L’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a confirmé samedi, pour la première fois, qu’Israël était responsable de la mort du chef des opérations extérieures du Hezbollah, Imad Mughniyeh, décédé dans l’explosion d’une bombe à Damas en 2008.
Cité par le Times of Israel, Olmert a déclaré dans une interview à Channel 13 news: "Nous n’en avons pas parlé jusqu’à aujourd’hui, mais il me semble que nous pouvons désormais l’admettre. Après avoir éliminé toute la direction du Hezbollah, nous pouvons admettre qu’il y a 16 ans, nous avons éliminé le plus grand, le plus abominable, le plus méprisable meurtrier de masse qu’ils aient jamais eu, celui qui a construit toute l’aile militaire du Hezbollah".
"Ce qui a explosé, c’est le pare-chocs de la voiture que nous avions placée là pour que, lorsque Mughniyeh passerait, nous puissions appuyer sur le bouton et le piéger", a-t-il affirmé.
Ses révélations interviennent deux jours après l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par Israël.
"Ces opérations sont très importantes. Elles ont toujours une dimension qui suscite l’enthousiasme… mais elles ne changent généralement pas la réalité", a-t-il ajouté, soulignant qu’elles "peuvent créer une résonance qui peut générer une sorte d’élan, mais n’en faisons pas trop".
Mughniyeh a été impliqué dans certaines attaques du Hezbollah, notamment l’attentat à la bombe de 1992 contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires et celui de 1994 contre un centre de la communauté juive dans la capitale argentine, dans lequel 85 personnes ont été tuées.
Il a également été impliqué dans l’attentat à la bombe de 1983 contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth, et dans l’assassinat en 1994 du chef de la CIA au Liban, William F. Buckley. Dans les années qui ont suivi l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, Mughniyeh était responsable de l’armement et de la formation des milices chiites soutenues par l’Iran en Irak, qui ont mené des attaques meurtrières contre les troupes américaines.
Selon plusieurs médias internationaux, l’opération israélienne a été menée en collaboration avec la CIA, ce que les États-Unis n’ont jamais reconnu.