Le ministre des Travaux publics et des Transports en commun dévoile que l’Office des chemins de fer (!) et des Transports en commun compte 28 conducteurs sur un total de… 2808 fonctionnaires, pour un département qui n’existe qu’à l’état virtuel !     

À partir de lundi, une partie seulement des 50 bus offerts par la France sillonneront les rues de Beyrouth et du Mont-Liban au tarif de 20 000 livres, a annoncé le ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, lors d’une manœuvre d’essai effectuée vendredi.

Les bus français étaient arrivés en mai dernier à Beyrouth, suite à la signature d’un accord à cet effet entre les deux ministres libanais et français des Transports, Ali Hamiyé et Jean-Baptiste Djebbari.

Lors de la manœuvre de vendredi, M. Hamiyé a donné une explication hallucinante sur les raisons pour lesquelles les bus desserviront seulement Beyrouth et le Mont-Liban : l’Office des chemins de fer (!) et des Transports en commun (!!) ne compte que 28 chauffeurs sur un total de…. 2808 fonctionnaires ! Non moins de 2808 fonctionnaires dans un département dont les services sont totalement inexistants, tant au niveau des chemins de fer que des transports en commun. Ce chiffre surréaliste, pour ne pas dire risible, met en relief, soit dit en passant, l’urgence d’une réforme d’une administration pléthorique dans un pays miné par une crise financière sans précédent.

Dans un premier temps, a expliqué M. Hamiyé, le ministère va avoir recours aux chauffeurs actuels " dont les salaires ne dépassent pas deux millions 400 000 livres par mois ". Logiquement, ce sont donc 28 bus seulement qui seront fonctionnels, tout au plus. " Dans un second temps, a-t-il ajouté, nous allons mettre en œuvre la décision du Conseil des ministres de préparer un cahier des charges pour que l’exploitation, l’entretien et la conduite des bus soient confiés au secteur privé ".

Quoi qu’il en soit, on est loin d’un plan qui s’inscrit dans la durée, si l’on tient compte des précisions fournies par le ministre. M. Hamiyé a souligné que son ministère a rempli ses fonctions et a assumé ses responsabilités en termes d’entretien des bus par le biais du don français, mais il a aussi affirmé que l’année prochaine, il va falloir assurer des fonds pour couvrir les frais d’entretien, d’assurance et d’achat de mazout et autres pour ces bus. Compte tenu de l’état des finances de l’État et, surtout, de la gestion officielle, on peut facilement deviner le sort qui leur sera réservé.

M. Hamiyé a lancé dès vendredi un appel aux administrations concernées, les exhortant à assurer les fonds nécessaires à l’Office, en indiquant que son ministère est l’un de ceux qui drainent des dollars au Trésor public.

Il a en outre annoncé qu’en coordination avec le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, qui était présent à la manœuvre, des stations d’arrêt vont être aménagées.