L’Espagne et l’Irlande ont conjointement sollicité, mercredi, la Commission européenne pour évaluer le respect par Israël des droits humains dans le cadre de l’offensive à Gaza, marquant la première action de ce genre au sein de l’UE.

Confirmant l’opposition grandissante suscitée par l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, l’Espagne et l’Irlande ont demandé, conjointement, mercredi, à la Commission européenne, d’évaluer le respect par Israël des droits humains, semblant même évoquer la possibilité de sanctions.

C’est la première fois que des membres de l’UE font une telle démarche, illustrant le malaise des Européens face au conflit à Gaza et à leur impuissance à l’arrêter, surtout depuis l’annonce par Israël d’une prochaine offensive sur Rafah, ville située dans l’extrême sud de ce territoire et qui abriterait actuellement quelque 1,4 million de Palestiniens.

Par cette démarche, les gouvernements espagnol et irlandais confirment aussi leur position très en pointe au sein de l’UE sur le conflit israélo-palestinien.

Dans leur lettre conjointe à la Commission européenne, les Premiers ministres des deux pays, M. Sánchez et son homologue irlandais, Leo Varadkar, demandent à l’organe exécutif de l’UE d’agir "de manière urgente" pour vérifier si Israël respecte "les points essentiels" de l’accord d’association qui l’unit à l’UE "en matière de droits humains et de principes démocratiques".

Dans le cas contraire, les deux chefs de gouvernement proposent que le Conseil des chefs d’État et de gouvernement des 27 "prenne les mesures adéquates", sans préciser leur nature et sans prononcer le mot de sanctions.

La menace n’est toutefois pas anodine, compte tenu de l’importance de cet accord d’association – signé en 1995 à Bruxelles et entré en vigueur cinq ans plus tard – qui sert de cadre aux relations, notamment commerciales, entre les deux parties.

Avec l’AFP