
Lors d’un entretien dans le cadre de l’émission, Sar el-Waet, sur la MTV, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a mis en relief l’engagement des autorités libanaises à limiter aux seules forces légales le droit d’avoir des armes, soulignant que le désarmement du Hezbollah, au sud et au nord du Litani, est inévitable.
M. Geagea a révélé qu’il a lui-même “sursauté” lorsqu’il a entendu le président Joseph Aoun, préconiser un dialogue autour des armes du Hezb. “Mais j’ai compris par la suite qu’il a proposé ce dialogue pour établir un plan de désarmement du Hezbollah et non pas pour discuter du dossier des armes”, a-t-il ajouté.
“C’est une avancée que nous soutenons pleinement”, a-t-il encore dit, affirmant: “Avec le président Aoun et le Premier ministre, Nawaf Salam, nous voulons la même chose: que les armes soient remises à l’armée, au sud et au nord du Litani, conformément à l’accord de cessez-le feu et aux résolutions internationales 1701 et 1559”. Selon lui, le désarmement du Hezb “est une revendication libanaise, avant d’être américaine ou israélienne”. “L’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, a été tué parce qu’il voulait limiter les armes aux seules forces étatiques”, a-t-il poursuivi, estimant que le Liban doit informer les États-Unis du délai fixé pour clore le dossier des armes. “En contrepartie, Washington doit réagir favorablement aux demandes libanaises et obtenir un retrait israélien du Liban-Sud et un arrêt des frappes israéliennes”, a estimé Samir Geagea qui a par ailleurs fermement rejeté l’idée d’une intégration de cadres du Hezbollah dans l’armée.
Le chef des FL a relativisé les risques d’une guerre civile évoquée par ceux qui jugent toujours qu’il serait inopportun à l’heure actuelle de désarmer le Hezb. “Je n’ai pas entendu le Hezbollah menacer d’un tel scénario, et personne au Liban ne veut d’une guerre, ni n’en a la capacité. Une guerre civile, entre qui et qui”? s’est-il interrogé.
Dans ce contexte, il a jugé inappropriée l’approche du dossier des armes, défendue par le ministre de la Culture, Ghassan Salamé.
Municipales et parité
Concernant les élections municipales de mai, M. Geagea a affirmé ne pas poser de veto au Courant du Futur. Il a rendu un vibrant hommage au “haririsme politique” qu’il a salué comme étant l’une des rares forces à avoir œuvré pour le bien du pays durant les trente dernières années.
Il a toutefois reconnu que les discussions engagées avec ce courant, dans la perspective du scrutin à Beyrouth, avaient été suspendues. “Nous avons cru comprendre que le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, ne voulait pas trop s’impliquer”, a expliqué le chef des FL.
Il s’est dit favorable à la formation d’une liste de coalition garantissant la parité au sein du conseil municipal de Beyrouth. Il a révélé que des contacts sont en cours à cette fin, avec le Courant patriotique libre, le Parti Kataëb et d’autres partis chrétiens. Le député Fouad Makhzoumi mène de son côté des démarches similaires avec d’autres partenaires, a-t-il dit.
“Si la parité n’est pas respectée, nous irons vers une nouvelle loi municipale”, a ajouté Samir Geagea.
Interrogé sur une éventuelle visite en Syrie, le chef des FL a précisé qu’il y songeait, mais qu’“elle n’était pas à l’ordre du jour pour le moment, la nouvelle administration syrienne étant encore en cours de composition”.
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