Malgré son jeune âge (30 ans), Jackie Chamoun a pris la décision de mettre un terme à sa carrière de skieuse depuis quelques années maintenant. Désormais mariée à Christian Karembeu (champion du monde avec l’équipe de France de football en 1998) et mère de deux enfants, la championne de ski est revenue, à la demande d'Ici Beyrouth, sur sa carrière, tout en faisant un état des lieux de ce sport au niveau libanais.
Jackie Chamoun a chaussé les skis pour la première fois très jeune. « J’ai commencé à l'âge de trois ans au Liban, à l’académie Ski Passion dirigée par mon oncle Carlos Fenianos, confie-t-elle. À 12 ans, ce qui avait commencé comme un simple hobby s’est transformé en passion. »
La progression constante de ses performances dans les compétitions locales durant les années 2000 lui permet de représenter avec brio le Liban dans des compétitions internationales. Point d’orgue de cette réussite, les médailles d’argent (slalom) et de bronze (slalom géant) décrochées aux Championnats d’Asie en 2008.
Elle participe aussi à une compétition regroupant des nations de second plan dans l’échiquier du ski mondial en Serbie, où elle connaît une réussite conséquente (deuxième place dans le slalom et troisième place du slalom géant). Ses différentes performances sur la scène continentale et internationale lui pavent la voie à deux reprises à des qualifications aux jeux Olympiques en 2010 (Vancouver) et en 2014 (Sotchi). 54e du slalom en 2010, la native de Deir el-Qamar fait son entrée dans le top 50 du gratin mondial en 2014 (47e) dans cette même discipline. Elle avait déjà réussi la gageure de terminer 47e au slalom des Championnats du monde de 2009 à Val d’Isère à tout juste 18 ans.
Des performances excellentes
Ses performances peuvent être considérées, à juste titre, comme étant excellentes pour un petit pays comme le Liban, surtout si on les compare avec celles des Libanais dans le sport individuel le plus populaire et médiatique mondialement – le tennis – où aucun Libanais ou Libanaise n’a intégré le top 50 des classements ATP ou WTA et encore moins réussi à se qualifier pour un tournoi du Grand Chelem. Ces compétitions accordent aux meilleurs joueurs du monde 128 places qualificatives (en fonction du classement mondial et à l’issue de qualifications) au cours de chaque tournoi. Cette comparaison est toutefois à relativiser du fait que le Comité international olympique et la Fédération internationale de ski tentent de favoriser la présence de petites nations au cours des Jeux olympiques et des championnats du monde (qui se tiennent respectivement tous les quatre et deux ans) et limitent le nombre de places accordées aux grandes nations. Ce qui est moins le cas dans les diverses épreuves de la Coupe du monde de ski annuelle (environ 10 courses annuelles par discipline).
Pour Jackie Chamoun, il est difficile de faire mieux à l’échelle internationale du fait de problèmes aussi bien conjoncturels que structurels. Conjoncturels d’abord, car si « la Fédération actuelle essaie de faire évoluer les choses positivement au Liban, beaucoup de choses restent encore à faire. Si des stages internationaux sont organisés pour les meilleurs skieurs, ceux-ci ne sont cependant qu’occasionnels. » Concernant les problèmes structurels, elle explique qu'en raison des « conditions météorologiques, la saison de ski au Liban est courte. De plus, comme dans tout pays chaud, la neige est molle, ce qui n’est pas optimal pour la pratique du ski de haut niveau. »
La championne souligne que la création de pistes dédiées aux meilleurs skieurs locaux contribuerait à leur progression. « Les champions locaux ne skient que le week-end car il n’y aucune structure de sport-études au Liban, et ne peuvent donc pas envisager de basculer dans le professionnalisme tout en grandissant au pays du Cèdre », dit-elle. Elle déplore qu’aujourd’hui, « des pays aux climats quasi similaires à celui du Liban, tels que l’Iran et Chypre, sont plus performants sur la scène internationale du ski alpin ». Ceci prouve bien, selon elle, que le potentiel de ce sport au Liban pourrait être optimisé.
Jackie Chamoun pense que structurellement, « le Liban a plus vocation à produire des champions locaux en basketball, en football et en tennis », mais elle n’exclut pas la possibilité « de voir des brillants skieurs libanais émerger dans les années à venir, même s'il s'agira de Libanais de l’étranger ».
Une reconversion dans la mode
L’absence de perspective de professionnalisation au Liban a poussé Jackie Chamoun à poursuivre ses études supérieures et se lancer dans une carrière en management du sport. Après une licence à la Glion institute of Higher Education, elle travaille près de cinq ans chez l’horloger Rolex, en Suisse, de 2013 à 2017, Rolex étant un annonceur et détenteur de droits marketing importants dans le tennis, le golf, la formule 1, la voile et l’équitation.
Aujourd’hui, la championne a quelque peu troqué le sport pour la mode en créant sa propre marque, The Upper Hand, qui propose « une ligne de vêtements 100 % organique et qui tisse notamment des partenariats avec des ONG ». « Aujourd’hui, nous travaillons avec deux ONG libanaise et nous n’excluons pas d’élargir notre réseau à d’autres ONG internationale », ajoute-t-elle, avant de souligner le fait que pour chaque article vendu, 5 dollars sont reversés à des ONG.
La sportive ne perd pas pour autant le contact avec le ski libanais. « Je suis, la présidente du club de ski des Cèdres, qui avait été créé par mon grand-oncle Dany Chamoun et qui propose aussi bien des activités de ski alpin que de ski de fond », précise-t-elle.
Pour conclure, Jackie Chamoun confie qu’elle n’exclut pas « à plus long terme de s’impliquer dans les activités de la Fédération libanaise de ski ». Sa double casquette d’ancienne skieuse – qui comprend donc les aspects techniques de ce sport – et d'experte en management du sport – qui lui permet de prendre les bonnes mesures en vue de préparer le terrain à une professionnalisation des champions locaux – en font une excellente option, fort prometteuse, pour que le pays du Cèdre puisse enregistrer de meilleures performances à l'avenir.
Jackie Chamoun a chaussé les skis pour la première fois très jeune. « J’ai commencé à l'âge de trois ans au Liban, à l’académie Ski Passion dirigée par mon oncle Carlos Fenianos, confie-t-elle. À 12 ans, ce qui avait commencé comme un simple hobby s’est transformé en passion. »
La progression constante de ses performances dans les compétitions locales durant les années 2000 lui permet de représenter avec brio le Liban dans des compétitions internationales. Point d’orgue de cette réussite, les médailles d’argent (slalom) et de bronze (slalom géant) décrochées aux Championnats d’Asie en 2008.
Elle participe aussi à une compétition regroupant des nations de second plan dans l’échiquier du ski mondial en Serbie, où elle connaît une réussite conséquente (deuxième place dans le slalom et troisième place du slalom géant). Ses différentes performances sur la scène continentale et internationale lui pavent la voie à deux reprises à des qualifications aux jeux Olympiques en 2010 (Vancouver) et en 2014 (Sotchi). 54e du slalom en 2010, la native de Deir el-Qamar fait son entrée dans le top 50 du gratin mondial en 2014 (47e) dans cette même discipline. Elle avait déjà réussi la gageure de terminer 47e au slalom des Championnats du monde de 2009 à Val d’Isère à tout juste 18 ans.
Des performances excellentes
Ses performances peuvent être considérées, à juste titre, comme étant excellentes pour un petit pays comme le Liban, surtout si on les compare avec celles des Libanais dans le sport individuel le plus populaire et médiatique mondialement – le tennis – où aucun Libanais ou Libanaise n’a intégré le top 50 des classements ATP ou WTA et encore moins réussi à se qualifier pour un tournoi du Grand Chelem. Ces compétitions accordent aux meilleurs joueurs du monde 128 places qualificatives (en fonction du classement mondial et à l’issue de qualifications) au cours de chaque tournoi. Cette comparaison est toutefois à relativiser du fait que le Comité international olympique et la Fédération internationale de ski tentent de favoriser la présence de petites nations au cours des Jeux olympiques et des championnats du monde (qui se tiennent respectivement tous les quatre et deux ans) et limitent le nombre de places accordées aux grandes nations. Ce qui est moins le cas dans les diverses épreuves de la Coupe du monde de ski annuelle (environ 10 courses annuelles par discipline).
Pour Jackie Chamoun, il est difficile de faire mieux à l’échelle internationale du fait de problèmes aussi bien conjoncturels que structurels. Conjoncturels d’abord, car si « la Fédération actuelle essaie de faire évoluer les choses positivement au Liban, beaucoup de choses restent encore à faire. Si des stages internationaux sont organisés pour les meilleurs skieurs, ceux-ci ne sont cependant qu’occasionnels. » Concernant les problèmes structurels, elle explique qu'en raison des « conditions météorologiques, la saison de ski au Liban est courte. De plus, comme dans tout pays chaud, la neige est molle, ce qui n’est pas optimal pour la pratique du ski de haut niveau. »
La championne souligne que la création de pistes dédiées aux meilleurs skieurs locaux contribuerait à leur progression. « Les champions locaux ne skient que le week-end car il n’y aucune structure de sport-études au Liban, et ne peuvent donc pas envisager de basculer dans le professionnalisme tout en grandissant au pays du Cèdre », dit-elle. Elle déplore qu’aujourd’hui, « des pays aux climats quasi similaires à celui du Liban, tels que l’Iran et Chypre, sont plus performants sur la scène internationale du ski alpin ». Ceci prouve bien, selon elle, que le potentiel de ce sport au Liban pourrait être optimisé.
Jackie Chamoun pense que structurellement, « le Liban a plus vocation à produire des champions locaux en basketball, en football et en tennis », mais elle n’exclut pas la possibilité « de voir des brillants skieurs libanais émerger dans les années à venir, même s'il s'agira de Libanais de l’étranger ».
Une reconversion dans la mode
L’absence de perspective de professionnalisation au Liban a poussé Jackie Chamoun à poursuivre ses études supérieures et se lancer dans une carrière en management du sport. Après une licence à la Glion institute of Higher Education, elle travaille près de cinq ans chez l’horloger Rolex, en Suisse, de 2013 à 2017, Rolex étant un annonceur et détenteur de droits marketing importants dans le tennis, le golf, la formule 1, la voile et l’équitation.
Aujourd’hui, la championne a quelque peu troqué le sport pour la mode en créant sa propre marque, The Upper Hand, qui propose « une ligne de vêtements 100 % organique et qui tisse notamment des partenariats avec des ONG ». « Aujourd’hui, nous travaillons avec deux ONG libanaise et nous n’excluons pas d’élargir notre réseau à d’autres ONG internationale », ajoute-t-elle, avant de souligner le fait que pour chaque article vendu, 5 dollars sont reversés à des ONG.
La sportive ne perd pas pour autant le contact avec le ski libanais. « Je suis, la présidente du club de ski des Cèdres, qui avait été créé par mon grand-oncle Dany Chamoun et qui propose aussi bien des activités de ski alpin que de ski de fond », précise-t-elle.
Pour conclure, Jackie Chamoun confie qu’elle n’exclut pas « à plus long terme de s’impliquer dans les activités de la Fédération libanaise de ski ». Sa double casquette d’ancienne skieuse – qui comprend donc les aspects techniques de ce sport – et d'experte en management du sport – qui lui permet de prendre les bonnes mesures en vue de préparer le terrain à une professionnalisation des champions locaux – en font une excellente option, fort prometteuse, pour que le pays du Cèdre puisse enregistrer de meilleures performances à l'avenir.
Lire aussi
Commentaires