Ce n’est que jeudi, soit quatre jours après l’interpellation, lundi, de l’archevêque maronite de Haïfa et Jérusalem (Terre sainte) par la Sûreté générale, alors qu’il rentrait d’Israël, que le ministère de la Justice s’est enfin décidé à bouger. Probablement à cause du tollé provoqué par cette affaire dans les milieux politiques, chrétiens et musulmans, où l’on a considéré les exactions contre le prélat comme un message indirect adressé au patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, dont les positions importunent le camp du Hezbollah et ses alliés chrétiens. Probablement aussi à cause du ton employé mercredi par l’Église maronite pour dénoncer cette affaire.

Le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, a réclamé jeudi des informations sur cette affaire auprès des autorités judiciaires compétentes. Il a demandé à être mis au courant, "dans l’immédiat et par écrit, des derniers développements concernant l’enquête menée avec l’archevêque maronite de Haifa et Jérusalem".

Selon la chaîne locale MTV, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fadi Akiki, qui est derrière l’interpellation de l’évêque, aurait demandé à voir le patriarche Raï, lequel aurait refusé de le recevoir et exigé que les affaires du prélat, saisies par la SG lui soient restituées.

Pour en revenir au ministre sortant de la Justice, ce dernier a demandé également à être averti des suites de l’affaire Ghada Aoun, qui avait tenté de perquisitionner, le 19 juillet, les locaux de la Banque du Liban, alors qu’elle n’est plus en charge du dossier, d’autant qu’elle a fait fi d’une décision du juge suppléant au parquet de la cour d’appel de Beyrouth, Raja Hamouche, qui avait interdit à Mme Aoun et au service de Sécurité de l’État de perquisitionner les locaux de la BDL.