Euro: les Bleues intenables frappent un grand coup d'entrée
©La Française Grace Geyoro (à gauche) marque le quatrième but des bleues, son troisième personnel, contre l'Italie de la gardienne Laura Giuliani (à droite) à l'Euro féminin, dimanche à Rotherham. Franck Fife/AFP
L'équipe de France a délivré un message de puissance pour son entrée en lice à l'Euro féminin, dimanche à Rotherham, roulant avant la mi-temps sur une équipe d'Italie (5-1) brûlée par les étincelles offensives tricolores et l'épatante Grace Geyoro, créditée d'un surprenant triplé.

La pression, quelle pression? Les Bleues, attendues au tournant, ont infligé aux Azzurre le plus gros carton de la première journée, plus large encore que les scores-fleuve réalisés par les Allemandes (4-0), les Norvégiennes et les Espagnoles (4-1) avant elles, en entame du tournoi.

L'étiquette de favorites n'a pas semblé trop lourde à porter pour les Françaises, parties pied au plancher face à des Italiennes submergées par les vagues d'attaques venues de la droite, de la gauche et du centre.

L'équipe de Barbara Bonansea a laissé passer sa chance quand l'ailière-star de la Juve a raté son face-à-face avec Pauline Peyraud-Magnin, gardienne du temple bleu impériale devant sa coéquipière en club (4e).

Car après ce gros frisson, les Bleues ont réchauffé le coeur de leurs supporters disséminés aux quatre coins du petit New York stadium, où quelque 8.500 fans avaient pris place, lançant un quart d'heure américain enflammé avec des buts signés Geyoro (9e) et Marie-Antoinette Katoto (12e).

L'entame aurait encore pu faire plus mal si le poteau n'avait pas repoussé la tentative de "MAK" (15e) après une remise de Delphine Cascarino précédée d'un combo roulette, petit pont et centre de Kadidiatou Diani, intenable sur son aile droite.

"A un moment donné, on n'y croyait pas nous-mêmes sur le banc", en a souri la sélectionneuse Corinne Diacre à la mi-temps sur TF1, surprise par la réussite insolente de ses joueuses.

Les Bleues avaient en effet assuré la victoire avant même la deuxième période, débutée à 5-0. Elles ont en revanche levé le pied et concédé un but évitable de l'entrante Martina Piemonte (76e), puis ont été soulagées par un sauvetage de Selma Bacha et une parade de Peyraud-Magnin dans le temps additionnel.


Diacre confortée

Côté tricolore, une fois n'est pas coutume, l'avalanche de buts n'est pas venue des pieds de Katoto, qui a quand même inscrit son 48e pion de la saison (club et sélection confondues), mais de sa capitaine au Paris SG, Geyoro, auréolée de son premier triplé international.

Après avoir ouvert les vannes d'un succès tranquille, la joueuse de tout juste 25 ans a exploité une déviation de Katoto puis crocheté la gardienne (40e, 4-0), avant de voir triple sur un centre de Sandie Toletti (45e, 5-0).

Le large sourire de Geyoro a effacé le souvenir de ses pleurs, le 21 juin à Clairefontaine, lorsque sa cheville gauche a tourné et que sa présence à l'Euro s'écrivait en pointillés...

Avec cette entame tonitruante, la France balaye le scepticisme né de deux matches de préparation sans grande adversité, contre le Cameroun (4-0) et le Vietnam (7-0), et renforce la position de sa sélectionneuse.

"Pas toujours jugée à sa juste valeur", Corinne Diacre "mérite la confiance de la fédération", a appuyé le patron de la FFF, Noël Le Graët, dans un entretien accordé à L'Equipe et l'AFP avant le coup d'envoi.

Après avoir évoqué une prolongation de contrat jusqu'au Mondial-2023, en début de semaine, le dirigeant a tenu à nuancer. "Non, non, on discute toujours. Quel que soit le contrat, tant qu'il n'est pas signé ce n'est jamais fait."

Si l'élan impulsé dimanche venait à se confirmer, l'avenir de Diacre s'éclaircirait encore davantage. En attendant, la France survole son groupe devant l'Islande et la Belgique (qui ont fait match nul 1-1 un peu plus tôt dimanche), l'Italie fermant la marche. Et le rêve d'un premier titre, le 31 juillet à Wembley, demeure intact.
Commentaires
  • Aucun commentaire