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Le vice-gouverneur de la Banque centrale, Wassim Mansouri, a déclaré que, pour lui, la circulaire 151 était désormais obsolète. Celle-ci fixait le taux de change du dollar à 15.000 livres libanaises, conformément aux prévisions budgétaires de 2022, avec une limite mensuelle de retrait fixée à 1.600 dollars, soit l’équivalent de 24 millions de laivres libanaises.

Cependant, ce taux a été abandonné lors de l’élaboration du projet de budget pour 2024 qui prévoit l’adoption du taux en vigueur sur le marché – de l’ordre de 89.000 LL. Par conséquent, si le budget est approuvé, la circulaire 151 perdra son effet. Le taux de change du dollar sera donc unifié, permettant aux déposants de retirer des dollars convertis en devise locale à raison de 89.000 LL pour un dollar.

Selon la Banque du Liban, aucune circulaire déterminant le taux du dollar et la limite des retraits ne sera émise, et aucune mesure similaire à un contrôle des capitaux ne sera mise en œuvre, étant donné que pareilles initiatives ne relèvent pas de la compétence de la BDL. Il incombe au Parlement, après avoir décidé du budget, d’émettre une loi relative au contrôle de capitaux, qui déterminerait le seuil de retrait. L’absence d’une telle législation pourrait déclencher, avec le nouveau budget, un conflit entre déposants et banques. En effet, les déposants pourront réclamer des retraits en dollars ou partiellement en livres libanaises au taux de 89.000 LL, alors que les banques ne disposeront pas d’assez de liquidité pour satisfaire ces demandes. Partant, il est impératif d’avoir une loi sur le contrôle des capitaux définissant le seuil de retrait – un seuil qui devrait indubitablement être nettement inférieur à celui spécifié dans la circulaire 151, à savoir 1.600 dollars par mois.

À en croire certaines informations, M. Mansouri aurait informé toutes les parties concernées au sein du Conseil des ministres, du Parlement et du ministère des Finances de la nécessité d’aller dans cette direction et d’assumer la responsabilité de préserver la stabilité monétaire que le pays connaît depuis le mois d’août. Toujours selon lui, le chaos pourrait mener à une situation incontrôlable et à une instabilité du taux du dollar dont les conséquences dépasseraient l’entendement de tous.