L’édition 2022 de « Japan Expo », le Salon de la culture japonaise à Paris qui s’ouvre jeudi, arrive en pleine gloire pour le manga, assez audacieux pour rivaliser avec la littérature.
De deux éditions annulées pour cause de pandémie de Covid-19, le Salon Livre Paris, grand-messe du roman, ne s’est pas relevé. Il s’est relancé en avril dans un format plus réduit, et gratuit, le Festival du livre de Paris (90.000 visiteurs, contre 160.000 en 2019).
« Japan Expo », qui dure jusqu’à dimanche, conserve sa formule, dans l’immense Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, avec quelque 140.000 m² d’exposition. Plus de 250.000 visiteurs s’y étaient pressés en juillet 2019.
L’entrée coûte entre 20 euros (pour la journée de vendredi) et 30 euros (dimanche), et 77 euros pour les quatre jours. Ce ticket relativement cher se justifie par le fait que l’événement reste sans équivalent.
Exemple parmi d’autres : l’avant-première du premier épisode de l’anime « Blue Lock », adaptation de ce manga sur le football.
Les visiteurs de Japan Expo sont-ils tous lecteurs de mangas ?
« La grande majorité ! », répond Satoko Inaba, directrice éditoriale de Glénat Manga. « Par exemple, dans les familles qui viennent à Japan Expo, quand les enfants lisent des mangas, leurs parents ne le font pas forcément. Mais les chiffres montrent qu’on touche un lectorat de plus en plus varié ».
Seul regret pour elle et ses confrères éditeurs : ne pas avoir pu faire venir de mangakas nippons. « Les auteurs japonais ne se déplacent pas encore hors de leur pays. Ils ont une autre relation à l’épidémie », explique-t-elle.
C’est l’occasion de promouvoir le manga « Made in France ». Par exemple « Outlaw Players » de Shonen (un pseudonyme), « premier auteur français » à avoir l’honneur d’une prépublication dans un magazine japonais, soulignent les éditions Ki-oon.
Derrière le Japon, la France est le deuxième marché mondial du manga. « On a fait fructifier un terreau fertile », fait valoir Ahmed Agne, cofondateur et directeur éditorial de cette maison.
Il cite la passion ancienne des Français pour l’esthétique japonaise, l’intérêt de la télévision dès les années 1970 pour le dessin animé nippon et la familiarité des lecteurs avec beaucoup de BD.
Selon M. Agne, « la France a été la première à traduire à grande échelle du manga, à la fin des années 90. Le succès ne s’est pas démenti depuis. Maintenant, c’est une lame de fond, avec six années consécutives de croissance à deux chiffres », remarque-t-il.
Déferlement de produits dérivés
Le manga, deuxième segment du marché du livre, est le seul qui continue de progresser après une année 2021 exceptionnelle pour les librairies. Il pèse 23 millions d’exemplaires au premier semestre, contre 29,8 millions pour le roman contemporain, selon l’institut GfK.
En 2020, toujours d’après GfK, 42 % des bandes dessinées vendues en France étaient en mangas. En 2021, 55 %.
Le tome 1 de « Naruto » s’est classé dans le top 10 des livres les mieux vendus de 2021 (275.000 exemplaires). « One Piece » a dépassé les 30 millions d’exemplaires en français depuis le tome 1 en 2000.
Pour départager ces deux stars, éditées respectivement par Kana et Glénat, l’IFOP a mené l’enquête auprès de 3.000 personnes. Résultats à venir lors d’une conférence samedi matin : « Quel est le manga préféré des Français ? »
Pour les inconditionnels de Luffy et des autres pirates de la série « One Piece », le studio Toei livre quelques aperçus de « One Piece Film Red », au cinéma le 10 août.
"Japan Expo", c’est aussi un déferlement de produits dérivés, secteur dans lequel la littérature aurait beaucoup à apprendre. En témoigne le très long « récapitulatif des goodies éditeurs » du site internet spécialisé manga-news.com, bourré de cadeaux et objets à quelques euros.
AFP
De deux éditions annulées pour cause de pandémie de Covid-19, le Salon Livre Paris, grand-messe du roman, ne s’est pas relevé. Il s’est relancé en avril dans un format plus réduit, et gratuit, le Festival du livre de Paris (90.000 visiteurs, contre 160.000 en 2019).
« Japan Expo », qui dure jusqu’à dimanche, conserve sa formule, dans l’immense Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, avec quelque 140.000 m² d’exposition. Plus de 250.000 visiteurs s’y étaient pressés en juillet 2019.
L’entrée coûte entre 20 euros (pour la journée de vendredi) et 30 euros (dimanche), et 77 euros pour les quatre jours. Ce ticket relativement cher se justifie par le fait que l’événement reste sans équivalent.
Exemple parmi d’autres : l’avant-première du premier épisode de l’anime « Blue Lock », adaptation de ce manga sur le football.
Les visiteurs de Japan Expo sont-ils tous lecteurs de mangas ?
« La grande majorité ! », répond Satoko Inaba, directrice éditoriale de Glénat Manga. « Par exemple, dans les familles qui viennent à Japan Expo, quand les enfants lisent des mangas, leurs parents ne le font pas forcément. Mais les chiffres montrent qu’on touche un lectorat de plus en plus varié ».
Seul regret pour elle et ses confrères éditeurs : ne pas avoir pu faire venir de mangakas nippons. « Les auteurs japonais ne se déplacent pas encore hors de leur pays. Ils ont une autre relation à l’épidémie », explique-t-elle.
C’est l’occasion de promouvoir le manga « Made in France ». Par exemple « Outlaw Players » de Shonen (un pseudonyme), « premier auteur français » à avoir l’honneur d’une prépublication dans un magazine japonais, soulignent les éditions Ki-oon.
Derrière le Japon, la France est le deuxième marché mondial du manga. « On a fait fructifier un terreau fertile », fait valoir Ahmed Agne, cofondateur et directeur éditorial de cette maison.
Il cite la passion ancienne des Français pour l’esthétique japonaise, l’intérêt de la télévision dès les années 1970 pour le dessin animé nippon et la familiarité des lecteurs avec beaucoup de BD.
Selon M. Agne, « la France a été la première à traduire à grande échelle du manga, à la fin des années 90. Le succès ne s’est pas démenti depuis. Maintenant, c’est une lame de fond, avec six années consécutives de croissance à deux chiffres », remarque-t-il.
Déferlement de produits dérivés
Le manga, deuxième segment du marché du livre, est le seul qui continue de progresser après une année 2021 exceptionnelle pour les librairies. Il pèse 23 millions d’exemplaires au premier semestre, contre 29,8 millions pour le roman contemporain, selon l’institut GfK.
En 2020, toujours d’après GfK, 42 % des bandes dessinées vendues en France étaient en mangas. En 2021, 55 %.
Le tome 1 de « Naruto » s’est classé dans le top 10 des livres les mieux vendus de 2021 (275.000 exemplaires). « One Piece » a dépassé les 30 millions d’exemplaires en français depuis le tome 1 en 2000.
Pour départager ces deux stars, éditées respectivement par Kana et Glénat, l’IFOP a mené l’enquête auprès de 3.000 personnes. Résultats à venir lors d’une conférence samedi matin : « Quel est le manga préféré des Français ? »
Pour les inconditionnels de Luffy et des autres pirates de la série « One Piece », le studio Toei livre quelques aperçus de « One Piece Film Red », au cinéma le 10 août.
"Japan Expo", c’est aussi un déferlement de produits dérivés, secteur dans lequel la littérature aurait beaucoup à apprendre. En témoigne le très long « récapitulatif des goodies éditeurs » du site internet spécialisé manga-news.com, bourré de cadeaux et objets à quelques euros.
AFP
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