région, dans la perspective d’une paix globale. «Le pourtour et les grandes lignes de ce règlement ont déjà été définis. Pas de partition au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban, mais une modernisation de leurs régimes respectifs. Pas d'influence iranienne non plus, mais plutôt une paix globale dans la région», toujours selon ces sources.
Concernant le Liban, celles-ci soulignent le maintien de l’accord de Taëf, comme base du consensus national qui prévaut depuis sa conclusion en 1989. Elles insistent sur le fait que contrairement à ce qui est dit, la Constitution ne devrait pas être amendée, d’autant que toute modification substantielle de la Loi fondamentale devrait se faire dans un contexte approprié qui n’existe pas pour l’heure au Liban avec le déséquilibre flagrant entre les forces politiques. Aucun amendement ne peut ainsi avoir lieu sous le joug des armes, au risque de voir imposés des changements politiques structurels qui ne seraient pas forcément dans l’intérêt du Liban.
C’est dans ce contexte précis que le pays du Cèdre se prépare à l’échéance présidentielle d’octobre, alors qu’il reste sous influence iranienne et qu’il est de ce fait directement affecté par le conflit américano-iranien. Or l’Iran et les États-Unis ont chacun ses préoccupations pour le moment. L'Iran veut utiliser le pays comme carte de pression dans les négociations sur le nucléaire pour accélérer la conclusion d’un accord, mais les États-Unis, préoccupés par la guerre en Ukraine, ne sont pas pressés de parachever cet accord au regard des pourparlers sécuritaires en cours avec les Russes.
Parallèlement, le président américain Joe Biden est happé par les élections de mi-mandat du Congrès (midterm), alors que la lutte entre les Démocrates et les Républicains fait rage. C’est la raison pour laquelle il a renvoyé le dossier du nucléaire jusqu'après les élections pour éviter tout écueil qui bénéficierait aux Républicains, selon les milieux politiques américains.
L’Iran a au final profité de ce temps mort pour renforcer sa présence au Liban à travers les législatives grâce auxquelles sa milice armée, le Hezbollah, a pratiquement réussi à hisser à la Chambre presque la totalité de ses candidats et à garantir l’accès au Parlement d’une partie de ceux de son allié chrétien, le CPL. L’Iran s’est assuré que les députés chiites se trouvaient bien sous la coupe du tandem Amal-Hezbollah, et a barré la voie à toute percée substantielle des rangs chiites, mais pas à la chute des symboles du régime syrien, s’affirmant de la sorte comme le seul détenteur de la carte libanaise, tout comme la Russie s’est affirmée comme le principal interlocuteur en Syrie.
Mais même si pour l’heure, les priorités de l’Administration Biden sont ailleurs, Washington ne laissera pas le Liban s’effondrer ou tomber sous la coupe de l’Iran, selon des sources occidentales, d’autant que les électeurs libanais et la faiblesse de la mobilisation chiite sont autant de signes indicateurs d’un rejet libanais de l’influence iranienne. Un constat dont le Hezbollah est aussi conscient et qui va le pousser à consolider l’influence de son camp. Il a gagné une première manche à ce niveau dans les élections du président et du bureau de la Chambre, la semaine dernière.
Une façon d’affirmer que le parti n'a pas perdu la bataille électorale qui l'a réduit avec ses alliés à devenir la minorité avec 59 sièges sur 128. Ce recul, le Hezbollah chercherait à le compenser à travers la rue pour pouvoir continuer à fanfaronner en prétendant disposer toujours de la majorité populaire, comme il l'avait fait en 2009, lorsque les forces du 14-Mars avaient remporté la majorité. À l’époque, son numéro 2, Naïm Qassem, avait considéré les élections comme un référendum sur la résistance et avait inventé l'équation de la majorité parlementaire et de la majorité populaire, que le parti remet sur le tapis aujourd’hui et dont il va se servir pour les deux prochaines échéances gouvernementale et présidentielle.
Le Hezbollah cherche toujours à traduire ses acquis en un projet politique qui renforcerait sa présence au pouvoir et notamment la participation des chiites à la prise de décision, donc au choix d’un nouveau président avec l’expiration du mandat de Michel Aoun en octobre prochain. Mais la question que tout le monde se pose au vu de l’effondrement du Liban et de l’échec de ses institutions à mettre en place un plan de sauvetage est la suivante: quel président pour quel Liban?
De sources diplomatiques, on indique que la France devrait réactiver ce dossier après les élections législatives françaises et que celui-ci est parfois évoqué durant des entretiens entre dirigeants arabes et occidentaux. De sources bien informées, on indique à ce sujet que des noms ont commencé à être évoqués parmi ceux de personnalités qui pourraient répondre aux exigences du moment pour diriger le pays. À l’heure actuelle, cinq noms circuleraient, dont le profil de la plupart d’entre eux est lié à l’économie et à la finance. Or, qui choisira le président, et qui disposera du droit de veto? En réponse, des sources diplomatiques soutiennent que les forces intérieures ont perdu le droit de choisir et même le droit de veto, compte tenu de l’ampleur de la crise et de l’échec de la classe politique à proposer des solutions. Cependant, les critères de base pour le président, à part bien sûr sa capacité à jouer le chef d’orchestre pour que le pays soit enfin mis sur les rails d’un redressement, restent la modération, la sagesse, la neutralité et sa bonne relation avec les parties prenantes, pour qu’aucune composante ne s'oppose à lui.
Pour faire plus simple et plus concret, le nouveau président illustrera le nouveau rapport de force dans la région.
Concernant le Liban, celles-ci soulignent le maintien de l’accord de Taëf, comme base du consensus national qui prévaut depuis sa conclusion en 1989. Elles insistent sur le fait que contrairement à ce qui est dit, la Constitution ne devrait pas être amendée, d’autant que toute modification substantielle de la Loi fondamentale devrait se faire dans un contexte approprié qui n’existe pas pour l’heure au Liban avec le déséquilibre flagrant entre les forces politiques. Aucun amendement ne peut ainsi avoir lieu sous le joug des armes, au risque de voir imposés des changements politiques structurels qui ne seraient pas forcément dans l’intérêt du Liban.
C’est dans ce contexte précis que le pays du Cèdre se prépare à l’échéance présidentielle d’octobre, alors qu’il reste sous influence iranienne et qu’il est de ce fait directement affecté par le conflit américano-iranien. Or l’Iran et les États-Unis ont chacun ses préoccupations pour le moment. L'Iran veut utiliser le pays comme carte de pression dans les négociations sur le nucléaire pour accélérer la conclusion d’un accord, mais les États-Unis, préoccupés par la guerre en Ukraine, ne sont pas pressés de parachever cet accord au regard des pourparlers sécuritaires en cours avec les Russes.
Parallèlement, le président américain Joe Biden est happé par les élections de mi-mandat du Congrès (midterm), alors que la lutte entre les Démocrates et les Républicains fait rage. C’est la raison pour laquelle il a renvoyé le dossier du nucléaire jusqu'après les élections pour éviter tout écueil qui bénéficierait aux Républicains, selon les milieux politiques américains.
L’Iran a au final profité de ce temps mort pour renforcer sa présence au Liban à travers les législatives grâce auxquelles sa milice armée, le Hezbollah, a pratiquement réussi à hisser à la Chambre presque la totalité de ses candidats et à garantir l’accès au Parlement d’une partie de ceux de son allié chrétien, le CPL. L’Iran s’est assuré que les députés chiites se trouvaient bien sous la coupe du tandem Amal-Hezbollah, et a barré la voie à toute percée substantielle des rangs chiites, mais pas à la chute des symboles du régime syrien, s’affirmant de la sorte comme le seul détenteur de la carte libanaise, tout comme la Russie s’est affirmée comme le principal interlocuteur en Syrie.
Mais même si pour l’heure, les priorités de l’Administration Biden sont ailleurs, Washington ne laissera pas le Liban s’effondrer ou tomber sous la coupe de l’Iran, selon des sources occidentales, d’autant que les électeurs libanais et la faiblesse de la mobilisation chiite sont autant de signes indicateurs d’un rejet libanais de l’influence iranienne. Un constat dont le Hezbollah est aussi conscient et qui va le pousser à consolider l’influence de son camp. Il a gagné une première manche à ce niveau dans les élections du président et du bureau de la Chambre, la semaine dernière.
Une façon d’affirmer que le parti n'a pas perdu la bataille électorale qui l'a réduit avec ses alliés à devenir la minorité avec 59 sièges sur 128. Ce recul, le Hezbollah chercherait à le compenser à travers la rue pour pouvoir continuer à fanfaronner en prétendant disposer toujours de la majorité populaire, comme il l'avait fait en 2009, lorsque les forces du 14-Mars avaient remporté la majorité. À l’époque, son numéro 2, Naïm Qassem, avait considéré les élections comme un référendum sur la résistance et avait inventé l'équation de la majorité parlementaire et de la majorité populaire, que le parti remet sur le tapis aujourd’hui et dont il va se servir pour les deux prochaines échéances gouvernementale et présidentielle.
Le Hezbollah cherche toujours à traduire ses acquis en un projet politique qui renforcerait sa présence au pouvoir et notamment la participation des chiites à la prise de décision, donc au choix d’un nouveau président avec l’expiration du mandat de Michel Aoun en octobre prochain. Mais la question que tout le monde se pose au vu de l’effondrement du Liban et de l’échec de ses institutions à mettre en place un plan de sauvetage est la suivante: quel président pour quel Liban?
De sources diplomatiques, on indique que la France devrait réactiver ce dossier après les élections législatives françaises et que celui-ci est parfois évoqué durant des entretiens entre dirigeants arabes et occidentaux. De sources bien informées, on indique à ce sujet que des noms ont commencé à être évoqués parmi ceux de personnalités qui pourraient répondre aux exigences du moment pour diriger le pays. À l’heure actuelle, cinq noms circuleraient, dont le profil de la plupart d’entre eux est lié à l’économie et à la finance. Or, qui choisira le président, et qui disposera du droit de veto? En réponse, des sources diplomatiques soutiennent que les forces intérieures ont perdu le droit de choisir et même le droit de veto, compte tenu de l’ampleur de la crise et de l’échec de la classe politique à proposer des solutions. Cependant, les critères de base pour le président, à part bien sûr sa capacité à jouer le chef d’orchestre pour que le pays soit enfin mis sur les rails d’un redressement, restent la modération, la sagesse, la neutralité et sa bonne relation avec les parties prenantes, pour qu’aucune composante ne s'oppose à lui.
Pour faire plus simple et plus concret, le nouveau président illustrera le nouveau rapport de force dans la région.
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