La conférence de presse mardi du Premier ministre Nagib Mikati a attiré l’attention d’une multitude de milieux politiques, tant du point de vue de son timing que de son contenu. Si le président du Conseil a veillé sur le plan du protocole à ne pas annoncer son point de presse pour qu’il ne soit pas opposé à l’allocution, la veille, du président de la République Michel Aoun, il n’en demeure pas moins qu’il s’agissait bien pour lui d’un moyen de se démarquer à sa manière de Baabda. Aussi a-t-il insisté sur la politique de distanciation (sans pour autant braquer le Hezbollah contre lui), la redynamisation du gouvernement, l’élaboration d’un budget, et les négociations avec le Fonds monétaire international. Mais ce qui a surtout frappé dans la conférence de presse de M. Mikati, c’est son rejet, d’une manière très diplomatique, du panier de nominations que voulait imposer le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, dans le dernier projet de compromis qui a échoué. En réponse à une question, M. Mikati a pris la défense du Gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, contre lequel le chef du CPL mène une campagne tous azimuts. Il a également proposé une solution à la controverse autour du juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, Tarek Bitar, dans le cadre du respect du principe de la séparation des pouvoirs. En fait, Nagib Mikati souhaite éviter toute démarche qui pourrait profiter à une composante politique à la veille des élections.