Le ministère des Télécommunications lancera un nouvel appel d’offres pour la gestion du secteur postal au Liban, en début de semaine prochaine. Par conséquent, la société LibanPost SAL, qui gère le secteur depuis 1998, va assurer les services postaux jusqu’à fin juin, soit un mois de plus que prévu puisque son contrat renouvelé à vue depuis 2019 prend fin le 31 mai.

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Renouvelé à vue depuis 2019, le contrat de LibanPost, société détenue par les groupes Saradar et M1 (appartenant à la famille Mikati), qui assure la gestion du secteur postal au Liban depuis 1998, prend fin le 31 mai. Aucun remplaçant n’a été cependant trouvé malgré deux appels d’offres déjà effectués. Un troisième est prévu en début de semaine prochaine, dès que l’examen du cahier de charges sera achevé. Le ministre sortant des Télécommunications Johnny Corm explique à Ici Beyrouth que le service postal continuera d’être assuré “ipso facto” par LibanPost jusqu’à fin juin. “Ils sont dans l’obligation d’assurer leurs responsabilités et la continuité des services jusqu’à ce qu’un repreneur soit trouvé et ceci sans une prolongation du contrat à vue, selon le code de la nécessité de la pérennité du marché public”, affirme M. Corm.

“Le nouveau cahier des charges a été envoyé mardi matin au président de l’Autorité de régulation des marchés publics Jean Ellieh, qui m’a promis de finir de l’étudier d’ici au début de la semaine prochaine”, confie le ministre. Il assure que la procédure sera lancée aussitôt et que le délai prévu avant l’ouverture des plis sera de six semaines.

Et si personne ne répondait à l’appel d’offres? Dans ce cas, “il est possible que le ministère reprenne la gestion du secteur postal jusqu’à ce que l’État arrive à trouver un repreneur”, affirme-t-il.

LibanPost se conforme à la loi

Liban Post déclare de son côté n’avoir pas encore été informé d’une quelconque prolongation. “Le ministre des Télécoms ne nous a pas approchés pour l’instant en vue d’une extension ou pour assurer la continuité du service public”, confie le directeur général de LibanPost Antoni Lorfing à Ici Beyrouth, avant d’ajouter qu’il allait se " conformer à la loi”. “Si légalement nous sommes obligés d’assurer la continuité, nous le ferons. Nous attendons de voir le plan d’action du ministre et des juristes”, indique-t-il.

Concernant les employés, M. Lorfing affirme que beaucoup ont déjà démissionné de leurs postes. “Si la période d’incertitude perdure, d’autres vont s’en aller aussi”, souligne-t-il.

À noter qu’aujourd’hui, LibanPost compte un peu plus de 700 salariés alors que ce chiffre était de 1.200 lorsque la société était à son apogée. Il est tombé à 800 au début de la crise de 2019.

Une offre remportée puis annulée

Il convient de rappeler que le géant français du transport maritime CMA CGM avait remporté le 30 mars dernier l’appel d’offres lancé par le ministère des Télécoms, pour succéder à LibanPost et reprendre ainsi la gestion du service postal au Liban. Seule compagnie à avoir présenté une offre, elle devait ainsi prendre les rênes du secteur. Néanmoins à cause de vices de forme dans le cahier de charges, le ministre des Télécoms a annulé l’adjudication pour corriger le document et relancer la procédure.

Un premier appel d’offres avait été lancé le 18 octobre dernier. Le délai pour présenter les documents avait été fixé au 24 janvier. Comme aucune société ne s’était présentée, celui-ci avait été prolongé au 16 février. Le résultat ayant été le même, un second appel d’offres avait alors été mis en route avec un délai fixé au 30 mars. C’est CMA CGM et la société Colis privé France qui l’avaient remporté.

Contacté par Ici Beyrouth, le groupe CMA CGM n’a pas souhaité faire de commentaire.

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