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Alors que les prévisions pour les fêtes de fin d’année semblaient prometteuses, les acteurs du secteur du tourisme et de la restauration s’attendent désormais à une saison festive en demi-teinte. La récente escalade du conflit entre le Hamas et Israël, avec ses répercussions dans le sud du Liban, a complètement perturbé la situation. Cependant, malgré des circonstances politiques, sécuritaires et économiques particulièrement difficiles, l’optimisme reste de mise.

Le Liban espérait des fêtes de fin d’année à la hauteur de la saison estivale, qui avait généré près de 3,8 milliards de dollars. Malheureusement, la guerre entre le Hamas et Israël, avec ses répercussions dans le sud du Liban, a complètement anéanti ces prévisions. La période festive, propice aux retrouvailles familiales, est marquée par le retour d’un grand nombre d’expatriés libanais, mais les touristes ne sont pas du tout au rendez-vous. En effet, la plupart des visiteurs pendant les vacances de Noël et du Nouvel An sont des Libanais travaillant ou étudiant à l’étranger. Les avions sont bondés, mais pour les restaurants, boîtes de nuit et hôtels, la situation est tout autre.

Après deux mois de stagnation due à la guerre entre le Hamas et Israël et ses répercussions au sud du Liban, le secteur des voyages connaît un regain. Jean Abboud, président du syndicat des propriétaires d’agences de voyage, se réjouit de cette dynamique et affirme à Ici Beyrouth que " le taux d’occupation des 70 avions qui atterrissent quotidiennement au Liban est de 100% du 8 au 24 décembre ". De plus, la compagnie nationale MEA a annoncé la mise en place de vols supplémentaires pour Beyrouth pendant cette période. La plupart des passagers sont des expatriés libanais revenant passer les fêtes en famille, avec un afflux timide de touristes jordaniens, irakiens et égyptiens. Cependant, M. Abboud déplore l’absence totale de vacanciers européens.

Augmentation des arrivées à l’AIB

Le directeur général de l’Aviation civile à l’aéroport de Beyrouth (AIB), Fadi al-Hassan, a révélé que la compagnie d’aviation nationale MEA est en train d’augmenter progressivement ses vols, après une réduction due à la guerre entre le Hamas et Israël. De plus, le groupe Lufthansa reprendra ses vols à destination du Liban à partir du 15 décembre après une interruption de deux mois.

Il a noté que " le flux de passagers à l’AIB a commencé à augmenter, atteignant entre 6.000 et 6.500 passagers certains jours ". Al-Hassan a ajouté que, " à mesure que les fêtes approchent, les avions à destination de Beyrouth sont complets ". Il a exprimé l’espoir que cette tendance se poursuivra.

Les hôtels paient le prix fort

En revanche, les hôtels subissent une fois de plus les conséquences de l’instabilité régionale. " Avec l’absence de touristes et les expatriés passant du temps en famille, le taux d’occupation des hôtels pour la saison des fêtes est minime ", explique à Ici Beyrouth Pierre Achkar, président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers.

Du côté des restaurateurs, Maya Bekhazi, secrétaire générale du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries au Liban, déclare à Ici Beyrouth que " les gens manifestent de la curiosité et s’informent sur les programmes des festivités de fin d’année, mais les réservations demeurent timides ". Elle assure cependant que " les restaurateurs restent très optimistes et pleins d’espoir, comptant sur les réservations de dernière minute ".

Rappelons dans ce cadre que les performances du secteur touristique de juin à début septembre 2023 ont été exceptionnelles. Le Liban a enregistré un flux continu de vacanciers expatriés, et l’été a été notamment marqué par le retour de la clientèle internationale. En effet, la saison estivale 2023 a connu une augmentation notable de la fréquentation des touristes européens, jordaniens, égyptiens et irakiens, notamment en août.