Dans une interview samedi à l’agence al-Markaziya, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a révélé que "les échanges au sein de l’opposition progressent", à l’heure où unifier celle-ci autour d’un candidat unique à la présidentielle reste un défi de taille.

"Nous avons besoin d’un président salvateur pas d’un président centriste consensuel qui prolonge la crise", a déclaré samedi le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, dans une interview à l’agence al-Markaziya. Il a en outre révélé que "les échanges au sein de l’opposition progressent", à l’heure où unifier celle-ci autour d’un candidat unique à la présidentielle reste un défi de taille. "Les échanges (au sein de l’opposition, ndlr) n’ont toujours pas abouti à des propositions de noms, mais sont actuellement centrés sur les profils" de candidats potentiels, a-t-il précisé en réponse à une question, en plaidant par ailleurs pour une bataille présidentielle plutôt qu’un consensus.

"Les effondrements en série que connaît le pays, du plus symbolique, comme l’effondrement des silos, aux plus graves, comme la grève des banques, aboutiront forcément à la tenue de la présidentielle dans les délais", a-t-il affirmé. Il reste que "le plus important réside dans l’élection d’un président de caractère, non d’un président de résolution des conflits, ni issu du 8 Mars, et c’est là que les choses se compliquent", a-t-il poursuivi. Parce que "le problème n’est pas celui d’une querelle entre deux parties, susceptible de se résoudre par le choix d’un président centriste. L’étape que traverse le Liban est d’une gravité telle que l’élection d’un président de ce profil ne fera que prolonger le problème", a précisé Samir Geagea.

"Un candidat centriste consensuel est peut-être à rechercher au sein de l’opposition même, mais certainement pas pour concilier deux projets aussi divergents" que ceux qui se font face actuellement à l’échelle du pays", a-t-il renchéri.

"Ce que certains proposent, parmi les acteurs intérieurs et extérieurs, en termes d’une entente autour d’un président, est la plus facile, mais aussi la pire des solutions", a fait valoir le chef des FL.

Pour lui, "il nous faut un président qui sorte le pays de sa situation actuelle, contrairement à ce que d’aucuns veulent, en adoptant la théorie du président qui préserve la paix civile (…)". Et s’il le faut, "nous enverrons une délégation officielle pour une tournée à l’étranger afin de défendre notre point de vue, sachant que nous véhiculons à travers les canaux diplomatiques l’idée d’un président salvateur, par opposition à un président médiateur qui équivaudrait à un président inexistant", a-t-il conclu.