Pendant que les médias israéliens rapportaient jeudi, citant un responsable, que "l’armée israélienne entrera au Liban après l’achèvement de l’opération de Rafah", Washington, de son côté, rappelait que "le rétablissement du calme à la frontière israélo-libanaise était une priorité" pour les États-Unis.

La Finul a aussi tiré la sonnette d’alarme contre l’escalade qui sévit sur le front sud du Liban entre le Hezbollah et Israël en "exhortant toutes les parties à déposer les armes et à commencer à travailler à une solution politique et diplomatique durable".

La Israeli Broadcasting Corporation (IBC) a aussi rapporté qu’"hier, le commandant des forces armées israéliennes au nord, Uri Gordin, a annoncé que "les forces israéliennes sont prêtes à agir à la frontière libanaise".

Quant au journal israélien "Haaretz", dans un article sur l’évolution du front avec le Liban, il a titré que "l’impasse des négociations pourrait conduire à l’embrasement du front avec le Liban".

Ces déclarations surviennent à peine trois jours après l’adoption, lundi, en Conseil de sécurité, de la première résolution de l’ONU appelant "à un cessez-le-feu immédiat à Gaza" et ce, après plus de cinq mois de conflits.

Or, sur le terrain, rien n’a changé, l’escalade allant crescendo que ce soit à Gaza ou sur le front sud du Liban où les raids les plus meurtriers depuis le 8 octobre ont été enregistrés ces dernières 72 heures.

Pour preuve aussi que l’accalmie est loin des souhaits de Washington, l’IBC a rapporté que "l’armée israélienne a effectué aujourd’hui (jeudi) une manœuvre surprise pour tester les préparatifs d’une guerre totale dans le nord avec le Liban".

Sur cet exercice militaire, la chaîne israélienne Channel 12, a confirmé qu’"il était centré sur différents scénarios et sur les plans de l’armée en vue d’une guerre totale avec le Liban". Le média a aussi expliqué que "l’exercice a été soudain et ordonné par le chef d’état-major Herzi Halevi, et que l’armée de l’air et l’unité de renseignement y ont participé".

De même, sur le terrain, les échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël se sont poursuivis, mais dans un calme relatif si on les compare à la nuit meurtrière de mercredi.

Jeudi, en fin d’après-midi, l’armée israélienne a déclaré avoir "éliminé deux cellules du Hezbollah dans le sud du Liban".

Par ailleurs, l’explosion d’un missile intercepteur a été enregistrée au-dessus de Khiam.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques contre des positions israéliennes, dont celle de Ramtha, Samaka et Kfarchouba.

La formation pro-iranienne a par ailleurs annoncé la mort de deux de ses combattants.

Des obus d’artillerie ont aussi visé, avant midi, les périphéries de Zahira, Zebqine, Alma el-Chaab, Naqoura, Majdel Zoun, Teir Harfa et Wadi Hamoul.

Pour rappel, les deux soirées de mardi et de mercredi ont été les plus meurtrières depuis l’ouverture du front sud, le 8 octobre 2023. Sept personnes ont été tuées à Habbariyé dans la nuit de mardi à mercredi, dans un raid israélien, suivies de neuf autres, dont quatre à Naqoura et à Teir Harfa, dans des raids similaires en début de soirée mercredi.