©L'accès à la Place des martyrs est coupé par des voitures.
Place des martyrs, ils étaient une cinquantaine de personnes à bloquer la route pour protester contre la flambée du dollar et la détérioration continue du niveau de vie des Libanais, dans un pays où le salaire minimum est devenu l'équivalent d'une vingtaine de dollars.
Plus que la colère contre une situation qui échappe à tout contrôle du fait d'un laxisme officiel criminel, c'est une grosse amertume que laisse échapper la poignée de personnes rassemblées non loin de la mosquée Al-Amine, au centre-ville. «Mais où est le peuple?» s'interroge Abou Ali d'une voix à peine audible. La réponse vient de Zahed, un habitant de Baalbek, installé à Beyrouth. «Ce sont les partis au pouvoir qui font tout pour empêcher une reprise du mouvement de protestation du 17 octobre 2019», tente-t-il de justifier. «Lorsque les appels à une Journée de la colère ont commencé à être lancés vendredi et samedi, plusieurs familles se sont apprêtées à descendre dans la rue à 6h, chacune dans son quartier, pour fermer pacifiquement les routes. Or les partis nous ont devancés. Ils ont bloqué dès 5h plusieurs artères avec des pneus brûlés. Les familles ont eu peur pour elles et pour leurs enfants et sont restées terrées chez elles», explique-t-il.
Pour lui, il est incontestable que tant que «les partisans des partis politiques et communautaires n'ont pas un sursaut de conscience, le peuple ne réussira pas à déloger la classe politique pour pouvoir mettre le pays sur la voie d'un redressement». Il est particulièrement monté contre le Hezbollah «dont je suis pourtant issu et dont l'un des partisans m'a violemment pris à partie». «Cet épaule a été pendant des années la camarade de mon arme de combattant», crie-t-il en donnant des tapes sur son épaule droite. «J'ai tenté de lui expliquer que c'est le sort du pays, de nous tous qui est en jeu, qu'il doit agir et réagir en se plaçant sous le drapeau libanais et non sous celui de son parti, mais rien à faire», s'indigne ce cinquantenaire au teint basané.
Ziad Beydoun, qui a donné lecture du communiqué de la Thawra est plus optimiste et se dit persuadé que le mouvement de protestation va reprendre «même si ce n'est pas avec la même intensité qu'octobre 2019». «Aujourd'hui, c'est un cri de douleur que nous lançons», confie-t-il, en expliquant qu'ils étaient une cinquantaine de personnes qui se sont répartis entre le Ring, la Place des martyrs et Saïfi pour bloquer les routes.
La place est tristement vide autour du poing de la Thawra.
La place où se dresse la poignée de la Thawra est tristement vide. Abou Ali la contemple longuement. «Le peuple dort. Il est politisé et ne va pas bouger. Il s'est adapté à cette situation, au prix de la bonbonne de gaz qui avoisinne les 400 000 livres. Malheureusement le Liban n'existe plus. Que Dieu ait pitié de son âme», lâche-t-il, sans cacher sa déception.
Signe que l'appel à une Journée de la colère ne fait pas peur aux officiels, plongés dans leurs guerres larvées, la présence policière est presque inexistance. Place des martyrs, du côté de la mosquée, deux agents des FSI sont postés. L'un écoute le communiqué de presse lu par Ziad Beydoun, l'autre organise la circulation particulièrement fluide en cette matinée.
Un peu plus loin, du côté de l'hôtel Le Gray, un troisième est également occupé à organisé la circulation. Du côté de Saïfi, ils sont à peine une dizaine à avoir bloqué la route avec des pneus enflammés que les agents de l'ordre ont vite fait déteindre, avant de rouvrir la voie devant les quelques voitures qui passent.
La grave détérioration de la situation socio-économique au Liban a provoqué lundi matin un vaste mouvement de protestation dans plusieurs villes et localités à travers le pays.
A Beyrouth, plusieurs routes ont été fermées à la circulation au moyen de pneus enflammés, notamment à Mazraa, Cola, Tarik Jedidé, devant la Cité sportive Camille Chamoun, Berbir, Kaskas, Verdun (devant la Maison druze), le centre-ville (à la place des Martyrs, devant la mosquée el-Amine) et Saïfi. Certaines écoles ont fermé leurs portes et l'activité économique tournait au ralenti.
A l'entrée nord de Beyrouth, des manifestants ont fermé l'autoroute de Zouk, au niveau du Marché du Pont, sur la voie menant à Beyrouth. La circulation a été déviée sur la voie maritime, en direction de la capitale, mais un important embouteillage est signalé dans le secteur.
Les principaux axes routiers et les places publiques ont également été fermées à Tripoli, à Taalbaya et Marj (dans le secteur de Zahlé) ainsi qu'à Saïda où l'armée a cependant rétabli rapidement la circulation au rond-point Elia.
Ce mouvement de protestation, qui ne s'accompagne pas d'une vaste mobilisation populaire comme ce fut le cas en octobre 2019, intervient alors que le taux de change du dollar par rapport à la libre libanaise a dépassé la barre de 25 000 LL, provoquant une flambée vertigineuse et incontrôlée des prix.
Plus que la colère contre une situation qui échappe à tout contrôle du fait d'un laxisme officiel criminel, c'est une grosse amertume que laisse échapper la poignée de personnes rassemblées non loin de la mosquée Al-Amine, au centre-ville. «Mais où est le peuple?» s'interroge Abou Ali d'une voix à peine audible. La réponse vient de Zahed, un habitant de Baalbek, installé à Beyrouth. «Ce sont les partis au pouvoir qui font tout pour empêcher une reprise du mouvement de protestation du 17 octobre 2019», tente-t-il de justifier. «Lorsque les appels à une Journée de la colère ont commencé à être lancés vendredi et samedi, plusieurs familles se sont apprêtées à descendre dans la rue à 6h, chacune dans son quartier, pour fermer pacifiquement les routes. Or les partis nous ont devancés. Ils ont bloqué dès 5h plusieurs artères avec des pneus brûlés. Les familles ont eu peur pour elles et pour leurs enfants et sont restées terrées chez elles», explique-t-il.
Pour lui, il est incontestable que tant que «les partisans des partis politiques et communautaires n'ont pas un sursaut de conscience, le peuple ne réussira pas à déloger la classe politique pour pouvoir mettre le pays sur la voie d'un redressement». Il est particulièrement monté contre le Hezbollah «dont je suis pourtant issu et dont l'un des partisans m'a violemment pris à partie». «Cet épaule a été pendant des années la camarade de mon arme de combattant», crie-t-il en donnant des tapes sur son épaule droite. «J'ai tenté de lui expliquer que c'est le sort du pays, de nous tous qui est en jeu, qu'il doit agir et réagir en se plaçant sous le drapeau libanais et non sous celui de son parti, mais rien à faire», s'indigne ce cinquantenaire au teint basané.
Ziad Beydoun, qui a donné lecture du communiqué de la Thawra est plus optimiste et se dit persuadé que le mouvement de protestation va reprendre «même si ce n'est pas avec la même intensité qu'octobre 2019». «Aujourd'hui, c'est un cri de douleur que nous lançons», confie-t-il, en expliquant qu'ils étaient une cinquantaine de personnes qui se sont répartis entre le Ring, la Place des martyrs et Saïfi pour bloquer les routes.
La place est tristement vide autour du poing de la Thawra.
La place où se dresse la poignée de la Thawra est tristement vide. Abou Ali la contemple longuement. «Le peuple dort. Il est politisé et ne va pas bouger. Il s'est adapté à cette situation, au prix de la bonbonne de gaz qui avoisinne les 400 000 livres. Malheureusement le Liban n'existe plus. Que Dieu ait pitié de son âme», lâche-t-il, sans cacher sa déception.
Signe que l'appel à une Journée de la colère ne fait pas peur aux officiels, plongés dans leurs guerres larvées, la présence policière est presque inexistance. Place des martyrs, du côté de la mosquée, deux agents des FSI sont postés. L'un écoute le communiqué de presse lu par Ziad Beydoun, l'autre organise la circulation particulièrement fluide en cette matinée.
Un peu plus loin, du côté de l'hôtel Le Gray, un troisième est également occupé à organisé la circulation. Du côté de Saïfi, ils sont à peine une dizaine à avoir bloqué la route avec des pneus enflammés que les agents de l'ordre ont vite fait déteindre, avant de rouvrir la voie devant les quelques voitures qui passent.
La grave détérioration de la situation socio-économique au Liban a provoqué lundi matin un vaste mouvement de protestation dans plusieurs villes et localités à travers le pays.
A Beyrouth, plusieurs routes ont été fermées à la circulation au moyen de pneus enflammés, notamment à Mazraa, Cola, Tarik Jedidé, devant la Cité sportive Camille Chamoun, Berbir, Kaskas, Verdun (devant la Maison druze), le centre-ville (à la place des Martyrs, devant la mosquée el-Amine) et Saïfi. Certaines écoles ont fermé leurs portes et l'activité économique tournait au ralenti.
A l'entrée nord de Beyrouth, des manifestants ont fermé l'autoroute de Zouk, au niveau du Marché du Pont, sur la voie menant à Beyrouth. La circulation a été déviée sur la voie maritime, en direction de la capitale, mais un important embouteillage est signalé dans le secteur.
Les principaux axes routiers et les places publiques ont également été fermées à Tripoli, à Taalbaya et Marj (dans le secteur de Zahlé) ainsi qu'à Saïda où l'armée a cependant rétabli rapidement la circulation au rond-point Elia.
Ce mouvement de protestation, qui ne s'accompagne pas d'une vaste mobilisation populaire comme ce fut le cas en octobre 2019, intervient alors que le taux de change du dollar par rapport à la libre libanaise a dépassé la barre de 25 000 LL, provoquant une flambée vertigineuse et incontrôlée des prix.
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