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Le Conseil des ministres, réuni mardi sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, a été consacré à l’examen du projet du budget pour l’exercice 2024, lequel a été approuvé et envoyé au Parlement.

Le Conseil des ministres s’est réuni mardi sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati. L’avant-projet du budget pour l’exercice 2024, que le ministère des Finances a préparé et transmis fin août, a été examiné, approuvé et envoyé au Parlement pour être entériné.

À l’issue de la séance, M. Mikati a qualifié l’approbation du budget 2024 d’"accomplissement".

Un déficit de près de 10%

La réunion de mardi, selon des sources contactées par Ici Beyrouth, a été largement dominée par la taille du déficit public qui serait d’environ 10% des dépenses publiques. En effet, avant les discussions, celui-ci était estimé à 14%, mais certaines redevances ont été ajustées, ce qui l’a baissé. Il serait de moins de 30.000 milliards de livres. Dans le projet de budget de 2023, tel qu’il a récemment été approuvé par le Cabinet, ce déficit s’élevait à 24 %.

La question de savoir "comment l’État va payer ce déficit" est restée sans réponse.

Rappelons que l’examen de l’avant-projet de budget pour l’exercice 2024 a commencé jeudi dernier.

Les sources se sont félicitées que le processus d’adoption du budget de l’exercice 2024 suive le délai imposé par la Constitution libanaise, une première depuis bien longtemps.

Le Parlement pourrait voter les deux budgets simultanément lors de la même session ordinaire d’automne qui débute en octobre.

Les sources précitées assurent que l’ensemble des ministres étaient d’accord sur les points étudiés. Elles indiquent notamment que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) demeure de 11%, contrairement aux rumeurs, et que la perception des factures d’électricité et des taxes relatives au dollar douanier se feront en livres libanaises et non pas en dollars (comme signalé dans le projet), à la demande de M. Mikati et de l’ensemble des ministres.

Par ailleurs, le Premier ministre sortant a demandé la formation, dans un délai d’un mois, d’une commission qui devra s’atteler à l’énorme dossier de l’évasion fiscale.

Les dépenses de l’État pour l’exercice 2024 sont estimées à environ 300.000 milliards de livres libanaises, soit 3,5 milliards de dollars (au taux de la plateforme Sayrafa de 85.500 LL pour un dollar mardi), accusant une augmentation de 7,3% par rapport au budget 2022, et sont équivalentes aux recettes. La réserve budgétaire quant à elle serait de 33%.

Le premier ministre sortant a par ailleurs considéré "la restructuration du secteur bancaire comme l’une des lois les plus importantes proposées par le Parlement. Nous souhaitons surmonter cette étape difficile et la coopération de toutes les parties est requise".

Il a exprimé le souhait que se poursuivent les réunions gouvernementales, appelant à "la tenue d’un colloque sur le dossier des déplacés, vu que cette question concerne tous les Libanais".