TDF: avantage van Aert dans le sprint
©Le Belge Wout Van Aert (au centre) remporte la 8e étape du Tour de France devant l'Australien Michael Matthews (à gauche) et le Slovène Tadej Pogacar (à droite), samedi à Lausanne. Thomas Samson/AFP
Avantage van Aert ! Le Belge, porteur du maillot vert, a gagné la 8e étape du Tour de France dans un sprint disputé par le maillot jaune, le Slovène Tadej Pogacar, samedi à Lausanne.

Pogacar, vainqueur des deux étapes précédentes, a dû s'incliner cette fois. Mais sa troisième place lui vaut de prendre 4 secondes supplémentaires et de porter son avance au classement général à 39 secondes sur le Danois Jonas Vingegaard.

Pour le Slovène, double tenant du titre, qui a passé une journée tranquille, la menace est venue hors de la course proprement dite: un de ses équipiers, le Norvégien Vegard Stake Laengen, a quitté le Tour à cause d'un test positif au covid-19.

Car le Tour a été rattrapé par la nouvelle vague du coronavirus. Outre Laengen, un autre coureur, le Français Geoffrey Bouchard, a dû lui aussi s'en aller pour le même motif. Chaque équipe multiplie les tests de détection pour parer au danger mais la menace se précise.

Une maxi-chute en début d'étape

"Le covid n'est pas mon rival", a commenté Pogacar après l'arrivée. "C'est juste un facteur qui affecte les choses. Mes adversaires sont d'abord les Jumbo et les Ineos".

Dans cette étape de 186,3 kilomètres, un danger plus immédiat a rappelé les risques encourus à tout moment. Neuf kilomètres après le départ de Dole, une maxi-chute a jeté à terre ou retardé de nombreux coureurs (Pogacar, G. Thomas, Roglic, Quintana, Schachmann, Bardet, Gaudu, etc.). Le peloton, à l'initiative de l'équipe UAE du maillot jaune, a ralenti l'allure pour permettre le retour des retardataires.

L'épisode a modifié les stratégies d'équipes et privé les spectateurs de la bataille habituelle en début d'étape pour prendre l'échappée. Le trio, en avant dès le 7e kilomètre, a pris le large et ouvert la route menant vers la Suisse.

L'Italien Mattia Cattaneo, le Britannique Fred Wright et le Belge Frederik Frison, lequel a été distancé ensuite, ont contraint le peloton à rouler à bonne allure jusqu'à l'approche de Lausanne. Wright, le dernier à résister, n'a été débordé que dans la côte d'arrivée (4,8 km à 4,6 %), à 3500 mètres de la ligne.


Au sprint, van Aert, un temps enfermé, a fini par trouver l'ouverture et devancer sans coupr férir l'Australien Michael Matthews, déjà deuxième jeudi à Longwy.

A égalité avec Pogacar

Ce jour-là, van Aert s'était lancé dans un baroud d'honneur spectaculaire pour défendre son maillot jaune, aux allures de raid suicidaire. La victoire, de ce fait, était revenue à Pogacar. A eux deux, le Belge et le Slovène ont gagné la moitié des étapes courues jusqu'à présent, sans laisser beaucoup d'espace à leurs adversaires.

"L'équipe a travaillé, je devais terminer le boulot", a commenté van Aert. "C'était l'occasion aussi de marquer des points pour le maillot vert", le grand objectif du superman belge qui a marqué les esprit par son coup de force, mardi dernier à Calais.

Pour l'anecdote, van Aert a égalisé avec Pogacar au nombre de succès d'étape dans le Tour (8). Mais le Belge a débuté un an plus tôt (en 2019) dans le Tour par rapport au Slovène.

"J'ai pris plaisir dans la dernière montée", a commenté le maillot jaune. "J'adore ce genre de sprints. Quand j'étais petit, je terminais dernier. Maintenant, je peux rivaliser sur les arrivées en côte. Sur le plat, c'est plus compliqué".

"Aujourd'hui, je me suis peut-être un peu raté, van Aert m'a passé en survitesse", a ajouté le Slovène.

Côté français, Thibaut Pinot a cumulé les malheurs. Victime d'une chute sans gravité apparente dans une montée, il a été heurté au visage quelques instants plus tard par la musette tendue par un assistant d'équipe.

"Une journée compliquée", a reconnu ensuite le Franc-Comtois. "Les sensations n'étaient pas top, pas grand-chose n'allait aujourd'hui".
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