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Les Libanais produisent actuellement environ 1.500 mégawatts d’électricité grâce à l’énergie solaire, un chiffre en constante augmentation grâce aux initiatives individuelles et collectives dans ce domaine.

Ces efforts visent non seulement à fournir de l’énergie, mais également à réduire les factures élevées associées à l’approvisionnement en électricité via des générateurs diesel. Ils permettent, dans le même temps, d’alléger la facture d’Électricité du Liban (EDL), une des plus chères au monde, bien que le courant public ne soit fourni que quelques heures par jour aux Libanais.

C’est dans ce contexte que le consortium constitué de TotalEnergies et Qatar Energy a proposé à Beyrouth la construction d’une centrale solaire de 100 mégawatts. Cette offre a d’abord été adressée, en septembre 2023, au Premier ministre sortant, Najib Mikati, mais ce n’est qu’en mai dernier que le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, en a été informé.

Il ne s’agit pas d’un don gratuit, mais plutôt d’un contrat en vertu duquel les deux entreprises française et qatarie construiraient la centrale en question et vendraient l’électricité à EDL au prix de 5 cents par kilowattheure.

Le contrat prévoit des garanties selon lesquelles le paiement de l’énergie fournie serait assuré par les revenus de la collecte des factures.

Au 17 mai 2024, EDL disposait de 38,1 millions de dollars en devises fraîches et de 800 milliards de livres libanaises fraîches, soit l’équivalent de 8,9 millions de dollars, sur son compte à la Banque centrale.

Mais pour que la proposition qatarie soit mise en œuvre, il est nécessaire que le consortium franco-qatari obtienne une licence pour la production de l’électricité à partir de l’énergie solaire. Cette licence est délivrée par le Conseil des ministres en vertu d’une loi adoptée par le Parlement qui lui confère ce pouvoir.

Alternativement, le consortium pourrait acheter une licence auprès de l’une des 11 entreprises à qui le Conseil des ministres avait accordé, en 2022, des licences pour produire au total 165 mégawatts, à raison de 15 mégawatts par entreprise.

Si le consortium parvient à acheter une licence, le Conseil des ministres pourrait augmenter la capacité de cette licence de 15 mégawatts à 100 mégawatts.

D’après les informations disponibles, les Qataris ne sont pas intéressés par les licences octroyées en 2022, dans la mesure où leur capacité se limite à 15 mégawatts. Ils préfèrent obtenir une licence indépendante qui permettra au consortium d’en obtenir 100 mégawatts, sans avoir à passer par des négociations secondaires, avec les détenteurs des autorisations accordées aux 11 entreprises.

Cette préférence est d’autant plus marquée eu égard de la volonté des Qataris de participer à la construction de parcs solaires de plus grande envergure en cas de succès du projet.

Si le projet proposé aboutit, la centrale sera déployée dans la Békaa.

La géant mondial du transport maritime, CMA CGM, qui a acquis deux licences parmi les 11 délivrées en 2022, est actuellement en train de préparer la construction de deux centrales. La première sera située à Joun, dans la région du Chouf, tandis que la seconde sera déployée à Kfifane, dans le caza de Batroun. Ces deux centrales auront chacune une capacité de 30 mégawatts.