La circulaire 161 met les parties prenantes dans l’embarras
L’importance du principe "toutes choses égales par ailleurs" prend toute son ampleur avec la publication de la circulaire numéro 161 de la Banque du Liban. Les effets de cette circulaire, signée et rendue publique le jeudi 16 décembre, prennent fin au 31/12/2021. Quand bien même elle s’applique sur une courte durée, la circulaire a reçu un accueil mitigé de la part des parties qu’elle concerne immédiatement.
La circulaire 161 enjoint en effet aux banques de verser à leurs clients des dollars frais (banknotes) pour la conclusion de tous les retraits ou opérations de caisse en liquide de leurs comptes ou des montants qui leur sont dus initialement en livres, et ce dans les limites décidées par chaque établissement de crédit. A cet effet, la Banque du Liban fournira aux banques des dollars frais sur base du prix de change fixé la veille sur la plateforme Sayrafa, sachant que ce taux varie au quotidien. Le montant que fournira la BDL à chaque établissement sera équivalent au montant restant de son quota mensuel supposé être initialement en livres libanaises.
Une source proche de la BDL a estimé que toutes choses égales par ailleurs, la circulaire 161 aura forcément un impact positif et contribuera au contrôle des mouvements du marché parallèle en asséchant la masse de livres libanaises en circulation. Il s’agit, pour cette source, d’utiliser une ingénierie monétaire parce que le pays se déclarant en défaut de paiement, les flux de fond extérieurs sont quasiment nuls et, de surcroît, la banque centrale n’intervient plus directement sur le marché du fait que ses réserves en devises étrangères sont limitées.


La même source s’est montrée excédée par les doigts accusateurs pointés contre la banque centrale, accusée de tous les maux. Elle rappelle qu’en septembre dernier, la parité $/LL avait avoisiné 13 500 LL avec la formation du cabinet Mikati. "Il est temps que les politiques assument les responsabilités qui leur incombent. On ne peut applaudir d’une seule main", a-t-elle martelé.
La BDL accorde un nouveau délai de grâce au pouvoir

Les banques sceptiques


Aujourd’hui, vendredi, serait-il un jour de travail ordinaire pour les banques? Les établissements de crédit ont décidé d’aligner leur position et ont demandé une entrevue, aujourd'hui vendredi, au gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Des sources du secteur bancaire considèrent que les dispositions de la circulaire sont floues et que leur mise en œuvre est difficilement gérable. L’éligibilité et la priorité des clients bénéficiaires posent de grands points d’interrogation. A cela s’ajoute l’affaire des montants des quotas mensuels de chaque banque, certaines banques ayant déjà disposé de tout le montant qui leur revenait. Une situation si complexe que les établissements de crédit ont une échéance de taille à laquelle ils doivent faire face le 23 du mois en cours, à savoir le versement des salaires domiciliés des employés du secteur public.
Commentaires
  • Aucun commentaire