La fumée qui se dégage de l’incendie au pied des silos de Beyrouth n’est pas nocive, selon des experts interrogés par Ici Beyrouth.
Depuis samedi, les grains de maïs et de blé entassés au pied des silos depuis la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, brûlent. La fumée qui s'en dégage fait craindre des émanations nocives qui viennent s’ajouter à celles provenant des générateurs, des moyens de transports…
Or il n’y a pas lieu de s’inquiéter, «puisque la combustion est complète», comme l’affirme à Ici Beyrouth Mohammad Abiad, conseiller du ministre de l’Environnement et chercheur à l’Université américaine de Beyrouth. «Il n’existe pas de produits chimiques stockés près du port», rassure-t-il, soulignant que l’armée «a scanné et nettoyé toutes traces de produits chimiques et autres acides autour de la zone entourant les silos».
Se penchant sur les incendies observés près des silos depuis quelques jours, M. Abiad estime qu’ils ne sont pas «volontaires». «Le taux élevé d’amidon contenu dans les grains de maïs combiné à l’humidité élevée forment une couche isolante, explique-t-il. Ce qui rend le milieu sous-jacent hermétiquement fermé. Cela déclenche une digestion anaérobie, également appelée fermentation. Il s’agit d’une réaction dite exothermique, c’est-à-dire qui dégage de la chaleur.»
Même son de cloche chez Najat Saliba, députée et experte en sciences environnementales. «Les températures générées par la fermentation peuvent atteindre des seuils élevés, souligne-t-elle à Ici Beyrouth. La fermentation dégage tellement de chaleur que les grains s’enflamment. C’est un phénomène assez commun qui s’appelle inflammation spontanée. Des cas similaires ont été recensés à travers le monde, notamment au Japon.»
Concernant le risque de pollution de l’air qui pourrait résulter de ces incendies, M. Abiad note que «tant que la combustion est complète (c’est-à-dire qu’il y a un équilibre du triangle du feu, dans le sens où on dispose d’autant d’oxygène que de matières brûlées), elle ne dégage que du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d’eau (H2O)». «On ne risque donc pas une pollution de l’air, poursuit-il. La fumée observée de l’incendie confirme cette théorie.»
M. Abiad souligne en outre que le ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’AUB, avaient mené l’an dernier «une étude pour déterminer la composition du blé et du maïs près des silos dans l’objectif d’en faire des combustibles pour se réchauffer». «Selon l’étude, qui respecte les standards ISO et autres critères internationaux, il n’y a aucun danger à brûler ces grains», assure-t-il.
Un cercle vicieux
Les deux experts sont d'accord sur le fait qu'«il ne faut pas essayer d’éteindre le feu». «Mieux vaut attendre qu’il s’éteigne tout seul», insistent-ils, notant que «le fait de l’arroser ne ferait qu’aggraver les choses dans la mesure où l’eau fera accroître le taux d’humidité et pourrait éventuellement entraîner des dégâts de plus grande ampleur». De plus, l’eau à haute pression favoriserait l’éboulement d’une partie des silos qui pourrait se retrouver dans la mer. «Cela entraînera une pollution de la zone aquatique proche du site de l’explosion, puisque les matériaux avec lesquels les silos avaient été construits contiennent des matières toxiques», fait remarquer M. Abiad.
«C’est un cercle vicieux, constatent les deux scientifiques. Le feu augmente le taux d’humidité et la chaleur. Ce qui favorise le processus de fermentation qui fait brûler les grains.»
Najat Saliba note en outre que les forces de l’ordre ont déjà observé au cours des deux années précédentes des feux dans d’autres parties du tas de grains. «Ils étaient mineurs et ont pu être maîtrisés», conclut-elle.
Depuis samedi, les grains de maïs et de blé entassés au pied des silos depuis la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, brûlent. La fumée qui s'en dégage fait craindre des émanations nocives qui viennent s’ajouter à celles provenant des générateurs, des moyens de transports…
Or il n’y a pas lieu de s’inquiéter, «puisque la combustion est complète», comme l’affirme à Ici Beyrouth Mohammad Abiad, conseiller du ministre de l’Environnement et chercheur à l’Université américaine de Beyrouth. «Il n’existe pas de produits chimiques stockés près du port», rassure-t-il, soulignant que l’armée «a scanné et nettoyé toutes traces de produits chimiques et autres acides autour de la zone entourant les silos».
Se penchant sur les incendies observés près des silos depuis quelques jours, M. Abiad estime qu’ils ne sont pas «volontaires». «Le taux élevé d’amidon contenu dans les grains de maïs combiné à l’humidité élevée forment une couche isolante, explique-t-il. Ce qui rend le milieu sous-jacent hermétiquement fermé. Cela déclenche une digestion anaérobie, également appelée fermentation. Il s’agit d’une réaction dite exothermique, c’est-à-dire qui dégage de la chaleur.»
Même son de cloche chez Najat Saliba, députée et experte en sciences environnementales. «Les températures générées par la fermentation peuvent atteindre des seuils élevés, souligne-t-elle à Ici Beyrouth. La fermentation dégage tellement de chaleur que les grains s’enflamment. C’est un phénomène assez commun qui s’appelle inflammation spontanée. Des cas similaires ont été recensés à travers le monde, notamment au Japon.»
Concernant le risque de pollution de l’air qui pourrait résulter de ces incendies, M. Abiad note que «tant que la combustion est complète (c’est-à-dire qu’il y a un équilibre du triangle du feu, dans le sens où on dispose d’autant d’oxygène que de matières brûlées), elle ne dégage que du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d’eau (H2O)». «On ne risque donc pas une pollution de l’air, poursuit-il. La fumée observée de l’incendie confirme cette théorie.»
M. Abiad souligne en outre que le ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’AUB, avaient mené l’an dernier «une étude pour déterminer la composition du blé et du maïs près des silos dans l’objectif d’en faire des combustibles pour se réchauffer». «Selon l’étude, qui respecte les standards ISO et autres critères internationaux, il n’y a aucun danger à brûler ces grains», assure-t-il.
Un cercle vicieux
Les deux experts sont d'accord sur le fait qu'«il ne faut pas essayer d’éteindre le feu». «Mieux vaut attendre qu’il s’éteigne tout seul», insistent-ils, notant que «le fait de l’arroser ne ferait qu’aggraver les choses dans la mesure où l’eau fera accroître le taux d’humidité et pourrait éventuellement entraîner des dégâts de plus grande ampleur». De plus, l’eau à haute pression favoriserait l’éboulement d’une partie des silos qui pourrait se retrouver dans la mer. «Cela entraînera une pollution de la zone aquatique proche du site de l’explosion, puisque les matériaux avec lesquels les silos avaient été construits contiennent des matières toxiques», fait remarquer M. Abiad.
«C’est un cercle vicieux, constatent les deux scientifiques. Le feu augmente le taux d’humidité et la chaleur. Ce qui favorise le processus de fermentation qui fait brûler les grains.»
Najat Saliba note en outre que les forces de l’ordre ont déjà observé au cours des deux années précédentes des feux dans d’autres parties du tas de grains. «Ils étaient mineurs et ont pu être maîtrisés», conclut-elle.
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