©Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et son homologue irakien Fuad Hussein à Téhéran, le 13 avril 2022. Les autorités iraniennes s'étaient prononcés en faveur d'un gouvernement "d'union nationale", affirmant que le temps n'était pas venu pour un gouvernement majoritaire en Irak. (AFP)
L'échec du leader chiite Moqtada el Sadr à former un gouvernement excluant les partis pro-iraniens et la démission de ses députés a mené à un renouvellement du Parlement irakien. Soixante-quatre nouveaux députés ont prêté serment jeudi pour remplacer les députés démissionnaires, les candidats étant arrivés en seconde position aux élections législatives de 2021 héritant de leurs postes. Le Cadre de Coordination, coalition de forces pro-Iran, compte à présent 130 sur 329 députés à l'Assemblée, ce qui le place en position de force pour former un gouvernement et nommer un Président de la République.
Grand vainqueur des élections législatives de 2021, la coalition menée par Moqtada el Sadr a échoué à former un gouvernement majoritaire. Suite à cela, les députés du courant sadriste ont annoncé leur démission, amenant à un remaniement du Parlement. (AFP)
Soixante-quatre nouveaux députés ont prêté serment jeudi au Parlement irakien pour remplacer les élus démissionnaires du leader Moqtada Sadr, faisant d'une coalition de partis chiites pro-Iran la force la plus importante dans l'hémicycle, selon un décompte de l'AFP.
L'Irak est en plein marasme politique depuis les élections d'octobre 2021. Les partis chiites, majoritaires, ne sont pas parvenus à doter le pays d'un nouveau chef de gouvernement. La crise s'est accentuée le 12 juin avec la démission des 73 élus du courant du clerc chiite Moqtada Sadr. Il signifiait ainsi protester contre l'inertie.
À la suite de cette démission collective, les candidats arrivés en deuxième position lors des législatives ont hérité des sièges laissés vacants. Au total, 64 de ces nouveaux parlementaires ont prêté serment lors d'une séance extraordinaire jeudi, a constaté un correspondant de l'AFP.
Sur les 73 sièges vacants, une quarantaine est revenue à des membres du Cadre de coordination, d'après un calcul effectué par l'AFP. Cette coalition disposerait à présent d'environ 130 sièges sur les 329 que compte l'Assemblée. Aucun chiffre officiel n'a été diffusé par les services du Parlement.
Un possible retour des violences
Doté d'une grande popularité, notamment dans le sud du pays, le dirigeant chiite Moqtada el Sadr pourrait plonger le pays dans le chaos sécuritaire si le prochain gouvernement est dominé par les forces pro-iraniennes. (AFP)
Cette majorité relative donne au Cadre de coordination un poids supplémentaire dans le processus de désignation du nouveau Premier ministre que l'Irak attend depuis les législatives il y a plus de huit mois.
L'incontournable Moqtada Sadr était sorti grand gagnant de ce scrutin. Il avait alors engagé un bras de fer avec ses adversaires du Cadre de coordination, qui représentent l'autre pôle du chiisme politique irakien.
Allié à des forces sunnites et kurdes, Moqtada Sadr entendait briser la tradition qui voulait que toutes les forces chiites soient parties prenantes dans un "gouvernement de consensus". Il désirait un "gouvernement majoritaire" qui aurait repoussé le Cadre de coordination dans l'opposition. En vain.
Mais la démission de ses députés ne signifie pas une mise en retrait complète de Moqtada Sadr, estime le politologue Hamzeh Hadad qui met en garde contre "l'instabilité, surtout si les sadristes n'obtiennent pas de postes au sein de l'exécutif".
Faute de majorité claire et de consensus, le Parlement a échoué par trois fois depuis le début de l'année à organiser l'élection du président de la République, première étape avant la désignation du Premier ministre et la formation du gouvernement. Tous les délais impartis par la Constitution ont été dépassés.
Avec AFP
Grand vainqueur des élections législatives de 2021, la coalition menée par Moqtada el Sadr a échoué à former un gouvernement majoritaire. Suite à cela, les députés du courant sadriste ont annoncé leur démission, amenant à un remaniement du Parlement. (AFP)
Soixante-quatre nouveaux députés ont prêté serment jeudi au Parlement irakien pour remplacer les élus démissionnaires du leader Moqtada Sadr, faisant d'une coalition de partis chiites pro-Iran la force la plus importante dans l'hémicycle, selon un décompte de l'AFP.
L'Irak est en plein marasme politique depuis les élections d'octobre 2021. Les partis chiites, majoritaires, ne sont pas parvenus à doter le pays d'un nouveau chef de gouvernement. La crise s'est accentuée le 12 juin avec la démission des 73 élus du courant du clerc chiite Moqtada Sadr. Il signifiait ainsi protester contre l'inertie.
À la suite de cette démission collective, les candidats arrivés en deuxième position lors des législatives ont hérité des sièges laissés vacants. Au total, 64 de ces nouveaux parlementaires ont prêté serment lors d'une séance extraordinaire jeudi, a constaté un correspondant de l'AFP.
Sur les 73 sièges vacants, une quarantaine est revenue à des membres du Cadre de coordination, d'après un calcul effectué par l'AFP. Cette coalition disposerait à présent d'environ 130 sièges sur les 329 que compte l'Assemblée. Aucun chiffre officiel n'a été diffusé par les services du Parlement.
Un possible retour des violences
Doté d'une grande popularité, notamment dans le sud du pays, le dirigeant chiite Moqtada el Sadr pourrait plonger le pays dans le chaos sécuritaire si le prochain gouvernement est dominé par les forces pro-iraniennes. (AFP)
Cette majorité relative donne au Cadre de coordination un poids supplémentaire dans le processus de désignation du nouveau Premier ministre que l'Irak attend depuis les législatives il y a plus de huit mois.
L'incontournable Moqtada Sadr était sorti grand gagnant de ce scrutin. Il avait alors engagé un bras de fer avec ses adversaires du Cadre de coordination, qui représentent l'autre pôle du chiisme politique irakien.
Allié à des forces sunnites et kurdes, Moqtada Sadr entendait briser la tradition qui voulait que toutes les forces chiites soient parties prenantes dans un "gouvernement de consensus". Il désirait un "gouvernement majoritaire" qui aurait repoussé le Cadre de coordination dans l'opposition. En vain.
Mais la démission de ses députés ne signifie pas une mise en retrait complète de Moqtada Sadr, estime le politologue Hamzeh Hadad qui met en garde contre "l'instabilité, surtout si les sadristes n'obtiennent pas de postes au sein de l'exécutif".
Faute de majorité claire et de consensus, le Parlement a échoué par trois fois depuis le début de l'année à organiser l'élection du président de la République, première étape avant la désignation du Premier ministre et la formation du gouvernement. Tous les délais impartis par la Constitution ont été dépassés.
Avec AFP
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