L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a commenté, dans un communiqué publié lundi, l’interpellation de l’archevêque de Haïfa, Mgr Moussa El-Hage, et s’en est sévèrement pris au Hezbollah. 

Commentant l’affaire de l’archevêque de Haïfa, Mgr Moussa El-Hage, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a dénoncé "l’absence de l’État" et s’est demandé: "Les Libanais sont-ils égaux devant la loi? L’État libanais est-il une référence pour juger ses citoyens? Ce qui s’est passé s’applique-t-il à tous les Libanais?". Cette affaire survient "à l’ombre de l’effondrement du pays et en l’absence de l’État et de ses institutions", a rappelé M. Siniora dans un communiqué publié lundi.

Rappelons que Mgr Hage a été interpellé par la Sûreté générale, le lundi 18 juillet, au poste de frontière de Ras Naqoura, après avoir franchi la frontière entre Israël et le Liban. Il a été relâché près de douze heures plus tard, mais des effets personnels, des médicaments et des aides de 400.000 dollars pour le Liban lui ont été confisqués.

M. Siniora s’en est pris à "un parti libanais bénéficiant d’un soutien extérieur et qui œuvre afin de renverser le contrat social entre Libanais, qui est basé sur le fait que le Liban est une patrie souveraine, libre et indépendante". M. Siniora a ajouté que "ce parti accuse toute une communauté de terrorisme (allusions aux sunnites), puis accuse une tout autre communauté de complicité (avec l’ennemi israélien; allusion aux chrétiens)". L’ancien Premier ministre a poursuivi en estimant que "celui qui refuse de se soumettre à ce parti est, selon lui (selon le parti), un terroriste. D’autant plus que l’hostilité envers Israël en tant qu’entité usurpatrice des droits de la Palestine et des Arabes est gravée dans le cœur de tous les Libanais. Quant à ceux qui revendiquent le monopole de cet honneur, ils divisent injustement les Libanais sur une cause qu’ils considèrent encore comme leur cause sacrée".

L’ancien Premier ministre a appelé à "la solidarité de tous les Libanais pour parvenir à un respect de la souveraineté de l’État et pour acquérir l’État de droit sur la base du plein respect de la Constitution afin de combattre cette immoralité politique". Il a aussi insisté sur le fait qu’il est "inacceptable de confisquer des aides et des médicaments (apportés par Mgr Hage en direction du Liban) et de s’attaquer au Patriarcat maronite, à l’indépendance et à la souveraineté du Liban".

M. Siniora a conclu: "La vérité est que, soit les Libanais survivront en étant unis et en respectant l’accord de Taëf, ainsi que la Constitution, et sur la base de l’engagement envers les résolutions arabes et internationales, soit ils se noieront dans un abîme d’où il n’y a pas d’échappatoire".