Le chef du parti des Forces libanaises Samir Geagea a appelé mercredi tous les députés de l’opposition à unifier leurs efforts afin d’élire un président de la République capable de sauver le pays. Il a précisé que l’opposition rassemble 67 députés alors que le camp du 8 Mars n’en compte que 61, soulignant qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’élection d’un président issu du camp de la "moumanaa" (irano-syrien).

Dans une conférence de presse à l’issue de sa réunion avec le groupe parlementaire des "la République forte" et le conseil central des Forces libanaises, M. Geagea a indiqué que le Liban a abouti à la crise actuelle "à cause de deux facteurs principaux: le premier est la confiscation de la décision stratégique de l’État libanais, et le second est la mauvaise gouvernance et la corruption". "Ces deux facteurs sont causés par le Hezbollah", a-t-il précisé.

Il a souligné que " le Hezbollah, en raison de sa situation illégitime et illégale, viole toutes les lois et la Constitution, et a besoin de couvertures internes", ajoutant : "Il s’est donc allié avec les personnes les plus corrompues du pays".

M. Geagea s’est demandé : "Quelqu’un doute-t-il encore de la corruption de Gebran Bassil? La crise réside dans la corruption. Par conséquent, nous voulons élire un président qui s’attaque à cette crise provoquée par le Hezbollah et ses alliés".

Il a expliqué que plusieurs possibilités se présentent pour l’élection du prochain chef de l’État. La première est que l’opposition se rallie autour d’un candidat "un minimum souverainiste et réformateur". Cette option, qu’il prône, "constituera le premier pas vers le sauvetage du Liban". Dans ce cadre, il a appelé tous les blocs et députés de l’opposition à constituer "une commission de coordination" qui leur permettra de s’entendre sur un candidat.

La seconde possibilité est l’élection d’un président issu du camp du 8 Mars. "Les conséquences seront désastreuses", a-t-il souligné.

La troisième possibilité, prônée selon lui par certains pays étrangers, est l’élection d’un président "consensuel".  "Mais cette option signifie en fait six ans de plus en enfer pour le Liban, et nous refusons cela", a affirmé le chef des FL.

M. Geagea a ensuite fait valoir que l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 a été un grand crime, ajoutant que le fait que les auteurs n’aient pas été dévoilés deux ans plus tard constitue un autre crime encore plus grand.

Rappelant que de nombreuses données existent, il a souligné qu’en fait, "le pouvoir ne veut pas la vérité". Il a affirmé que les Forces libanaises ont d’abord laissé l’enquête locale suivre son cours. "Mais comme aucun progrès n’a été réalisé, nous avons préparé une pétition qui sera soumise au Comité des droits de l’homme des Nations unies demandant la formation d’une commission d’enquête internationale", a-t-il poursuivi.

En réponse à une question, le chef des Forces libanaises a réaffirmé qu’il se considérait un " candidat naturel " à la présidence, sans pour autant annoncer officiellement sa candidature.

La réaction de Farès Souhaid

Réagissant sur son compte Twitter aux propos du chef des FL, le président du Conseil national pour la levée de l’occupation iranienne, l’ancien député Farès Souhaid a estimé que "le choix souverain de M. Geagea ne fait aucun doute". Il a cependant ajouté "qu’il est presque impossible de réunir les 67 députés de l’opposition hors du cadre d’un programme politique commun basé sur la Constitution et l’accord de Taëf, l’engagement en faveur de l’intérêt arabe du Liban, et l’application des résolutions internationales 1680, 1559 et 1701 ".