Les combats se poursuivent dans la bande de Gaza au lendemain du véto américain sur une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat". Réagissant au véto, l’Iran a mis en garde contre une " explosion" régionale.
Échec moral
Le véto américain vendredi devant le conseil de sécurité de l’ONU a été rapidement condamné par les organisations humanitaires, Médecins sans frontières (MSF) déclarant que l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies le rend "complice du massacre" dans la bande de Gaza.
Veto Américan a un cessez-le-feu à Gaza
Les Etats-Unis ont usé de leur droit de veto vendredi lors d’un vote au Conseil de sécurité sur une proposition de résolution appelant à un " cessez-le-feu humanitaire immédiat " à Gaza. pic.twitter.com/8bAz9rlZlH
— Ici Beyrouth (@Icibeyrouthnews) December 9, 2023
Ce texte, qui a recueilli 13 voix favorables, une contre et une abstention (Royaume-Uni), avait été préparé par les Émirats arabes unis après l’invocation sans précédent par Antonio Guterres de l’article 99 de la charte des Nations unies permettant d’attirer l’attention du Conseil sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales".
Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a également fustigé "l’échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution visant à mettre fin à l’agression contre notre peuple dans la bande de Gaza en raison de l’utilisation par les États-Unis de leur droit de véto", qu’il a qualifiée de "honte" et de "nouveau blanc-seing donné à l’État occupant pour massacrer, détruire et déplacer".
Selon lui, le recours au droit de véto montre le "mensonge" des États-Unis lorsqu’ils prétendent se soucier des pertes civiles.
À l’ONU, l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood a tenté de justifier le véto américain. "Nous ne soutenons pas une résolution qui appelle à un cessez-le-feu non durable qui va simplement planter les graines de la prochaine guerre", a-t-il déclaré vendredi, qualifiant le texte d’"échec moral" en raison de l’absence d’une condamnation des attaques menées par le Hamas sur territoire israélien le 7 octobre.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a estimé de son côté que le cessez-le-feu "empêcherait l’effondrement de l’organisation terroriste Hamas, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et lui permettrait de continuer à contrôler la bande de Gaza".
L’armée israélienne a déclaré vendredi avoir frappé "plus de 450 cibles" en 24 heures à Gaza, montrant des images de frappes effectuées depuis des navires de guerre en Méditerranée.
Le ministère de la Santé à Gaza a fait état de 40 morts près de la ville de Gaza, au nord, et de dizaines d’autres à Jabaliya et à Khan Younès, au sud.
L’Iran met en garde, la Chine regrette
L’Iran a mis en garde samedi contre "la possibilité" d’"une explosion incontrôlable" au Moyen-Orient si les États-Unis continuaient à soutenir Israël dans la guerre contre le Hamas à Gaza.
"Tant que les États-Unis soutiendront les crimes du régime sioniste et la poursuite de la guerre (…), il y aura la possibilité d’une explosion incontrôlable de la situation dans la région", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, au cours d’une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, selon un communiqué du ministère publié samedi.
De son côté, la Chine a également exprimé sa déception après le vote du Conseil de sécurité.
"C’est extrêmement décevant et regrettable… Bien que la résolution ait fait l’objet d’un veto, l’opinion majoritaire de la communauté internationale est claire: un cessez-le-feu humanitaire immédiat est la priorité absolue", a déclaré l’envoyé chinois à l’ONU, Zhang Jun, dans un message sur X (anciennement Twitter).
Avec AFP