Le FMI (IMF dans son acronyme anglais) est un organisme mal connu par beaucoup de Libanais et certains medias le cofondent avec la Banque Mondiale. Ces deux institutions multilatérales ont été fondées en 1944 suite à la conférence de Bretton Woods dans le New Hampshire.
La mission principale du FMI est d’assurer la stabilité du système monétaire international, le système de taux de change et de paiements internationaux qui permet aux pays et à leurs citoyens de traiter entre eux.
De même, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, bientôt appelée Banque Mondiale (BM), s’est élargie à un groupe étroitement associé de cinq institutions de développement. À l’origine, ses prêts ont aidé à reconstruire des pays dévastés par la Seconde Guerre mondiale. Avec le temps, l’accent est passé de la reconstruction au développement, avec un accent particulier sur les infrastructures, telles que les barrages, les réseaux électriques, les systèmes d’irrigation et les routes.
Le Liban a joui depuis 1990 d’une très bonne relation avec la BM vu les relations étroites de James Wolfensohn avec Rafic Hariri qui, par ailleurs, entretenait les mêmes bonnes relations avec Michel Camdessus représentant la France de Chirac entre 1987 et 2000.
Cependant, les relations entre les deux organisations et le Liban ne furent plus les mêmes après le refus des autorités libanaises de corriger les déficits structurels et les déséquilibres macroéconomiques qui s’en suivent.
Le déni permanent du Liban au sujet de la gravité de la situation est-il à mettre au crédit d’une grave ignorance économique de la part des castes politiques et économiques publiques et privées, ou encore de la volonté de gagner des échelons dans l’accession à la présidence quitte à cacher la forêt par un grand arbre.
Le célèbre aide-mémoire d’avril 2016 a dû attendre deux ans pour qu’il soit publié avec 14 pages escamotées sciemment. Si le rapport complet avait été publié en son temps on aurait peut-être mieux encaissé le choc salvateur et on aurait évité d’affronter octobre 2019 et la paupérisation de tout un peuple en sauvant quelques heureux élus. Les dirigeants ont alors considéré que le peuple était inapte et que la superbe des dirigeants comptait beaucoup plus que les malheurs de la plèbe.
Toutes les autorités ont été complices, directement ou indirectement, de la suite des décisions politiques et économiques depuis la fixation du taux de change en novembre 1997 jusqu’à cet instant-là, en passant par toute la corruption active organisée légalement ou illégalement, et par la corruption passive où certaines personnes ont préféré fermer les yeux pour sauvegarder une position rentière ou par peur de subir des menaces sérieuses.
Devant toute cette machination intérieure et relayée par des antennes extérieures, le peuple n’a plus d’autres moyens que de se révolter ou émigrer.
Antonio Guterres effectue une visite à Beyrouth et j’espère qu’il mettra en marche la machine qui reflètera l’élan profond des Libanais libres et souverains dont la plus grande ambition est de vivre en paix pour une longue période.